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Un programme de recherche de 1,69 M$ pour assurer sa conservation

Contrer le déclin du caribou migrateur du Québec-Labrador

Un caribou du troupeau de la rivière aux Feuilles à la baie Déception dans la région du Nunavik, au nord du Québec.
Un caribou du troupeau de la rivière aux Feuilles à la baie Déception dans la région du Nunavik, au nord du Québec.
Photo : Steeve Côté

9 avril 2009

Pierre Masse

Les populations de caribou du nord du pays sont en déclin et on s'explique parfois mal ce phénomène. Le professeur Marco Festa-Bianchet, de la Faculté des sciences, fait partie d'une équipe chargée de réaliser un vaste programme de recherche sur la dynamique des populations et l'utilisation de l'espace du caribou migrateur du Québec-Labrador dans un contexte de changements climatiques.

Le projet de recherche bénéficiera d'une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de l'industrie de 1,69 M$ sur 5 ans. Dirigée par Steeve Côté, professeur à l'Université Laval, l'équipe de recherche comprend aussi des spécialistes du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec.

Impacts sur les troupeaux de caribous

Ce programme de recherche fait suite à plusieurs préoccupations majeures concernant l'avenir du caribou soulevées tant par la communauté scientifique que par les industries et les peuples autochtones du Nord québécois et du Labrador.

«La plupart des populations de caribou au Canada sont en déclin, parfois pour des raisons inconnues, précise le professeur Festa-Bianchet. Avec les changements climatiques et l'intensification des activités industrielles dans le Nord du Québec, on peut s'attendre à voir les mêmes effets néfastes qui affectent les grands troupeaux migrateurs de caribou ailleurs au Canada.»

Le caribou migrateur constitue un élément central de l'écologie des milieux nordiques et est au cœur de la culture et de l'économie de cette région. Les variations d'effectifs des populations de caribou au Québec-Labrador pourraient avoir des répercussions néfastes, entre autres pour les peuples autochtones et les pourvoiries du Nord du Québec et du Labrador. À titre d'exemple, au Québec, la chasse sportive au caribou génère des revenus directs de près 20 M$ pour la chasse au caribou au nord de la province.

De meilleures connaissances pour enrayer le déclin

Le peu de connaissances actuelles sur la dynamique de population du caribou, les effets des changements climatiques de même que les impacts des activités industrielles sur son écologie, notamment le développement hydroélectrique et minier, rend sa gestion problématique. «Une meilleure connaissance de ces impacts sur le caribou et sur les facteurs qui déterminent sa dynamique de population permettrait d'éviter les conséquences négatives», affirme Marco Festa-Bianchet.

En collaboration avec les différents partenaires, l'équipe de chercheurs tentera d'identifier les facteurs qui influencent la dynamique et les variations de l'abondance des populations de caribou et les effets des changements climatiques sur son habitat afin d'améliorer sa gestion et ultimement, d'assurer sa conservation. Ce projet de recherche à long terme permettra notamment de comparer des changements climatiques, des variations du comportement des caribous (localisation des aires de mise bas, chronologie des migrations), des changements en densité de population et en structure (sexe-âge de la population), des différences en productivité des habitats (mesurés par satellite et directement) avec la dynamique de population des caribous.

«Pour plusieurs de ces relations, on ne peut avoir qu'une observation par année, souligne le chercheur. Heureusement, le Ministère fait un suivi des deux grands troupeaux depuis plus de 25 ans.»