400 % d’augmentation des subventions en recherche en 20 ans
Deux initiatives majeures pour structurer le développement exponentiel de la recherche
De 2000 à 2020, les subventions pour la recherche dont a bénéficié la Faculté de génie sont passées de 10 M$ à 50 M$, dont une grande partie en collaboration avec l’industrie, ce qui contribue à la positionner comme la plus intense au Canada dans ce type de recherche, à près de 4 fois la moyenne nationale! 400 % d’augmentation des subventions en recherche en 20 ans, ce n’est pas rien. C’est substantiel. Ces résultats ont contribué à ce que l’UdeS puisse afficher la plus grande augmentation des revenus en recherche de toutes les universités canadiennes entre 2006 et 2016.
Bureau PartenR : structure pour soutenir la recherche collaborative
Forte de cette effervescence, la Faculté a dû se réinventer et s’organiser devant cette heureuse problématique. Le Bureau PartenR est une structure créée à la Faculté de génie pour soutenir la recherche collaborative. Avec son objectif structurant, son regroupement d’initiatives et la mise en commun des ressources, elle permettra prioritairement d’encadrer les actions facultaires pour appuyer toute la communauté de la recherche. Objectifs prioritaires : être efficaces et astucieux. Les instigateurs du projet, Richard Arès, vice-doyen au développement, et Patrik Doucet, doyen, non seulement y croient plus que tout à cette initiative, mais l’ont décrétée prioritaire et essentielle.
Depuis 2014, la charge administrative et la gestion quotidienne sont devenues de plus en plus hors de contrôle tant les activités en recherche ont augmenté, affirme le Pr Arès. Tout devenait plus lourd et plus complexe. Il y avait plus d’exigences, plus de comptes à rendre, plusieurs échéanciers à contrôler, plusieurs partenaires avec qui composer. On a l’appui de l’Université pour ce qui est des aspects légaux et juridiques, mais la gestion au quotidien de toutes les activités de recherche nous revient.
Le cœur de l’idée repose sur le besoin de mieux gérer les espaces et les expertises en créant un système fédéré, avec un but avoué de pouvoir enfin se projeter à long terme en regard des projets majeurs et des projets d’infrastructures. Comme l’indique le doyen,
Cette structure va vraiment nous permettre d’être en mode développement en continu au lieu d’être constamment en réaction. Les professeures et professeurs ont plein d’idées, on va enfin être capables de voir plus loin, de se projeter vers l’avant. On ne joue plus dans la même ligue qu’il y a 10 ans. On est une grande université en recherche, alors il faut se donner les moyens de pouvoir avoir une réflexion stratégique. On associe souvent les professeures et professeurs à de petites bulles isolées de fonctionnement, alors qu’on est tellement plus riche que l’on pense quand on met en commun nos expertises. En plus, quand on fait ressortir cette façon de fonctionner dans une demande de subvention, le gouvernement reconnait la valeur ajoutée de cette façon de faire.
Plateformes sur le modèle du 3IT
Plusieurs initiatives seront mises de l’avant plus concrètement au cours des cinq prochaines années pour appuyer le Bureau PartenR, dont la création de plateformes, un système de fonctionnement qui a déjà fait ses preuves notamment à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT).
On vise une dizaine de plateformes d’ici 2 à 3 ans et un millier d’usagers d’ici 5 ans, ajoute Richard Arès. Chaque plateforme créée aura son équipe de gestion, sera ouverte à toutes et à tous, aura son propre coffre à outils, son Intranet, sa documentation. Ce sera un genre de guichet unique. Évidement, l’adhésion aux plateformes sera volontaire, il n’y aura pas d’obligation.
Les plateformes seront guidées par trois principes : la pérennité, l’accessibilité et la responsabilité. L’équipe à la tête du Bureau PartenR est actuellement composée de Yann Beilliard, professeur associé, qui agira à titre de coordonnateur, Janie Desroches, secrétaire, et Richard Arès, qui assumera la direction.
On organise donc la recherche collaborative à la Faculté pour être plus efficace et agile avec l’aide d’un système robuste qui ne repose pas seulement sur les instances officielles mais plus que tout sur la puissance d’un modèle collaboratif.
Plateforme SAFARI
Une de ces plateformes a été lancée le 30 avril dernier et a été nommée SAFARI (pour un SAvoir-FAire en Recherche et en Innovation). On est toujours dans des initiatives pour bonifier et organiser l’écosystème lié à la recherche, mais, cette fois-ci, on cible les gens, les expertises, l’expérience en recherche remarquable des humains qui gravitent dans l’écosystème. On met un pied en dehors des expériences proprement dites pour faire le focus sur ceux et celles grâce à qui se réalisent les centaines d’expériences actuellement en cours dans nos laboratoires.
La situation telle qu’on la connait en laboratoire met en scène plusieurs actrices et acteurs professionnels en recherche qui sont embauchés par une équipe pour un projet de recherche bien précis. Seulement, ces personnes sont beaucoup plus spécialisées que ce à quoi elles sont bien souvent attitrées, et les conditions actuelles de travail ne permettent pas vraiment leur développement professionnel optimal à cause souvent d’une dépendance aux fonds de recherche du ou de la responsable de cette équipe de recherche. Résultat : un nuage d’aptitudes incroyables non exploitées qui pourraient tellement êtes mieux utilisées.
C’est là qu’arrive SAFARI.
Une structure administrative pour faciliter le partage de ces ressources humaines en recherche. Une plateforme pour proposer un réseau de plus de 100 professionnelles et professionnels en recherche à la Faculté de génie avec des expertises variées qui vont bien au-delà de leur rôle initial.
Richard Arès est l’instigateur de cette plateforme et nous explique pourquoi elle lui tient à cœur: « C’est vraiment unique comme modèle. Je ne pense pas qu’on a ça à l’UdeS encore. En plus de leur fonction primaire, les employés en recherche pourraient par exemple réaliser de petits mandats de gestion d’équipe, de gestion de projets, de rédaction de rapports pour différentes équipes de recherche, diversifiant du même coup leur expérience. Cette vision de mise en commun est plutôt unique et servira peut-être même de fer de lance pour un éventuel programme de formation en gestion de la R&D collaborative. »
À suivre!