Aller au contenu

La Faculté de médecine déterminée à continuer d’aider le peuple haïtien

«Un autre Haïti est possible» – Vincent Echavé

Le professeur Vincent Echavé est revenu ému de la mission de 16 jours en Haïti. Il est entouré du professeur Pierre-Michel Roy à gauche et du doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean Hébert.
Le professeur Vincent Echavé est revenu ému de la mission de 16 jours en Haïti. Il est entouré du professeur Pierre-Michel Roy à gauche et du doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean Hébert.
Photo : Robert Dumont

«C’est une mission qui n’a pas été facile. On a vécu des moments de petite angoisse, mais ce n’était rien de comparable à la misère, à la détresse, au dénuement, à la pauvreté et à la tristesse que vit le peuple haïtien.» C’est ainsi que le professeur et chirurgien Vincent Echavé dépeint la mission de 16 jours que lui et ses huit collègues de la Faculté de médecine et des sciences de la santé ont menée en Haïti. (Un autre texte rend compte du témoignage des membres de l'équipe. Voir le lien à la fin de cet article)

À 60 km au nord de Port-au-Prince, la délégation sherbrookoise a prêté main forte au personnel de l’hôpital Albert-Schweitzer de Deschapelles. Plus d’une centaine d’opérations ont été menées.

Le professeur Echavé était très ému, lors du point de presse organisé au lendemain du retour de la délégation, le 9 février. Il a relaté que la délégation ne savait pas dans quelles conditions elle allait devoir intervenir, mais que le sens du devoir motivait l’équipe.

«Quand on est médecin ou membre du corps médical et que l’on sait que quelqu’un souffre, il faut dire "présent". Pasteur disait :"Je ne demande pas à un patient quelle est ta couleur, ta race, ton origine, tes croyances ou ta religion; je demande quelle est ta douleur." Et pour le peuple haïtien, cette douleur est très profonde», ajoute Vincent Echavé.

Une mission à poursuivre

Plus globalement, le professeur Echavé a souligné la responsabilité des pays riches d’aider à la reconstruction. «Le problème d’Haïti est global : il ne concerne pas seulement les bâtiments, mais aussi les infrastructures sanitaires et l’éducation. C’est un pays qui n’existe presque pas, d’un point de vue de gouvernance; tout reste à faire.»

Haïti est un pays comme toutes les îles où l’on va en vacances. Il s’y trouve un énorme potentiel humain, a poursuivi le professeur : «Un autre Haïti est possible si la communauté internationale le veut.» Et cette contribution doit aller au delà de simplement effacer la dette du pays. «Il faut un plan global de la part des pays riches. Le Canada et le Québec doivent s’impliquer de façon directe. Haïti est un pays francophone où on a un rôle à jouer», a-t-il indiqué, soulignant comment le français comme langue commune facilitait les communications sur le terrain.

160 volontaires à la Faculté

Réjean Hébert, doyen de la FMSS
Réjean Hébert, doyen de la FMSS
Photo : Robert Dumont

Le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean Hébert, a chaleureusement félicité la délégation, soulignant combien la communauté facultaire et la population de l’Estrie étaient fières d’eux. Le doyen a également souligné la contribution des membres de la Faculté qui ont assuré, à Sherbrooke, la relève de leurs camarades partis en mission.

Réjean Hébert a d’ailleurs révélé que plus de 160 volontaires s’étaient manifestés à la Faculté pour joindre les rangs d’une éventuelle seconde mission : «Pour le moment, nous rencontrons beaucoup d’obstacles et nous n’avons pas les autorisations gouvernementales pour envoyer une seconde mission.» Cela a pour conséquence d’exclure toute couverture d’assurance pour les équipes. Le doyen a exprimé le souhait de parvenir prochainement à dissiper «ces tracasseries bureaucratiques».

Le doyen a également souligné que la communauté facultaire s’était montrée très généreuse depuis le séisme du 12 janvier. Une somme totalisant 20 000 $ a été recueillie et sera versée à l’organisme Médecins sans frontières. À cela s’ajoute une somme de 10 000 $ versée au fonds facultaire créé pour soutenir les dépenses de transport, d’hébergement et de réalisation de cette mission.

Selon Réjean Hébert, la Faculté de médecine et des sciences de la santé s’engagera à faire davantage qu’une seconde mission sur le terrain. «Il y a beaucoup à reconstruire : le système de santé, l’organisation hospitalière, les programmes de formation médicale. Comme faculté de médecine francophone d’Amérique, il est de notre responsabilité d’aider à la formation des professionnels de la santé dont Haïti a besoin pour que les services puissent être remis sur les rails», a déclaré le doyen.


Informations complémentaires