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Portrait de Patrick Dupuis

Un intervenant en soins spirituels aux 1001 projets

Lucien, un patient âgé, est hospitalisé. Après une mauvaise chute dans les escaliers, il s’est fracturé la hanche. Il apprend qu’il ne pourra plus rentrer chez lui et qu’il devra désormais habiter en résidence. Ébranlé, il trouve que sa vie n’a plus aucun sens. C’est là que Patrick Dupuis intervient : dans une démarche de soutien et d’écoute, il accompagne Lucien dans son cheminement afin qu’il puisse vivre cette étape de façon plus sereine.

Voilà un exemple du travail que réalise Patrick Dupuis, intervenant en soins spirituels nouvellement diplômé de la maîtrise en étude du religieux contemporain. Les personnes qui œuvrent en soins spirituels comme lui sont des intervenants psychosociaux qui répondent à la fois aux besoins spirituels et religieux des usagères et usagers du réseau de la santé.

C’est après avoir terminé deux baccalauréats que Patrick choisit de continuer à la maîtrise au Centre d’études du religieux contemporain (CERC) de l’UdeS. Déjà, au cours de ses stages de maîtrise, il a la chance de se familiariser avec la profession d’intervenant en soins spirituels et de mieux en comprendre la réalité. Alors qu’il effectue un stage au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, il noue des liens de confiance avec ses collègues et son employeur. Il travaille de concert avec des équipes soignantes multidisciplinaires, composées entre autres de travailleurs sociaux, psychologues, médecins et infirmières. C’est pour lui une bonne occasion de se faire reconnaître là où il aspire à travailler après ses études.

Une fois son diplôme en poche, Patrick réalise son souhait d’exercer sa profession au CIUSSS de l’Estrie-CHUS : en effet, il travaille maintenant en tant qu’intervenant en soins spirituels au Centre hospitalier de Granby auprès des personnes hospitalisées en courte durée. « L’usager qui vient dans le réseau de la santé, on veut lui offrir une approche de santé globale, qui tient compte non seulement de la santé mentale, physique, sociale et émotionnelle, mais aussi spirituelle », mentionne Patrick. Souvent, lorsqu’une personne est hospitalisée, elle s’interroge beaucoup par rapport au sens de la vie dans la maladie. Patrick l’accompagne donc à travers ses questionnements, sa quête de sens, ses croyances, son cheminement d’acceptation et parfois même le deuil.

Créer un rituel pour souligner le départ des jeunes patients

Dans la société d’aujourd’hui, les croyances religieuses et spirituelles sont multiples et il est essentiel de proposer des moyens de ritualiser la fin de vie.

Pour répondre à ce besoin, Patrick a mis sur pied une initiative pour ritualiser le deuil périnatal, Le rituel de fin de vie - Une étoile filante. Après une cérémonie propice au recueillement, une étoile de la constellation de la Petite Ourse est symboliquement nommée au nom de l’enfant décédé. Une photo encadrée de cette étoile est remise aux parents de l’enfant.

Patrick est très fier de son initiative riche de sens pour les parents endeuillés, leurs familles et leurs proches. Adopté par le Centre hospitalier de Granby, il espère voir le projet étendu aux autres établissements hospitaliers de l’Estrie. D’ailleurs, l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins vient d’approuver ce projet bienveillant entre ses murs.

« C’est un projet très beau, qui fait beaucoup de bien. Je l’ai créé, mais je souhaiterais ne jamais avoir à en faire usage; car lorsqu’on l’utilise, ça veut dire qu’un enfant est décédé et que des parents vivent une grande souffrance », mentionne Patrick.

Une idée qui mène à des études doctorales

Lors de sa maîtrise à l’UdeS, Patrick mentionne qu'il a reçu un soutien académique privilégié. Il ressent énormément de gratitude et il souhaite exprimer sa reconnaissance, car il considère qu’il est devenu qui il est aujourd’hui grâce à une équipe complète qui a collaboré à sa réussite. C’est peut-être pourquoi il a pris la décision d’étudier au doctorat au CERC en parallèle de son emploi, en plus d’avoir eu une idée novatrice qu’il a voulu mettre en œuvre.

Son idée, qui est devenue son travail de recherche, consiste à déterminer si un outil d’intervention clinique employant la réalité virtuelle peut être utile pour diminuer l’angoisse des patientes et patients. En les invitant à respirer profondément lors de l’expérience en réalité virtuelle, l’outil pourrait permettre aux patientes et patients de mieux se centrer sur leurs émotions et, par la suite, de verbaliser avec davantage de facilité ce qu’ils ressentent. L’intervenant en soins spirituels pourrait alors agir plus efficacement.

Un autre magnifique projet que ce passionné pourra peut-être implanter un jour dans son milieu de travail!


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