Aller au contenu

Chaire de recherche Droit, religion et laïcité

Les travaux se poursuivront pour un troisième mandat

David Koussens
David Koussens
Photo : UdeS

Créée en 2012 puis renouvelée une première fois en 2017, la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité vient d’obtenir un troisième mandat qui lui permettra de poursuivre ses travaux jusqu’en 2028. Le titulaire, le Pr David Koussens, étudiera les laïcités contemporaines et analysera les interactions complexes entre les systèmes juridiques et les systèmes religieux dans les démocraties libérales.

La programmation de recherche s’appuie sur un constat : la centralité de l’islam et de la question du port de symboles religieux éclipse la pluralité des aménagements juridiques de la laïcité québécoise pour façonner une norme générale de laïcité (ou d’invisibilité) à la lumière d’un seul de ses cas d’application. Nous assistons ainsi à une reconstruction émotive et fragmentaire d’un édifice laïque qu’on appréhende de moins en moins dans sa globalité, un grand nombre des mesures transformant les rapports entre les Églises et l’État passant sous le radar des observateurs.

Le programme de la chaire vise à s’écarter de ce cadre interprétatif en situant les recherches sur la laïcité sur des terrains nouveaux. S’inscrivant dans une démarche compréhensive, il propose d’analyser les diverses déclinaisons du principe de séparation dans la gouvernance politique et juridique au Québec, à la lumière des expériences menées dans les autres démocraties libérales, et principalement en France et en Belgique. La démarche s’attachera plus précisément à étudier les déclinaisons : 1) de la séparation de l’État et des Églises; 2) de la séparation de la culture, du patrimoine et de la religion; 3) de la séparation des normativités religieuses et civiles.

Ce faisant, la chaire poursuit deux visées. La première, d’ordre épistémologique, vise à décloisonner les travaux sur la laïcité au Québec des seuls débats contemporains relatifs au port de symboles religieux. À partir d’analyses croisant les apports du droit et de la sociologie de la laïcité, elle propose ainsi d’analyser l’évolution des relations entre l’État et les Églises/religions/normativités religieuses sur un temps plus long, soit depuis l’émergence du Québec contemporain dans la foulée de la Révolution tranquille. La seconde tend à mettre en perspective les débats contemporains concernant la laïcité au Québec en élargissant le spectre de l’analyse à de nombreux terrains longtemps demeurés dans l’ombre des travaux, ou même des récits sur la laïcité. Par là même, les travaux de la chaire contribueront à révéler les impensés de la laïcité québécoise.

La chaire contribuera également à :

  1. mener des activités de recherche collaboratives dans une optique comparatiste et interdisciplinaire à l’échelle québécoise, canadienne et internationale afin de contribuer à l’avancement des connaissances sur la laïcité;
  2. former des personnes étudiantes de 2e et 3e cycles de haut calibre, ainsi que des stagiaires postdoctoraux, en les soutenant dans la production et la diffusion des connaissances, ainsi que dans leur intégration aux milieux professionnels universitaires ou non universitaires; 
  3. rayonner dans la communauté au Québec, au Canada et à l’international en organisant des séminaires thématiques réunissant plusieurs catégories d’acteurs de la société civile : universitaires, fonctionnaires, syndicats, médias, etc.; 
  4. diffuser les résultats de recherche dans la communauté scientifique, à la fois en français et en anglais, par le biais de publications dans des revues scientifiques, dans des maisons d’édition reconnues ou dans d’importants congrès internationaux, en plus de contribuer à la transmission des connaissances par le biais des médias ou des publications destinées au grand public.

Informations complémentaires