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Liaison, 8 mars 2007
«J'aime quand ça bouge!»
JOSÉE BEAUDOIN
Lorsque je la proclame leader, Francheska Gaulin sourcille un peu. Mais
quand je reprends l'expression de son collègue et que je la qualifie de
«boule d'énergie», alors là, elle se détend et consent. «J'aime quand ça
bouge, quand ça change, quand ce n'est pas routinier.» Coordonnatrice en
technologie audiovisuelle au Service de soutien à la formation (SSF),
Francheska Gaulin est de ces gens ouverts et souples pour qui s'adapter aux
changements et aux nouveautés est un réel plaisir.
2 baccalauréats et 3 chapeaux
Cette boule d'énergie travaille à l'Université depuis 1990. Au début,
elle coiffait trois chapeaux en alternance et à la pige : celui de
correctrice d'examens au Département de l'enseignement au préscolaire et au
primaire, celui de commis de bibliothèque au Centre de ressources
pédagogiques et celui de remplaçante au Service audiovisuel. Sous ces trois
chapeaux, une passionnée et deux baccalauréats : l'un en enseignement et
l'autre en communications, profil télévision.
En 1992, Francheska Gaulin est devenue technicienne en audiovisuel à
temps complet. Au comptoir du prêt comme en salle de montage, une question
revenait sans cesse : «Il est où, le technicien?» La menue technicienne
répondait fièrement présente, puis confondait tous les sceptiques en leur
montrant qu'elle était
capable comme un gars.
Coordonnatrice dans l'âme
Francheska Gaulin est officiellement coordonnatrice depuis cinq ans, mais
elle l'est dans l'âme depuis toujours. Parmi ses responsabilités actuelles
figurent la supervision et le développement du secteur audiovisuel du SSF.
Ses efforts riment avec essor, comme le confirme son collègue Daniel
Laroche : «Francheska est, pour moi, à l'origine de l'expansion
technologique fulgurante du service de comptoir du prêt de même que des
salles de montage.» Même son de cloche du côté de Daniel DeRome, qui
travaille à ses côtés depuis 10 ans maintenant : «C'est une personne d'un
enthousiasme et d'un dynamisme hors du commun. Elle est à l'origine de
plusieurs innovations et réorganisations d'une efficacité indiscutable.»
Depuis cinq ans, la croissance et la
vitalité du secteur audiovisuel se traduisent par l'ajout de deux comptoirs
de service et de deux salles de montage, par l'augmentation considérable de
l'équipement disponible et par la mise en place d'un système de gestion
informatisée. «Dans les mêmes lieux, le même espace, on a doublé la capacité
de ce qu'on peut accueillir comme besoins», précise la coordonnatrice.
Bien servir la clientèle, voilà ce qui anime Francheska Gaulin au
quotidien et ce qui confère à son travail sa plus riche dimension. Besoin
d'un portable pour une projection dans une classe? Besoin d'une caméra pour
rapporter des images de stage? Besoin de transférer des documents sur DVD?
Besoin d'une salle de montage pour donner vie à des images? Besoin de
conseils pour faire fonctionner tous ces appareils? Les besoins auxquels
répond le SSF sont nombreux et diversifiés. Et même si les installations
sont situées à la Faculté d'éducation, les services sont ouverts à tous les
gens du campus, professeurs comme étudiants.
«Donne un poisson à un homme, tu le nourriras un jour. Apprends-lui à
pêcher, tu le nourriras toute sa vie», disait Confucius. L'autonomie prônée
au secteur audiovisuel du SSF rappelle les paroles du vieux sage, mais en
version techno! «C'est un service où l'on apprend aux gens à faire les
choses par eux-mêmes, dit Francheska Gaulin. On leur montre comment faire
et, après, on les laisse aller. S'ils ont des questions, on est là. Notre
politique : rendons nos clients autonomes.» Ainsi, au moment de faire
l'achat de logiciels de montage par exemple, pas question de succomber à la
tentation du super gadget dernier cri. Tous les outils sont choisis en
fonction d'une clientèle néophyte et variée. «Nos clients veulent devenir
professeurs, ingénieurs, biologistes et non pas techniciens en audiovisuel
ou réalisateurs», explique Francheska Gaulin.
De plus, pour aider les usagers à apprivoiser les appareils et leurs
craintes, la coordonnatrice donne des formations et rédige des guides
d'initiation en français. Outre la version papier, ces guides sont en ligne
sur le site de l'Université. Par la rédaction, Francheska Gaulin réalise un
rêve, et par ses guides, elle répond à un besoin qui dépasse les limites du
campus. «J'ai su récemment que nos guides étaient beaucoup téléchargés. Ils
ne servent donc pas seulement à la clientèle interne, mais à toute la
communauté francophone qui utilise ces logiciels.»
L'utile et le très agréable
Quand arrive une nouvelle version de logiciel, Francheska Gaulin est la
première à vouloir la tester pour mieux pouvoir l'expliquer : «Je ne peux
pas apprivoiser une nouvelle version si je n'ai pas un projet et un objectif
précis à réaliser. Je pratique avec du concret.» Ce concret, il prend
souvent les traits de ses deux garçons, Hubert et Henri, âgés de 8 et
10 ans. Oubliez les boîtes à chaussures remplies de photos jaunies. Ces deux
jeunes chanceux ont des vidéos d'eux bien animées et une mère aimante qui
voit dans ces souvenirs gravés le plus bel héritage.
Active et zen
Et comment la boule d'énergie arrive-t-elle à bien se canaliser? La
réponse se trouve notamment dans le yoga qu'elle pratique depuis cinq ans.
Une femme entière qui inspire à la fois l'action et le calme, voilà
l'impression que m'a laissée cette boule d'énergie qui fait ses salutations
au soleil.
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