À l'issue d'une collaboration de longue date
Cancer de la prostate : des chercheurs de l'UdeS font une découverte majeure
Premier cancer en importance chez les hommes, le cancer de la prostate touche un Canadien sur sept. Le professeur Robert Day et son équipe viennent de découvrir un mécanisme biochimique majeur qui pourrait être au cœur de la progression de cette maladie. La percée, publiée dans Cancer Research, apparaît si prometteuse que l’équipe planche déjà sur des applications diagnostiques et thérapeutiques.
Le groupe de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) avait déjà identifié l’enzyme PACE4, une protéine qui est surexprimée chez les individus atteints. L’inhibition de la protéine PACE4 a pour effet de bloquer la progression du cancer de la prostate. Il n’en demeure pas moins que le mécanisme d’action de cette protéine restait mal compris… du moins jusqu’à aujourd’hui.
Professeur-chercheur au Département de chirurgie – service d’urologie de la FMSS et au Centre de recherche clinique du CHUS, Robert Day et son équipe ont fait une trouvaille tout à fait inattendue. Ils ont découvert que l’enzyme PACE4 a en fait une petite jumelle, sous une forme alternative. Appelée PACE4 alternative, cette protéine isoforme résulte d’une transformation interne de sa grande sœur, PACE4. Contrairement à PACE4, qui se retrouve dans toutes les cellules du corps, la PACE4 alternative se situe uniquement dans les cellules cancéreuses.
« Tous nos efforts de recherche se sont concentrés sur la protéine PACE4 dans le cancer de la prostate, alors de retrouver une forme alternative fut une grande surprise, révèle le professeur Day. Cette découverte fortuite s’avère très importante, car nous savons aujourd’hui que c’est la forme alternative qui joue un rôle important dans la progression des cellules cancéreuses. » La PACE4 alternative se retrouve également dans d’autres cancers tels que le cancer de la thyroïde, du pancréas et des poumons.
Membre de l’équipe de recherche et premier auteur de l’article paru dans Cancer Research, l’étudiant au doctorat en biochimie Frédéric Couture est tout aussi épaté par cette avancée. « La découverte va rendre le développement de cibles thérapeutiques plus optimal, c’est un espoir de taille pour les patients atteints du cancer de la prostate. Ça ouvre également la voie à de nouvelles avenues sur le plan du diagnostic et de la thérapie plus personnalisée. Il y a de quoi espérer pour la suite des choses! »
Majoritairement supportés par la Fondation Movember/Cancer de la prostate Canada, ces travaux n’auraient pu voir le jour sans la précieuse collaboration du chirurgien et urologue Robert Sabbagh. Professeur-chercheur à la FMSS et au Centre de recherche clinique du CHUS, Dr Sabbagh suit et opère de nombreux patients atteints du cancer de la prostate en plus de piloter plusieurs travaux de recherche sur le sujet. Contributeur actif de la banque d'échantillons biologiques et de données aux fins de recherche sur le cancer de la prostate, Dr Sabbagh est un complice de la première heure des travaux du professeur Day. Ce précieux mélange des expertises scientifique et clinique offre une perspective incomparable sur la réalité des patients et de la recherche.
« Nous sommes enchantés, à Cancer de la Prostate Canada, tout comme notre partenaire en santé masculine, la Fondation Movember, des travaux incroyables réalisés par le Pr Robert Day, et son équipe, d éclare Stuart Edmonds, Ph. D., vice-président de la Recherche, de la Promotion de la santé et du Soutien aux survivants à Cancer de la Prostate Canada. Cette publication dans une revue aussi prestigieuse représente une grande avancée dans les efforts que nous déployons collectivement pour trouver des cibles thérapeutiques qui non seulement soigneront les hommes atteints d’un cancer avancé de la prostate, mais serviront également à soigner d’autres formes de cancer en général. Au nom du Canadien sur sept qui aura un cancer de la prostate au cours de sa vie et de sa famille, nous remercions les Canadiennes et les Canadiens généreux qui, en participant à Movember et en donnant régulièrement à notre organisme de bienfaisance, rendent possibles des recherches aussi novatrices. »
À mes yeux, dit Pr Robert Day, la découverte de la PACE4 alternative et de son fonctionnement dans le cancer de la prostate est une percée importante. Les prochaines étapes seront critiques pour neutraliser efficacement cette protéine, essentielle à la progression tumorale. Nous sommes sur la bonne piste !
Cette recherche des professeurs Day et Sabbagh est soutenue également par la Société canadienne du cancer et La Fondation Mon Étoile pour la recherche sur le cancer.
Au sujet du cancer de la prostate
Un Canadien sur sept recevra un diagnostic du cancer de la prostate; c’est le premier cancer en importance chez les hommes. La communauté scientifique prévoit même que cette proportion atteindra un homme sur quatre d’ici quelques années. Le cancer de la prostate peut progresser lentement et certains hommes atteints vivent de nombreuses années sans que la maladie ne soit détectée. L’âge constitue le facteur de risque le plus important : il commence à augmenter à 50 ans et la plupart des cas sont diagnostiqués chez des hommes de plus de 65 ans. Les antécédents familiaux, l’embonpoint et un régime alimentaire peu équilibré figurent également parmi les conditions qui augmentent le risque de cancer de la prostate.
À propos de Cancer de la prostate Canada
Créée en 1994, Cancer de la prostate Canada est la principale fondation nationale dédiée à l'élimination du cancer de la prostate par la recherche, la défense de la cause, l’éducation, le soutien et la sensibilisation.
À propos de l’UdeS
L’Université de Sherbrooke est au cœur d’un des trois pôles de recherche majeurs du Québec. Reconnue pour son sens de l’innovation, l’UdeS est un partenaire de premier plan des gouvernements supérieurs et régionaux pour favoriser le développement social, culturel et économique. Elle se démarque en outre par la forte croissance de ses activités de recherche au cours des dernières années, ses succès en transfert technologique ainsi que ses initiatives en matière d’entrepreneuriat et d’innovation ouverte en collaboration avec les milieux industriels et sociaux. Le sondage effectué auprès de 24 000 étudiants universitaires canadiens par le magazine Maclean’s révèle que pour la deuxième année consécutive, l’Université de Sherbrooke arrive au premier rang pour l’appréciation des étudiantes et des étudiants pour leurs études universitaires.