Psychanalyse de 4 générations
RACHEL HÉBERT
C'est une véritable psychanalyse! J'ai vu ma vie défiler devant moi!»
s'est exclamé un étudiant de la génération
Y à la fin de
la présentation portant sur les quatre générations qui se côtoient au
travail et aux études. Cette conférence de Josée Garceau donnait le coup
d'envoi au Mois de la pédagogie universitaire, le 2 avril au Carrefour de
l'information.
La responsable de la section Information et recrutement du Bureau de la
registraire a présenté les différences et les points communs aux quatre
générations que sont les traditionnels (1900-1945), les baby-boomers
(1946-1964), la génération
X (1965-1980)
et la génération Y
(1981-2000). Elle a démontré l'importance de connaître les caractéristiques
de chaque génération pour mieux se comprendre et pour savoir tirer parti des
forces de chacune. La génération
Y, aussi
appelée génération du millénaire, a occupé le centre d'intérêt puisqu'elle
forme la clientèle universitaire.
Nos points communs
Qu'ont en commun les traditionnels et les
Y? Ils sont
conformistes, ont besoin de leadership et n'ont pas peur des projets
ambitieux. En quoi les baby-boomers ressemblent-ils à la génération du
millénaire? Ils sont éduqués, optimistes et engagés, ils apprécient le
travail en équipe et recherchent la gratification personnelle. Les
Y sont-ils
une suite logique de leurs prédécesseurs? Pas du tout! Les
X et Y
sont les deux générations qui présentent le plus de différences, notamment
au niveau de l'organisation du travail : le
Y apprécie
l'encadrement et le travail en équipe tandis que le
X aime faire
cavalier seul. Ils ont cependant en commun l'intérêt pour la technologie,
une attitude informelle ainsi que la recherche de l'équilibre et du plaisir.
Ces quatre générations se côtoient en milieu de travail et d'études. Tous
sont donc confrontés à des valeurs et à des méthodes de travail qui peuvent
se révéler fort différentes. La conférencière Josée Garceau a souligné par
exemple que la reconnaissance au travail ne se traduisait pas du tout de la
même façon d'une génération à l'autre. Si vous voulez démontrer votre
appréciation à un baby-boomer, donnez-lui un salaire ou un statut; à un X,
offrez-lui la liberté de travailler comme il l'entend; et à un Y, donnez-lui
un sens. Les traditionnels, eux, trouvent leur satisfaction dans le travail
bien fait.
Mieux comprendre les
Y
On dit notamment des
Y qu'ils sont
impolis, irrespectueux et impatients. Tout ceci est vrai, mais ça
s'explique. Ils sont impolis parce qu'ils sont directs, ils sont
irrespectueux car on leur a montré à tutoyer tout le monde sans distinction,
et ils sont impatients car ils ont un agenda très rempli! «Au fond, ils sont
animés de bonnes intentions au départ, mais ils ne savent pas toujours
comment agir, a expliqué Josée Garceau. Mais ils ont à leur crédit de
vouloir apprendre à vivre en société. N'hésitons pas à le leur montrer.»
La conférencière a proposé des pistes de solution pour mieux comprendre
la génération du millénaire. Professeurs, ne soyez pas surpris si des
parents vous appellent pour remettre en question la note attribuée à leur
enfant de… 22 ans! Ce scénario ne relève plus seulement du secondaire, mais
aussi du millénaire! Les parents des
Y s'occupent
de tout, et c'est pourquoi leurs rejetons s'attendent à être bien encadrés.
Donc, assurez-vous de bien expliquer toutes les consignes relatives à la
marche du cours, et soyez généreux des rappels concernant les dates de
remise des travaux. Même si la génération du millénaire a l'agenda le plus
rempli, elle n'a pas nécessairement appris à bien le gérer.
Avec les Y,
il faut prendre le temps de bien expliquer les finalités d'un cours ou
l'utilité d'un travail de session. Les étudiantes et étudiants de cette
génération ne sont pas contestataires, ils veulent simplement comprendre.
Ils ont besoin de donner un sens à ce qu'il font et ils cherchent à être
efficaces. D'autres traits caractéristiques de la cohorte
Y selon les
recherches de Josée Garceau : ils aiment le changement, ils ont besoin
d'être stimulés et de recevoir de la rétroaction positive. La grande force
de la génération du millénaire réside dans sa capacité de travailler en
équipe. Elle apprécie les grands projets et le concret. À noter qu'elle a
une notion quelque peu nébuleuse du plagiat. Des clarifications sont donc
nécessaires à ce sujet.
À force de côtoyer les
Y et leurs
parents – qui sont très présents dans la vie de leurs enfants jusqu'à un âge
avancé – Josée Garceau a développé une affection non dissimulée pour ces
jeunes adultes qui sont souvent incompris. Elle a envoyé un message clair de
leur part : «Les jeunes de la génération du millénaire sont fatigués de se
faire constamment reprocher les attitudes, comportements et traits de
caractère que nous leur avons nous-mêmes inculqués.»
Josée Garceau souhaite qu'on prenne en considération les caractéristiques
des étudiantes et étudiants de cette génération afin de les aider à réussir
leurs études et leur vie professionnelle. Elle a proposé que tous partagent
la responsabilité de leur apprendre les règles de vie en société puisque,
tout compte fait, l'université demeure un milieu d'éducation.
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