Le régime coop et Geneviève Émond
Un mariage qui dure
Il y a de ces rencontres qui marquent pour la vie. Celle entre Geneviève Émond et le coop fait partie du lot. Stagiaire en kinésiologie dans la jeune vingtaine, gestionnaire et superviseure par la suite, cette entrepreneure continue encore aujourd’hui de se développer professionnellement dans le sillage du régime qui fait la renommée de l’Université de Sherbrooke!
À son dernier stage, la jeune femme originaire de Farnham en Montérégie a été embauchée par la pharmacie familiale afin de développer une offre de consultation en kinésiologie. Il n’en fallait pas plus pour attiser sa flamme entrepreneuriale. Une flamme toujours présente aujourd’hui.
«Mon dernier stage a très certainement précisé mon intérêt entrepreneurial et clarifié mon désir de pratiquer et de créer des relations avec une clientèle, raconte celle qui a obtenu son baccalauréat en kinésiologie en 2009. Ce stage-là m’a forcé à être hyper autonome parce qu’en travaillant en pharmacie, je n’avais pas de superviseur kinésiologue d’expérience. Il fallait vraiment que je trouve mes ressources, que je sois proactive dans ma façon de bâtir mon projet en collaboration avec les autres personnes professionnelles en pharmacie, mais aussi pour que ce soit clair pour les clients qui viendraient chercher une expertise complémentaire en kinésiologie. Ensuite, je devais voir comment j’allais ensuite transposer le tout dans une vraie clinique qui allait m’appartenir.»
Dès la conclusion de son parcours coop, la marche à suivre pour la suite est apparue claire et limpide aux yeux de Geneviève Émond. Quatre mois à peine après avoir complété un diplôme de deuxième cycle en exercices thérapeutiques, Concept Kiné Pro voyait le jour et comblait un besoin criant en région, souligne-elle aujourd’hui.
«Les deux premières années, la croissance de la clinique a été fulgurante. La clientèle était vraiment au rendez-vous, raconte fièrement l’entrepreneure qui a initialement lancé son entreprise avec une partenaire d’affaires. Nous avons été victimes de notre succès, ce qui nous a rapidement amené à nous questionner sur notre façon de trouver de la main d’œuvre.»
Un grand bassin de main d’œuvre
Dès lors, l’embauche de stagiaires du régime coopératif de l’UdeS est apparue comme une solution à la croissance rapide de la jeune PME.
«Les stagiaires ont eu un apport bénéfique pour l’entreprise et aussi pour la clientèle qui a été sensibilisée très rapidement au fait que Concept Kiné Pro est un lieu où l’on forme la relève. À travers les années, nous avons embauché beaucoup de stagiaires, tellement que j’ai un peu perdu le compte, rigole Geneviève Émond. Nos clients sont ouverts à l’intervention des stagiaires et se prêtent bien au jeu, tout en les aidant à apprendre.
Le coop a été un des éléments du succès de mon entreprise
«Assurément, poursuit-elle, le coop a été un des éléments du succès de mon entreprise. Pouvoir bâtir sa propre relève à partir de stagiaires a été très positif. Notre nouvelle coordonnatrice clinique Émilie Chicoine (diplômée en 2017) a d’ailleurs commencé comme stagiaire avant de devenir thérapeute. À son tour, elle accompagne maintenant les nouveaux employés et les stagiaires dans leur développement professionnel.»
En plus de servir de bassin de recrutement, le coop aura aussi permis à Geneviève Émond de devenir une meilleure professionnelle chaque jour, clame celle qui a d’ailleurs été recrutée cet automne par la plus importante bannière en réadaptation au Québec, Kinatex Sports Physio, pour le poste de directrice de la normalisation et des opérations.
«Quand tu te fais questionner sur tes choix de gestion, sur tes méthodes d’interventions, que tu transmets tes compétences, tu évolues énormément, fait valoir la titulaire du MBA pour cadres en exercices en 2017. De faire cet exercice sur une base régulière a été un véritable cadeau pour moi.»
Influence politique importante
L’emploi du temps de la dynamique mère de famille ferait sans doute faiblir les plus hyperactifs, mais qu’à cela ne tienne : Geneviève Émond est également chargée de cours à la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke ainsi que consultante et porte-parole pour l'Association des kinésiologues et kinésiologues spécialisés du Québec. Elle a notamment échangé avec le ministre de la Santé Christian Dubé au plus fort de la pandémie afin de souligner des points de vigilance en lien avec l’impact du confinement mur à mur sur le déconditionnement physique de la population.
«C’est un rôle exigeant, mais je suis heureuse d’avoir la confiance des membres pour exercer cette influence-là. C’est un privilège qui vient avec des responsabilités. Nous avons toujours été pour le respect des mesures sanitaires, mais mon rôle était de travailler à trouver des alternatives afin de continuer à accompagner les gens avec leur santé physique et mentale.»