Programme de développement pour l’investissement à long terme Jean-Luc Gravel
Planter ses racines en investissement durable : portrait de Catherine Brouillard et Olivier Maheu
« C’est investir en bon parent : pas question de placer l’argent de mes enfants dans une entreprise qui menace l’environnement! » Catherine Brouillard s’enthousiasme dès qu’elle parle d’investissement durable.
Tant mieux! Elle et Olivier Maheu, tous deux à la concentration finance de la maîtrise en administration, sont les premiers à participer au Programme de développement pour l’investissement à long terme Jean-Luc Gravel… une occasion d’apprendre à faire fleurir de façon durable les économies de leur future clientèle.
D’une certaine façon, l’amour de l’investissement est aussi une affaire de famille pour Olivier : sa mère était courtière en valeurs mobilières. Elle est décédée quand il avait 13 ans. « Je posais des questions sur le métier de ma mère, et mon père m’expliquait. Il me faisait même rencontrer des gens avec qui elle avait travaillé! » De fil en aiguille, Olivier découvre un univers qui lui parle et dont il explore les ficelles au baccalauréat en administration.
Mon père m’a vu grandir là-dedans. Au début, c’est lui qui me guidait. Maintenant, je suis à la maîtrise, et c’est moi qui lui en apprends. Il est fier de ça.
Olivier Maheu
Olivier, lui, est particulièrement fier de sa nomination au programme Jean-Luc Gravel. « C’est la meilleure idée, au meilleur moment », résume-t-il. Il a vu l’annonce du concours alors qu’il s’interrogeait sur sa vie « après le bac ». La réponse positive est arrivée rapidement. « Ça m’encourage à continuer et, en même temps, ça me félicite pour mon application des 3 dernières années. »
Catherine partage cette impression d’être reconnue à la hauteur de ses efforts.
Il y a peu de femmes en finance, peu dans mes classes… C’est facile de me sentir à part. Cette nomination-là, c’est une sorte de consécration. Je suis à ma place.
Catherine Brouillard
Tous deux ont également en commun une vive curiosité. « Au baccalauréat, raconte Catherine, j’ai appris plein de choses, sauf que ce n’était pas assez. » À leur soif de connaissances s’ajoutent une envie presque irrépressible de relever de grands défis et un esprit d’analyse acéré. Ils les ont d’ailleurs cultivés avec leur implication dans le Fonds d’investissement étudiant de l’UdeS (FIEUS).
Leur ardeur porte fruit : ces traits se révèlent plus qu’utiles pour décortiquer l’historique des organisations dans lesquelles ils envisagent d’investir.
Une finance vue (d’)ensemble
« Tout investissement est précédé d’une analyse financière, bien sûr. L’investissement à long terme se distingue par une analyse qui touche les racines fondamentales d’une entreprise », précise Catherine. Le défi est donc de comprendre les forces et les faiblesses qui résident dans la culture et la nature mêmes d’une organisation. Qu’est-ce qui en fait, dans son essence, une entreprise de qualité? Qu’est-ce qui assure sa résilience et sa pérennité?
La recherche remonte loin dans le passé, et les prévisions couvrent une longue période, ce qui change le regard de l’investisseur. « Parfois, des titres semblent trop chers pour les 2 ou 3 prochains mois, indique Olivier. Mais, évalués sur 5 ans, ils deviennent peut-être très intéressants. La stratégie évolue avec la durée. »
Et cette stratégie d’investissement à long terme repose sur le développement durable. L’analyse tiendra donc compte de l’environnement, des enjeux sociaux comme l’équité, la diversité et l’inclusion ainsi que de la gouvernance. Pour Catherine, investir à long terme est un engagement social.
Quand on investit dans une entreprise, on en devient propriétaire, même d’une infime partie. Est-ce que je veux être propriétaire d’une entreprise qui pollue ou qui viole les droits de l’homme? Non. Pas si j’évalue le futur que ça donne.
Catherine Brouillard
Le futur de la finance
Le futur, Jean-Luc Gravel l’avait en tête lorsqu’il a rencontré Mario Lavallée, professeur à l’École de gestion. Leurs discussions ont modelé le Programme de développement pour l’investissement à long terme, une initiative financée par la Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton.
La gestion financière dépasse les gains rapides aux dépens de la rentabilité à long terme : elle touche tout le monde, partout, et pour longtemps. Former la relève à l’investissement durable m’apparaît alors primordial pour que les effets de la finance soient les plus bénéfiques possibles pour la société.
Jean-Luc Gravel
Lui-même membre de la famille UdeS avec un baccalauréat en éducation physique obtenu en 1978, Jean-Luc Gravel se dirige ensuite vers la finance. Il occupe le poste de premier vice-président, Marchés boursiers à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) jusqu’en juillet 2018. Il y instaure un important changement de culture d’investissement en introduisant une perspective à long terme. La CDPQ est maintenant reconnue mondialement pour son expertise en la matière. Les étudiantes et étudiants participant au Programme de développement pour l’investissement à long terme auront d’ailleurs la chance d’y faire un stage rémunéré pendant leur maîtrise.
Nous saluons la mise sur pied du programme puisque nous croyons que l’investissement à long terme doit s’appuyer sur une stratégie durable. La Caisse est également heureuse de participer à la formation de ces jeunes talents et de les accueillir au sein de ses équipes.
Ève Giard, première vice-présidente, Talent & Performance, CDPQ
Grâce à toutes les occasions que leur propose le Programme de développement pour l’investissement à long terme, Catherine et Olivier développeront leurs connaissances et leurs aptitudes en investissement durable jusqu’à un point qu’ils avaient seulement rêvé atteindre. Et si, un jour, ils arrivaient à en apprendre à leurs mentors?
À propos du Programme de développement pour l’investissement à long terme Jean-Luc Gravel et de la Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton
En lançant le Programme de développement pour l’investissement à long terme, monsieur Jean-Luc Gravel souhaitait que les étudiantes et étudiants en finance de l’Université de Sherbrooke s’approprient les valeurs intrinsèques de l’investissement à long terme. Ce programme est issu de la Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton, qui met de l’avant des activités et projets en finance qui promeut la finance auprès des femmes, encore peu présentes dans ce domaine. La fondation est convaincue que la diversité est un facteur clé de réussite pour les organisations.
L’appel de candidatures pour la 2e édition du Programme est prévu pour la fin de l’automne 2020.