Philippe Lasnier n'a pas encore atteint la trentaine qu'il dirige déjà, avec les sept autres conseillers de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, les destinées de milliers de citoyens de cette municipalité. Engagé comme pas un, discipliné et bien organisé, le jeune homme met certainement en pratique certains des principes qu'on lui a enseignés sur les bancs de la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke.

La politique municipale comme tremplin?

par Catherine Schlager

Chose surprenante, Philippe Lasnier n'a jamais étudié en politique mais a toujours été engagé dans ce domaine. C'est plutôt vers le droit qu'il choisit de se diriger lorsqu'il décide de fréquenter l'Université de Sherbrooke après un premier été passé en sol sherbrookois. « C'est une discipline qui te permet de toucher à une multitude de sujets. Tout est relié au droit. On y étudie les questions de fond, on apprend à être polyvalent. En plus, l'environnement est intéressant et les classes regroupent peu d'étudiants. C'est même là que j'ai rencontré mon épouse », lance-t-il en riant.

Philippe Lasnier a toujours été très engagé dans son milieu. Tour à tour marguillier à la paroisse Saint-Jean-L'Évangeliste, membre de la Société Saint-Vincent-de-Paul et secrétaire de la Société d'histoire du Haut-Richelieu, le jeune homme a ensuite tout naturellement bifurqué vers la politique en devenant l'attaché politique du député Claude Bachand. C'est grâce à cette expérience qu'il apprend à travailler dans l'administration publique, à faire des représentations, à écouter les gens et surtout à en convaincre un bon nombre de l'aider à être élu conseiller municipal du district centre-ville. « Ce que l'on apprend à la Faculté de droit te donne une façon de penser, de t'organiser. En travaillant pour Claude Bachand, j'ai été mis au parfum des façons de faire des campagnes électorales. »

Se lancer dans l'arène politique

Après avoir travaillé pendant quelques temps pour l'étude légale Grégoire, Nadeau, Morin de Saint-Jean-sur-Richelieu, Philippe Lasnier décide de faire le grand saut du côté politique en se présentant comme conseiller du district numéro trois lors des élections municipales de septembre 1998. « C'est un quartier que je connaissais bien puisque j'y demeure depuis que je suis tout petit. En plus, j'avais l'appui de plusieurs personnes dont celui de la conseillère sortante Lise Dallaire-Durocher et d'une quarantaine de bénévoles qui faisaient partie de mon équipe. C'est certain que mon travail comme attaché politique m'a appris à tirer le meilleur d'une machine politique », avoue-t-il sans ambages.

Consciencieux comme pas un, Philippe Lasnier prend la peine de rencontrer près de 95 p. 100 de ses futurs électeurs en allant frapper à leurs portes. « Je voulais voir qui sont les gens de mon quartier, explique-t-il. On peut sentir le pouls de la population en voyant dans quel environnement celle-ci évolue. » Ses efforts portent fruit puisqu'il remporte ses élections le dimanche 1er novembre 1998 avec plus de 59 p. 100 des suffrages. Âgé de seulement 26 ans, Philippe Lasnier amorce sa carrière politique de belle façon. Il ne serait pas étonnant de le voir se présenter à une élection provinciale ou fédérale d'ici quelques années.

Mordu de politique, il est un peu déçu de voir l'attitude des jeunes de son âge face à la politique. « C'est dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de relève en politique, affirme-t-il en parlant de l'engagement des jeunes dans ce domaine. Notre génération est pratiquement absente, notamment en politique municipale. C'est inquiétant, puisque plusieurs millions de dollars doivent être administrés. »