Chronique du régime coopératif
Novateur de 1966 à aujourd’hui
DOMINICK POISSON
À l’automne 1966, l’Université de Sherbrooke accueille sa première
cohorte d’étudiantes et d’étudiants inscrite au régime coopératif. C’était
alors une grande première au Québec! En effet, l’UdeS devenait la première
université au Québec, et la deuxième au Canada, à instaurer le régime
coopératif dans ses programmes.
Ce fut dès le début un grand succès : 80 personnes s’inscrivent en génie
et 32 à la maîtrise en administration des affaires, les deux premiers
programmes coopératifs de l’histoire de l’Université. Et c’est également à
ce moment qu’on a créé le Service de la coordination, qui deviendra,
en 1997, le Service des stages et du placement. En 1969, exactement
426 étudiantes et étudiants s’inscrivaient dans les programmes coopératifs.
À l’automne 2005, nous estimons ce nombre à 3936.
Les employeurs aussi ont été rapidement séduits par cette formule qui
leur permettait d’embaucher temporairement une jeune ressource qualifiée,
allumée et abordable de surcroît. Au départ, l’Université a donc fait appel
à de grandes compagnies telles que Domtar, General Motors, Canadair, Alcan
et Bell Canada ainsi qu’à de petites entreprises régionales. Près de
75 entreprises étaient ainsi devenues partenaires en 1966 et 250 le
devenaient en 1969. Aujourd’hui, nous avons le partenariat de près d’un
millier d’organisations publiques et d’entreprises privées provenant de
partout au Québec et même d’ailleurs dans le monde!
De l’idée novatrice à la marque de commerce
Bien que déjà connu notamment par de nombreuses universités américaines,
le régime coopératif ne faisait pas l’unanimité chez les universités
canadiennes, jusqu’à ce que l’Université Waterloo initie le mouvement
en 1957. C’est aux alentours de 1964, justement après une rencontre avec son
vis-à-vis de Waterloo, que le doyen de la Faculté des sciences, Michel
Normandin, a proposé pour la première fois d’instaurer le régime coopératif
pour ses étudiants de 2e année de génie.
Le projet a reçu un accueil favorable par le recteur du moment, Roger
Maltais, et le conseil d’administration. En offrant une formation pratique à
travers la théorie universitaire, l’UdeS venait également de trouver un
moyen fort efficace d’attirer une nouvelle clientèle provenant de toutes les
régions du Québec. Aujourd’hui, cet attrait est sans contredit une marque de
commerce puissante pour l’Université. Une marque qui fait l’envie des autres
institutions et qui nous assure un leadership certain!
Le régime coopératif d’aujourd’hui
Nous avons actuellement 28 programmes de baccalauréat et deux de maîtrise
en régime coopératif, avec un taux de placement en stage de 99 % et plus,
tous programmes confondus! Près de 4000 étudiantes et étudiants sont
inscrits dans les programmes coopératifs, soit 40 % de la population
étudiante à temps complet.
Quant au Service des stages et du placement, il compte l’une des plus
importantes équipes du pays entièrement consacrées aux stages avec
41 personnes au sein de son personnel, dont 25 coordonnatrices et
coordonnateurs de stages. Il gère en moyenne 4000 stages par année et
organise plus de 3000 entrevues chaque trimestre sur le Campus. Alors, si on
vous demande à quel rythme progresse le régime coopératif, vous pourrez
répondre avec fierté : à plein régime!
Une partie des données et des faits historiques a été tirée du volume
Histoire de l’Université de Sherbrooke – 1954-2004, de Denis
Goulet, professeur associé au Département d’histoire et de sciences
politiques, paru aux Éditions de l’Université de Sherbrooke.
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