Portrait d'une diplômée | Faculté des lettres et sciences humaines
De Sherbrooke à Oxford, portrait de Sara-Maude Poirier, étudiante de carrière que rien ne destinait vers le marketing web
À la fin de son secondaire, Sara-Maude Poirier rêvait de poursuivre ses études à l’École nationale de l’humour. Mais comme il fallait être majeur pour s’y inscrire, elle devait d’abord considérer les programmes collégiaux et universitaires. Après avoir terminé son cégep en Arts et lettres, le programme de Baccalauréat en communication-marketing de l’Université de Sherbrooke à la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) restait un choix logique.
Hésitant entre deux programmes, ce sont les options de stages, ses amis et la diversité des cours qui l’ont fait opter pour ce choix. C’est avec un brin de naïveté qu’elle avoue s’être lancée pour trois ans d’études qui allaient lui permettre de définir ses intérêts, de s’amuser et de faire de belles rencontres.
Après cela, si j’ai poursuivi à la maîtrise plutôt que de m’inscrire à l’École nationale de l’humour, ça en dit long sur mes talents à faire rire!
Originaire de Sherbrooke, Sara-Maude a commencé son baccalauréat en 2017. Déjà à l’automne 2018, son envie de voyager durant son parcours scolaire se dessine. Grâce au Service des stages et à leurs contacts, elle a obtenu son premier stage en Argentine, pour s’occuper des communications dans un organisme environnemental à but non lucratif dans la ville de La Plata. Une première expérience internationale marquante qui la pousse à quitter le nid familial pour la première fois et à apprendre l’espagnol.
Comme le programme de communication-marketing permet de suivre des cours à l’École de gestion, c’est à ce moment qu’elle discute avec quelques professeurs qui ont piqué sa curiosité pour le marketing. Avec une nouvelle vision de cette discipline, elle décide de rester à Sherbrooke et d’y faire maîtrise en administration, concentration marketing plutôt que de poursuivre le cheminement vers la concentration en communication marketing à Longueuil.
Sur son parcours, elle a rencontré des professeurs et professeures qui ont exercé une influence remarquable, notamment Pre Soumaya Cheikrhouhou et Pr Deny Belisle qui ont dirigé ses travaux de recherche pour le mémoire.
Nous avons eu tellement de plaisir à travailler ensemble et ils m’ont tellement appris sur le marketing. La qualité de mes apprentissages et l’expérience qu’ils m’ont offerte a augmenté mon désir à poursuivre vers le doctorat. J’ai participé à des conférences, notamment à Montpellier en France, grâce à leur réseau de contacts et du soutien de l’École de gestion. Je garde encore contact avec eux, même si j’ai terminé mon diplôme en janvier 2020.
À partir de l’été 2019, elle comprend qu’elle pourrait se plaire dans une carrière de professeur après avoir eu la chance d’enseigner un cours au baccalauréat à l’École de gestion.
C’est finalement à HEC Montréal que Sara-Maude a décidé de poursuivre ses études au doctorat en marketing, où elle se spécialise en comportement des consommateurs sur Internet, particulièrement sur le rapport des consommateurs avec les outils utilisant l’intelligence artificielle (IA) dans divers contextes d’achat en ligne.
Maintenant rendue à sa 3e année, elle compte bien rester à l’école toute sa vie, voulant devenir professeure-chercheuse à la fin du doctorat.
Toutes ces années d’études et voyages internationaux, elle les doit au soutien financier et aux bourses qu’elle a obtenues tout au long de son parcours. Elle peut ainsi s’investir à 100 % à ses recherches sans être stressée financièrement. Ce qui joue pour beaucoup dans la réussite et la motivation au doctorat.
Je suis allée en Angleterre pendant 4 mois pour faire de la recherche durant la session d’automne 2022. Oxford, c’était tellement mythique, prestigieux et inatteignable dans ma tête! D’ailleurs, ce séjour a été retardé du fait que les voyages à l’étranger étaient déconseillés par le gouvernement durant la pandémie.
Pour Sara-Maude, les études n’étaient une finalité en soi : c’est le processus vers l’atteinte du diplôme qui est enrichissant. Elle s’amuse à dire qu’elle n’a pas hâte d’avoir son doctorat, parce qu’elle éprouve trop de plaisir à être doctorante. Pour poursuivre des études aux cycles supérieurs, elle évite de compter les années et préfère se laisser imprégner de l’expérience.
À mon avis, il faut commencer ce parcours avec une idée en tête, un certain but, mais rester flexible puisque les opportunités nous tombent dessus bien souvent. En 2017, si on m‘avait dit que je ne serais pas humoriste, mais plutôt étudiante au doctorat, je crois que j’aurais trouvé cette blague bien bonne! Pourtant, à l’heure actuelle, je sais que je suis à l’endroit où je veux être.
Pour ce qui est des études à l’étranger, elle recommande de s’assurer que les options internationales soient sécuritaires et reconnues par l’université. Le support moral et financier sont deux ingrédients clés dans des expériences à l’étranger.
Le 28 février prochain, c’est à San Juan Porto Rico que Sara-Maude partira pour faire sa prochaine conférence.