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Cheminement recherche-études (CRÉ) : un premier contact avec la recherche universitaire

Une collaboration clé entre l’IPS et le Cégep de Sherbrooke

Marie-Pier Lalumière, étudiante à la maîtrise; Roxanne St-Gelais, étudiante du programme CRÉ et Jérôme Côté, professionnel de recherche à l'IPS.
Marie-Pier Lalumière, étudiante à la maîtrise; Roxanne St-Gelais, étudiante du programme CRÉ et Jérôme Côté, professionnel de recherche à l'IPS.
Photo : UdeS

À peine sortis du secondaire, les étudiantes et étudiants doivent choisir une orientation de carrière. Pour consolider ce choix hâtif, les programmes techniques au collégial offrent des expériences de stage, permettant ainsi aux étudiantes et étudiants de mettre en application leurs connaissances théoriques sur le terrain. Toutefois, les expériences en tant que stagiaire ne représentent qu’une mince tranche de la réalité du travail en laboratoire et des possibilités qui s’offrent aux finissantes et finissants. C’est dans cette optique que le Cégep de Sherbrooke a décidé d’offrir aux étudiantes et aux étudiants de 2e et 3e année du programme Techniques de laboratoire : biotechnologies une occasion de prendre contact avec le monde de la recherche universitaire par l’entremise du projet pilote CRÉ.

Résultant d’une collaboration entre le Cégep de Sherbrooke, l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS), l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s, dans le cadre du 2e concours de financement à l’hiver 2020 par le Pôle régional en enseignement supérieur de l’Estrie (PRESE), le projet CRÉ intitulé développement d’un cheminement recherche-études en Techniques de laboratoire : biotechnologies au Cégep de Sherbrooke permet aux personnes étudiantes de contribuer à des projets de recherche en laboratoire universitaire dans le cadre d’un mentorat avec des étudiantes et des étudiants aux cycles supérieurs. Cette expérience unique leur fait non seulement vivre d’authentiques situations dans des laboratoires de recherche, mais les aide également à confirmer ou à développer leur intérêt et leurs aptitudes pour la recherche et pour les études universitaires.

Pour Jean-Philippe Gaulin, coordonnateur du programme CRÉ et enseignant en biotechnologies au Cégep de Sherbrooke, le programme CRÉ s’inscrit parfaitement dans l’orientation que son équipe souhaite donner au programme collégial depuis sa création.

« Le programme technique a été monté par une équipe dont tous les membres proviennent du milieu de la recherche. On a cette vision commune que la recherche est importante et on veut transmettre l’amour de la recherche aux étudiantes et étudiants du programme », explique l’enseignant.

Cette couleur de recherche est particulière au programme technique offert au Cégep de Sherbrooke, selon Jean-Philippe Gaulin. Après une analyse comparative des programmes donnés ailleurs au Québec, il a constaté que les techniques de laboratoire en biotechnologies sont en général plus axées sur les manipulations et les aspects techniques de la profession.

Une communauté étudiante allumée

Au-delà des idéaux poursuivis par le corps enseignant, l’équipe du programme Techniques de laboratoire : biotechnologies du Cégep de Sherbrooke a remarqué rapidement que les étudiantes et étudiants du programme aspiraient naturellement à la recherche de niveau universitaire.

Au fil du temps, on s’est rendu compte qu’à peu près 50 % de nos étudiantes et étudiants continuaient à l’université, même s’il s’agit à priori d’un programme technique.

Jean-Philippe Gaulin, coordonnateur du programme CRÉ

Le programme CRÉ représente donc une occasion unique pour la communauté étudiante du programme de vivre une expérience de mentorat dans des laboratoires ciblés, dont ceux de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke. Depuis le début de la session automnale, des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs en pharmacologie prennent sous leurs ailes des étudiantes et étudiants du programme collégial et les initient à la recherche académique.

« Au départ, on avait l’impression que nous allions peut-être déranger en venant dans les laboratoires universitaires, mais finalement on a développé des liens précieux avec nos mentors à l’IPS et ça nous permet vraiment de mieux nous projeter dans un contexte universitaire après la technique », exprime Roxanne St-Gelais, une étudiante participante au programme qui envisage le programme de biochimie de la santé à l’Université de Sherbrooke.

Une première édition réussie

Renaud Binette, étudiant au doctorat, et Antoine Béliveau, étudiant du programme CRÉ.
Renaud Binette, étudiant au doctorat, et Antoine Béliveau, étudiant du programme CRÉ.
Photo : UdeS

Selon Jérôme Côté, professionnel de recherche à l’IPS, cette première édition démontre la pertinence d’un tel programme.

« En fait, c’est vraiment une belle opportunité autant pour les étudiantes et étudiants du Cégep que pour les étudiantes et étudiants gradués qui prennent de l’expérience en supervision. Pour les étudiantes et étudiants du Cégep, c’est une expérience très enrichissante que de venir voir ce qui se passe dans les laboratoires et d’être en contact avec la recherche au niveau universitaire », souligne Jérôme Côté.

Jean-Philippe Gaulin et son équipe espèrent que l’expérience sera renouvelée et que le projet pilote deviendra partie intégrante du programme de cette technique.

« Je crois vraiment que ce genre d’expérience est formatrice pour les jeunes et je souhaite de tout cœur la pérennité de cette collaboration entre l’Université de Sherbrooke et le Cégep de Sherbrooke », mentionne-t-il.

Les chercheurs membres de l’IPS qui ont participé au projet CRÉ sont : Philippe Sarret, Richard Leduc, Jean-Luc Parent, Pierre-Luc Boudreault et Patrick Vermette, en plus des chercheuses à la Faculté de médecine et des sciences de la santé Nathalie Rivard et Lee-Hwa Tai.