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Moins de 1 % de nouvelles scientifiques au Québec

Renforcer la communication scientifique avec le public au forum RECSUS

Catherine Dubé, journaliste à Québec Science, encourage les scientifiques à parler aux journalistes malgré les risques d'être mal cité.
Catherine Dubé, journaliste à Québec Science, encourage les scientifiques à parler aux journalistes malgré les risques d'être mal cité.
Photo : Michel Caron

«La proportion des nouvelles scientifiques dans les médias québécois est tellement faible qu’elle ne figure même pas dans cette présentation», révèle Catherine Dubé, journaliste à Québec Science. Elle était l’une des conférencières du forum des étudiants chercheurs en sciences de l’Université de Sherbrooke (RECSUS), qui s’est tenu le 11 mars au Centre culturel de l’Université.

En matinée, devant environ 60 personnes, majoritairement étudiants en sciences, la journaliste avait pourtant montré une longue liste de catégories : économie, politique, sport… Le poids médiatique de la science se situe sous les 0,86 % détenus par la dernière catégorie dite insolite.

«Pour augmenter ce poids, il faut que les scientifiques acceptent de parler à des journalistes, car les scientifiques ont les connaissances pour se forger une solide opinion et la partager avec le public», affirme Catherine Dubé. Le risque d'être mal cité, appréhendé par les scientifiques qui ont l'habitude des nuances dans leurs travaux, ne devrait pas être un frein à leurs relations avec des journalistes consciencieux, d'après la conférencière.

«C’est important de motiver les futurs chercheurs pour le rôle social qu’ils auront à jouer, explique Sébastien Ladouceur, doctorant en chimie et président du RECSUS. J’espère que le forum les encouragera dans ce sens.»

Au programme de cette journée de conférences, la communication scientifique avec le public est abordée sous plusieurs angles : la science citoyenne, la science qui fait peur, les blogues scientifiques, etc. «Nous accueillons habituellement entre 80 et 100 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs, principalement des facultés des Sciences, de Génie, de Médecine et sciences de la santé et des Lettres et sciences humaines», précise l’organisateur.

«La science sert la société… Cette phrase n’a pas de bon sens, s’exclame Yves Gingras, professeur à l’UQAM et spécialiste de l’histoire des sciences au Québec. La science, ce n’est pas une responsabilité individuelle, mais une structure sociale hyper importante», poursuit-il. Les formules-chocs enchaînées par le conférencier ont semblé trouver écho dans l’auditoire des jeunes chercheuses et chercheurs.

Si certains manquaient de motivation pour prendre part au débat social, ce forum a probablement renforcé leur désir de devenir des scientifiques activement impliqués dans la communication scientifique pour le bénéfice d’un large public.


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