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Chercheure au SoDRUS

Claude Proeschel, chercheure partenaire au SoDRUS


Claude Proeschel, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Université de Lorraine, chercheure au GSRL, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (EPHE-PSL/CNRS), est chercheure partenaire au SoDRUS. Elle travaille sur les relations religion-politique dans la contemporanéité, et sur la question de la conciliation des éthiques particulières à la norme commune en démocratie.

Elle nous présente ses intérêts de recherche et ses collaborations avec le SoDRUS.

Claude Proeschel, quels sont vos principaux projets de recherche actuellement ?

Mes recherches actuelles suivent plusieurs directions, je vais en citer ici quelques unes. Tout d’abord, elles s’inscrivent dans la continuité d’un beau projet mené avec David Koussens, du SoDRUS, et Xavier Delgrange, de l’Université Saint-Louis à Bruxelles, et également membre partenaire du SoDRUS, sur la question du juge comme acteur de la laïcité, qui a donné lieu à un colloque en 2022 et dont les actes vont être publiés prochainement. Je travaille dorénavant sur la question du juge acteur de l’exigence démocratique de neutralité au regard des choix de vie bonne, dans une perspective comparée France/États-Unis. Il s’agit de déterminer en quoi la jurisprudence dessine ou non des représentations légitimes de la famille, de la sexualité, de la parentalité, et ses conséquences performatives sur les droits des femmes, en matière d’égalité de genre, de discrimination, d’imposition de valeurs majoritaires à une minorité.

Parallèlement à ceci, plusieurs collaborations de recherche sont en train de se construire autour de l’analyse des mobilisations conservatrices qui se développent dans plusieurs pays contre l’éducation sexuelle, et leurs conséquences en matière de citoyenneté et de démocratie.

J’ai en outre eu la chance et l’honneur que ma demande de devenir membre de LibObs, l’Observatoire de la liberté d’expression mis en place par l’UQAC, ait été acceptée, ce sera là le lieu de projets collectifs à venir.

Vous êtes membre partenaire du SoDRUS : comment vos expertises rejoignent les axes du centre, focalisés sur le religieux et les diversités dans leurs différentes dimensions ?

Depuis mon travail de thèse, je travaille sur la question de la diversité, et en particulier la diversité religieuse, sous différents aspects. Mes premiers travaux interrogent la relation religion-politique en démocratie, la notion de laïcité, et la gouvernance de la pluralité.  Je me suis aussi intéressée à l’école et à l’hôpital comme lieu de cristallisation des interactions citoyenneté-pluralité. Mes travaux plus récents, s’ancrant davantage dans une démarche de théorie politique, portent sur les rapports norme commune / éthiques particulières, à travers les questions de l’objection de conscience et de la liberté d’expression.

Si vous pouviez partager une rencontre inspirante ou stimulante liée à vos recherches, quelle serait-elle ?

Même si nombreuses sont les rencontres scientifiques importantes dans ma carrière, je pense avant tout à mon collègue et ami Patrice Rolland, professeur de droit public, spécialiste des questions de liberté religieuse, disparu l’année dernière. J’ai eu la très grande chance de travailler avec Patrice à plusieurs projets, et ai surtout bénéficié de sa compétence professionnelle et de sa générosité scientifique et humaine. Il m’a beaucoup apporté dans l’appréhension dans la compréhension des aspects juridiques de mes problématiques de recherche et de l’importance de la dimension du droit, et le partage de la connaissance qu’il professait et pratiquait demeure un exemple.

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