Aller au contenu

Entrevue avec Luce Samoisette, rectrice de l’Université de Sherbrooke

Réussir 2010-2015 : un premier rapport d’étape

Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke
Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke

Depuis septembre 2010, Réussir 2010-2015 guide la communauté universitaire de Sherbrooke dans la réalisation de sa mission. La direction a déposé en juin un premier rapport d’étape qui en dit long sur l’ampleur de la mobilisation qui a suivi le dévoilement du plan. La rectrice Luce Samoisette fait le point.

Question : Vous avez souvent dit que Réussir 2010-2015 constituait une première. Il s’agit pourtant du sixième plan stratégique de l’Université depuis sa fondation. En quoi celui-ci se démarque-t-il des précédents?

Luce Samoisette : Le plan Réussir est né d’une mobilisation unique dans l’histoire de l’UdeS. Jamais la communauté universitaire de Sherbrooke ne s’était investie avec autant d’énergie dans une réflexion sur son avenir. La consultation a réuni plus de 1000 personnes et pris de multiples formes − groupes de discussion, forums, questionnaires. Nous avons décloisonné l’exercice au maximum pour que toutes et tous se reconnaissent dans les résultats. Le produit final est un formidable outil de gouvernance pour notre équipe de direction. Réussir encadre désormais toutes nos réflexions, facilite la priorisation de nos projets et balise nos processus décisionnels à court et à long terme. Ces projets mobilisent des centaines de personnes dans tous les secteurs de l’institution et sont pilotés par nos vice-rectrices et vice-recteurs − sans parler des très nombreuses initiatives prises par nos facultés et services.

Q. : Le plan a été dévoilé le 30 septembre 2010. Où en sommes-nous dans sa mise en œuvre?

L. Samoisette : Malgré l’année atypique que nous venons de vivre à l’UdeS, la communauté universitaire a vraiment mis les bouchées doubles pour faire avancer les projets Réussir. Le rapport d’étape présenté récemment donne une vue d’ensemble éloquente des multiples chantiers entrepris depuis septembre 2010. Le plus impressionnant, c’est de voir à quel point ce foisonnement d’idées converge vers une vision commune centrée sur la réussite étudiante.

Q. : Quelques exemples?

L. Samoisette : Difficile de choisir parmi les 225 actions concrètes en cours, terminées ou en voie de commencer. Dès le début du processus, mes collègues du comité de direction ont rivalisé de vision pour donner vie à Réussir. L’innovation est d’ailleurs le fil conducteur naturel de tous ces projets.

Je pense notamment au projet Réussir en santé, piloté par notre vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales, Alain Webster. Ce projet se déploie chaque jour davantage au sein de la communauté universitaire et prend de multiples facettes : conférences, ateliers, articles de fond sur différents sujets et même des cours de cuisine, comme ont pu le constater récemment les abonnés de notre page Facebook. C’est une initiative dont nous sommes très fiers, car elle aura des effets concrets sur la qualité de vie de l’ensemble de la communauté.

Je pense aussi aux démarches d’envergure entreprises dans le cadre du Groupe de travail sur la réussite, piloté par le professeur Martin Buteau, vice-recteur aux ressources humaines et à la vie étudiante. Avec ce projet, l’Université met pour la première fois en commun les pratiques exemplaires développées au fil des ans dans toutes ses facultés pour créer une structure institutionnelle entièrement centrée sur la réussite des étudiantes et étudiants. L’initiative mobilise nos trois campus, nos facultés et le Centre universitaire de formation en environnement, aux trois cycles universitaires. Nous avons créé une section de soutien à la réussite et une table d’orientation et de planification, et nous nous apprêtons même à nommer des conseillers à la réussite. Il s’agit d’une démarche transversale qui offrira un soutien concret aux étudiantes et étudiants, du recrutement à la diplomation.

Ma collègue Lucie Laflamme, vice-rectrice aux études, ne ménage aucun effort pour renouveler l’approche distinctive de l’Université de Sherbrooke en enseignement, en recherche et en création. Son équipe se prépare à concrétiser ses idées en matière de formation à distance selon une approche propre à l’UdeS. Nous voulons appuyer la création d’activités pédagogiques de premier plan, notamment en offrant à notre personnel un soutien et de la formation adaptés à notre culture. Les premières phases du projet se déroulent de concert avec trois facultés, ainsi qu’avec l’appui du Service de soutien à la formation et du Service des technologies de l’information.

Notre vice-rectrice aux relations internationales, Jocelyne Faucher, déploie une énergie contagieuse pour doter l’Université d’une structure optimale en matière d’internationalisation, notamment par le renforcement du mandat de l’Agence des relations internationales de l’Université de Sherbrooke. L’internationalisation de la formation est un critère incontournable de la qualité de l’enseignement universitaire moderne. L’Université de Sherbrooke a pris les devants pour que la diversité culturelle et notre empreinte internationale multiplient leurs bienfaits pour nos étudiantes et étudiants.

Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche, a réalisé un travail impressionnant pour repérer, avec l’aide de toutes nos instances facultaires et départementales, les créneaux stratégiques susceptibles d’accentuer l’impact de l’Université à l’échelle nationale et mondiale. En effectuant une meilleure coordination de ces créneaux, nous améliorons les ressources offertes à nos professeurs et nous rendons nos équipes de recherche encore plus attrayantes pour les étudiants et les chercheurs.

Et je dois aussi parler du travail d’amélioration des processus monumental entrepris par notre vice-rectrice à l’administration, Joanne Roch. Son équipe passe en revue l’ensemble des processus administratifs institutionnels pour que l’Université tire profit des méthodes les plus modernes et les plus efficaces. Le défi est énorme, mais plusieurs secteurs récoltent déjà les fruits de cette démarche majeure à l’échelle universitaire.

Ces projets sont ambitieux, mais tous sont à la portée de l’UdeS. Nous ne sommes pas dans les vœux pieux! À la fin de l’exercice, le visage de l’Université de Sherbrooke sera réellement transformé par le plan Réussir.

Q. : Quels seront vos prochains défis, dans le contexte actuel que traversent les universités?

L. Samoisette : La réflexion qui s’amorce sur le réseau universitaire québécois générera de nombreuses discussions de fond. C’est pourquoi l’atteinte des objectifs énoncés dans Réussir 2010-2015 revêt une telle importance. Nous connaissons déjà beaucoup de succès, mais le monde universitaire évolue à une telle vitesse que nous ne pouvons nous permettre de cesser d’innover. Nous nous apprêtons à vivre un moment charnière de l’histoire universitaire québécoise, avec le sommet qui aura lieu en février. Or les attentes à l’endroit des universités sont légitimes. Travailler à la réussite de nos étudiantes et de nos étudiants est à notre avis la meilleure façon de bien gérer les ressources qui nous sont confiées. Et c’est là tout l’esprit du plan Réussir, qui se réalisera grâce aux efforts et au soutien constant de tous les membres de la communauté universitaire.