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Propulser la recherche vers la commercialisation : le succès de TransferTech Sherbrooke

Photo : UdeS

L’Université de Sherbrooke peut compter sur un partenaire de choix quand vient le temps de valoriser la recherche. Depuis une dizaine d’années, TransferTech Sherbrooke s’emploie à commercialiser les innovations des quelque 1 200 chercheurs de l’établissement estrien en les mettant en contact avec des entreprises — petites ou grandes — triées sur le volet. Et le succès est mesurable : avec un taux de commercialisation de 47 %, TransferTech peut se targuer d’être l’une des sociétés les plus efficaces en Amérique du Nord dans le domaine.

Le mot clé pour expliquer cet impressionnant taux de réussite ? « La proximité est un facteur important dans l’équation, répond le président-directeur général de TransferTech, Michel Lambert. Pour que ça fonctionne, il faut être près des chercheurs, discuter avec eux, aller dans leurs laboratoires et développer un lien de confiance. » C’est ainsi que la société de commercialisation des produits de la recherche appliquée créée par l’Université de Sherbrooke en 2007 gère aujourd’hui un portfolio de 145 inventions, dont plus de la moitié ont été transférées dans le marché.

De l’idée à la mise en marché
À Sherbrooke, le cycle de commercialisation commence bien avant qu’une invention soit prête à être brevetée. TransferTech développe d’ailleurs des liens étroits avec les chercheurs dans le but de savoir sur quoi ils travaillent et quels seront leurs prochains projets. Et ça ne se passe pas toujours lors de réunions formelles dans les laboratoires ; ces interactions peuvent aussi prendre la forme de discussions de corridor. « L’objectif, c’est de rencontrer les chercheurs rapidement pour savoir où ils en sont et d’évaluer avec eux le potentiel commercial de leurs inventions, souligne Michel Lambert. Nous sommes très proactifs dans nos démarches de valorisation. Dès qu’une invention semble prometteuse, nous nous activons à mettre en place une stratégie de protection de la propriété intellectuelle, à rencontrer rapidement des partenaires qui auraient un intérêt à commercialiser cette invention et à en poursuivre le développement technologique par le biais de différents programmes gouvernementaux servant à favoriser la maturation des inventions universitaires. »

TransferTech mise également sur un accompagnement personnalisé pour chaque invention, qui va de l’analyse de marché jusqu’à l’évaluation de la meilleure stratégie de commercialisation, soit par licence d’exploitation à une entreprise existante, soit par la création d’une entreprise.

De l’autre côté du spectre, TransferTech entretient des contacts constants avec des entreprises, des entrepreneurs et des investisseurs qui souhaitent bénéficier du savoir-faire d’un chercheur dans leur domaine, élaborer une solution technologique sur mesure ou encore commercialiser une invention. « Nous sommes flexibles, souligne le PDG. Nous n’avons pas de modèle fixe de commercialisation des inventions. Nous préférons négocier des ententes sur mesure selon le modèle d’affaires de nos partenaires. C’est toujours du cas par cas, l’important c’est que ce soit gagnant-gagnant. »

Miser sur le Québec
L’une des inventions du portefeuille de Transfertech qui s’est démarquée ces dernières années est la compagnie SoundBite Medical, fondée par le chercheur et professeur sherbrookois Martin Brouillette. Michel Lambert voudrait toutefois travailler encore davantage avec les entreprises et les entrepreneurs d’ici. « Je trouve qu’il est important de favoriser l’émergence d’entreprises au Québec à partir des travaux des chercheurs, dit-il. C’est un modèle que j’aimerais pousser davantage afin de créer plus de valeur et de richesse au Québec. »

Pour ce faire, le PDG de TransferTech invite les entrepreneurs qui cherchent à démarrer une entreprise ou à améliorer leur compétitivité à venir le rencontrer. « Il serait également important de mettre en place un nouvel écosystème de financement pour accélérer la création d’entreprises innovantes au Québec, insiste-t-il. Il y a là une occasion pour les gouvernements de mieux valoriser les technologies universitaires. »

Cet article fait partie de la série 10 solutions pour innover réalisée en partenariat avec Les Affaires.


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