Qu’est-ce que l’ARN ?
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS
L’acide ribonucléique (ARN) est une molécule très abondante dans nos cellules. Il existe plusieurs types d’ARN, dont le plus connu, l’ARN messager (ARNm). Pour bien comprendre le rôle de l’ARN, il faut d’abord revenir à son origine : l’acide désoxyribonucléique (ADN).
On peut s’imaginer l’ADN comme un livre de recettes géant contenant toutes les recettes nécessaires au bon fonctionnement de nos cellules où chaque recette correspond à un gène. L’ADN renferme des instructions essentielles et précieuses qui déterminent les caractéristiques de chaque personne. On pourrait comparer cela au livre de recettes de sa grand-mère que l’on garde bien à l’abri dans un endroit sûr parce que c’est précieux, voire irremplaçable. Plutôt que de risquer d’endommager l’original, la cellule fait une copie temporaire d’une recette sous forme d’ARNm pour une recette donnée. Cette copie permet ensuite de fabriquer une protéine, qui elle, participe à la construction et au fonctionnement de notre corps. L’ARN joue donc un rôle essentiel : il fait le lien entre les instructions contenues dans l’ADN et la fabrication des éléments nécessaires au bon fonctionnement de la cellule.
Au-delà du rôle de messager, l’ARN remplit de nombreuses autres fonctions variées dans nos cellules. Dans la “cuisine cellulaire” chaque type d’ARN à sa spécialité. L’ARN ribosomique (ARNr), par exemple, agit comme le chef cuisinier, il assemble les protéines en suivant les instructions de l’ARNm. L'ARN de transfert (ARNt) est l’assistant du cuisinier, apportant les bons ingrédients (acides aminés) au moment précis où le chef cuisinier en a besoin. Et ce n’est pas tout, il existe encore plusieurs autres types d’ARN, chacun jouant un rôle crucial dans la machinerie cellulaire. L’ARN, loin d’être une simple copie, se révèle être une molécule multifonctionnelle et indispensable à la santé de nos cellules, et par extension, à nôtre bien-être.
Texte vulgarisé par :
Laurence Faucher-Giguère est étudiante au doctorat en microbiologie sous la direction de Pr Sherif Abou Elela et Pre Michelle Scott.
Projet de recherche : Je travaille sur le cancer ovarien. Mon objectif est de comprendre pourquoi certaines tumeurs sont plus agressives que d'autres. J'étudie les mécanismes moléculaires impliqués, en particulier la dérégulation de petits ARN non codants (appelés snoRNAs) qui semblent jouer un rôle dans la progression tumorale. Je m'intéresse à leur impact sur les modifications de l’ARN ribosomique et comment cela influence le profil de traduction et le potentiel invasif des cellules cancéreuses.
Louis-Philippe Chaumont est étudiant au doctorat en biochimie sous la direction des Pres Karine Choquet et Michelle Scott Projet de recherche : J'étudie la relation entre les petits ARN nucléolaires et leurs gènes hôtes pendant la neurogenèse.