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Pairs aidants : prendre soin les uns des autres

La paire aidante Suzanne Brouillette a le bien-être de ses collègues à cœur.
La paire aidante Suzanne Brouillette a le bien-être de ses collègues à cœur.

Photo : Michel Caron

Partager ses problèmes auprès d’une personne de confiance ou verbaliser ses angoisses sans être jugé, ça fait du bien. Ce soutien indispensable, la grande équipe de pairs aidants de l’Université de Sherbrooke l’assure en tout temps. Bien plus qu’un engagement auprès des collègues, le rôle de pair aidant représente une manière d’être au quotidien.

«Pour moi, c’est naturel de prendre des nouvelles de mes collègues, de m’intéresser aux autres, témoigne Suzanne Brouillette, paire aidante et coordonnatrice académique au Département de biologie. Par exemple, quand je suis mise au courant du fait qu’un collègue vit quelque chose de difficile, je lui fais savoir que je suis là. Un pair aidant est quelqu’un porté d’instinct vers les autres. Considérer le bien-être de ses collègues est dans sa nature.»

Concrètement, les pairs aidants jouent un rôle de première ligne dans leur milieu de travail auprès de collègues vivant des difficultés personnelles ou professionnelles, explique Suzanne Brouillette. En parallèle, ils s’occupent aussi du volet prévention. «Dans plusieurs milieux, certains pairs aidants font un tour de piste sur une base quotidienne pour savoir comment vont leurs collègues», indique-t-elle. Elle souligne toutefois qu’en aucun cas le pair aidant ne se substitue aux professionnels. «On dirige nos collègues vers les bonnes ressources au besoin», dit-elle.

De la formation en continu

Pour encore mieux préparer leurs interventions, les pairs aidants bénéficient de séances de formation régulières. «C’est une belle occasion d’aller chercher des outils pour nous aider dans ce qu’on fait déjà au quotidien avec notre gros bon sens, pour valider si on fait bien les choses», mentionne Suzanne Brouillette.

Paire aidante un peu «atypique», elle côtoie surtout des étudiants dans le cadre de son travail de coordonnatrice académique. C’est donc auprès d’eux qu’elle intervient le plus souvent. «C’est clair que mes formations me sont utiles lorsque je rencontre des étudiants en difficulté, dit-elle. Évidemment, elles me servent aussi pour les relations entre collègues et ma vie privée.»

Ces formations prennent la forme de conférences, d’échanges ou d’ateliers sur plusieurs sujets : suicide, gestion du stress, communication non verbale, anxiété… Les pairs aidants se rencontrent aussi quelques fois par trimestre pour s’aider à résoudre des problèmes, pratiquer leurs interventions ou échanger leurs bons coups. Sans contredit, les pairs aidants profitent d’un coffre à outils bien rempli. «Notre principal outil est notre modèle d’intervention, développé par la psychologue Lucie Gauthier, qui nous aide à mieux cibler les problématiques», précise Suzanne Brouillette.

Pour elle, l’importance du groupe de pairs aidants n’est plus à prouver : «Plus les gens ont conscience de l’importance de la santé mentale à moyen et long termes, plus le milieu de travail s’enrichit et rayonne, mieux c’est pour l’Université. Ça nous permet de travailler dans une institution distincte, où il fait bon vivre parce que les gens prennent soin les uns des autres.»

Les personnes intéressées à devenir des pairs aidants peuvent s’inscrire d’ici le 6 décembre 2013.


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