Sommets Vol. XVI No 1 - Hiver 2003
BILLET
Vivre au Japon : cœurs sensibles, s'abstenir
Vivre au Japon, il faut le dire, n'est pas fait pour tout le monde. Y passer quelques jours pour visiter temples shintoïstes et manger le vrai sushi, ça va. Par contre, y vivre deux ans, c'est autre chose.
D'abord la langue et l'écriture : du chinois ou du japonais? Cela revient au même, puisque les kanji, soit 90 % de l'écriture japonaise, sont dérivés du chinois. Chinois et Japonais peuvent donc se lire mutuellement sans parler la même langue... Vous ne comprenez pas? C'est normal, c'est le paradoxe asiatique.
Le protocole japonais est tout à fait particulier. Doit-on vouvoyer? Au Japon, on parle de façon grossière, polie, très polie ou extrêmement polie, selon la personne à qui on s'adresse. S'adresser à l'empereur exige le summum de la politesse. Mais à table, tout est permis : vous pouvez renifler tant que vous voulez et aspirer vos spaghettis à toute vitesse en faisant le plus de bruit possible, ce qui active vos papilles... et le haut-le-cœur de vos convives gaijin (étrangers).
Daniel De Lisle
Économique 1984
Titulaire d'une bourse de recherche Mombusho, Daniel De Lisle est revenu récemment d'un séjour de deux ans à Hitachi, au nord de Tokyo, où il effectuait des recherches sur l'impact de l'homme sur la géomorphologie côtière à partir d'imagerie satellite. Il travaille maintenant à l'Agence spatiale canadienne, dans le cadre du Programme de développement des applications en observation de la Terre.
Et pour finir, la promiscuité : pas de vie privée au Japon et pas moyen d'être seul, même dans son bain!
Après six mois de lavage de cerveau linguistique, mon expérience nippone, qui devait être strictement scientifique, est heureusement devenue romantique. Mariage à la japonaise avec une perle rare des Philippines et un bébé made in Japan! Pour être heureux au Japon, il ne faut pas vivre comme les Japonais...
Vive la différence!
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