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Liaison, 15 juin 2006
Le plaisir d'abord!
JOSEE BEAUDOIN
Savoir que Josée Garceau aurait le temps de tous vous recevoir à son
bureau, je vous dirais d'emblée d'aller la rencontrer pour un brin de
jasette. Faut voir le plaisir et la passion qui l'animent lorsqu'elle parle
de son métier, de son équipe, de l'Université, de sa prochaine invention
culinaire… de tout finalement.
Pour elle, le bon leader n'est plus celui qui dit : Suivez-moi et nous
allons nous rendre! Aujourd'hui, c'est en regard d'autrui qu'elle le
définit : «Un bon leader, c'est quelqu'un qui est capable de faire ressortir
chez les autres le meilleur d'eux-mêmes, quelqu'un qui donne aux gens le
goût de s'investir et de se dépasser. La plus belle reconnaissance, selon
moi, c'est de se voir offrir des défis intéressants.» Sa définition coïncide
exactement avec ce que ses collègues ont dit d'elle, à un concert d'éloges
près.
Rien ne se perd, mais tout se recrée
Au service de l'Université depuis 15 ans maintenant, Josée Garceau a
d'abord travaillé sept ans aux Services à la vie étudiante. Elle y a puisé
la vue d'ensemble qui figure parmi ses forces aujourd'hui à titre de
responsable de la Section information et recrutement au Bureau de la
registraire. Josée Garceau a participé à la création de cette section et
elle la recrée chaque jour depuis. Vous ne la verrez jamais assise sur ses
lauriers, malgré la hausse extraordinaire des demandes d'admission dont
Liaison faisait état dans sa dernière édition. «Je n'ai pas de problème
à tout remettre en question, bien au contraire. Quand ça va bien, je pense à
ce qu'on pourrait faire de plus et de différent», dit cette adepte du risque
calculé et du remue-méninges.
Créer le match parfait
Créative, colorée et convaincante, Josée Garceau pourrait facilement
vendre un frigo à un Esquimau, mais ce ne sera jamais son rayon. Sa vision
du recrutement est avant tout empreinte de respect et de réalisme. «On n'est
pas des vendeurs. Notre but, ce n'est pas de convaincre tous les étudiants
de venir ici à tout prix. L'Université de Sherbrooke a sa personnalité, et
notre but, c'est de trouver le match idéal. On est un peu des entremetteurs
en éducation», dit-elle en riant. Comptez toujours sur elle pour mettre en
lumière les forces de son alma mater, mais sa préoccupation première,
c'est la réussite et l'accomplissement des jeunes qu'elle rencontre. «On ne
peut pas convenir à tout le monde et c'est correct comme ça, explique Josée
Garceau. Si ce que l'étudiant recherche, ce n'est pas à Sherbrooke qu'il va
le trouver, moi je vais lui dire. Je me sens très à l'aise de faire ça.
L'idée, ce n'est pas de toujours gagner. On a fait des choix pour être en
symbiose avec nos valeurs et avec l'image qu'on veut projeter. C'est noble
l'éducation. Tu ne peux pas parler de ça comme tu vends une barre de savon!»
Jamais à la remorque. Toujours à l'avant-garde.
Les réalités des jeunes et du monde de l'éducation évoluent très vite,
alors elle lit, elle fouille et se renseigne constamment. Les articles
spécialisés entrent de partout à un rythme quotidien. «Je ne cherche pas à
déterminer les 36 cordes sensibles du jeune Québécois pour arriver à tout
lui vendre, je veux seulement trouver des moyens bien adaptés pour répondre
aux bonnes questions», précise Josée Garceau. Et les moyens qu'elle déploie
avec son équipe sont nombreux : visites guidées, journées portes ouvertes,
brochures, présentations dans les écoles, initiatives sur Internet,
participation à différents salons québécois et internationaux. «C'est un
amalgame de facteurs qui pousse un étudiant à s'inscrire, dit-elle. Et tout
le monde ici fait du recrutement dans une certaine mesure. Quelqu'un
appelle, tombe sur une téléphoniste qui est polie et gentille; un bon point
pour l'Université de Sherbrooke. Quelqu'un vient visiter le campus, voit que
c'est propre, qu'il y a des belles fleurs; le gars du terrain vient de nous
faire marquer un autre point.» Et tout le monde y passe. Et les points
s'accumulent.
Des idées qui mijotent
Outre les magazines spécialisés, Josée Garceau dévore des livres de
recettes comme d'autres lisent des romans. Tous ses samedis sont consacrés à
la bouffe et aux fourneaux. «Je suis maniaque de cuisine. À partir du jeudi,
je commence à me demander ce que je vais faire la fin de semaine. Si
j'essaie une nouvelle recette pour six, je dis à mon chum de nous trouver
quatre personnes!» D'ailleurs, chaque année, avant les vacances de Noël,
tous les membres de son équipe sont invités chez elle pour le plaisir de
partager un bon repas et un bon moment.
Ça prend 2 minutes…
Avec elle, les marques de gratitude et d'encouragement ne manquent pas.
Elles ne sont ni calculées ni intéressées. Elles viennent naturellement,
comme une évidence. «Je trouve ça important de remercier. Prendre le
téléphone, envoyer un petit courriel, ça prend deux minutes. La personne est
contente et garde un souvenir intéressant de ce qu'elle a fait. Ça finit sur
une note positive.»
… voire 2 secondes
Lorsque j'ai quitté son bureau, Josée Garceau m'a lancé tout simplement :
«J'ai lu tous les portraits que tu as faits et je les ai trouvés bien bons.»
Ça lui a pris deux secondes. Moi ça a fait ma journée.
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