Vivre deux jours dans la peau d'un réfugié
STÉPHANIE RAYMOND
Vivre 40 heures dans la peau d'un réfugié, voilà l'aventure peu banale
que propose à la communauté universitaire et à la population une
quinzaine d'étudiantes et d'étudiants du baccalauréat en études politiques
appliquées, dans le cadre du projet Sur la piste des réfugiés. Toute
personne intéressée à vivre l'aventure peut réserver l'une des 60 places
disponibles d'ici le 15 mars sur le site
www.pisterefugies-2006.ca. D'autres activités – conférences, forum
d'information et pièce de théâtre – seront également offertes.
L'événement se déroulera du 1er au 3 mai derrière la Faculté
d'administration, alors qu'une parcelle de terrain sera transformée en
véritable camp de réfugiés, avec tentes et équipements d'usage. Pendant 40
heures, les participants traverseront les périples de l'exil et comprendront
la vie précaire qui règne au sein des camps. Un scénario plein de
rebondissements a été prévu par les étudiantes et étudiants, et chaque
personne recevra une fiche qui lui expliquera son identité fictive. Les
participants auront également l'occasion de se familiariser avec l'action
des travailleurs humanitaires et le travail accompli au sein des différents
organismes régionaux et nationaux.
Un projet destiné à se répéter partout au pays
Ce projet étudiant a débuté l'an dernier à l'Université Laval. «Le but
est de faire le tour des universités canadiennes qui sont membres du réseau
Droits et démocratie au cours des prochaines années, afin de sensibiliser la
population au sort des réfugiés et des personnes déplacées, explique Maude
Hébert, étudiante et directrice du projet. Cette année, le projet sera monté
à l'Université de Sherbrooke, et de nouveau à l'Université Laval au début
avril.»
En 2004, on comptait plus de 40 millions de réfugiés et de personnes
déplacées dans le monde. Plus particulièrement, la ville de Sherbrooke
accueille chaque année entre 300 et 400 réfugiés. «Encore aujourd'hui,
plusieurs préjugés circulent autour de la situation des personnes réfugiées.
Or, en vivant dans la peau d'un réfugié et en étant informé de leur
situation, les participants seront plus aptes à saisir la vie d'une personne
immigrante ayant le statut de réfugié», continue Maude Hébert.
L'entrée au camp de réfugiés sera interdite aux gens non inscrits, afin
de conserver l'atmosphère qui sera créée. Une visite sera cependant offerte
au grand public, durant laquelle les réfugiés déserteront l'emplacement pour
laisser toute la place aux visiteurs et aux journalistes.
D'autres activités au menu
D'autres activités viendront se greffer à l'expérience du camp, au Foyer
du Centre culturel : des conférences d'intervenants auprès de réfugiés, un
forum d'information avec kiosques pendant les trois jours et une pièce de
théâtre sur la réalité des camps de réfugiés à travers le regard des
enfants, création du Théâtre des petites lanternes. Les détails sont
disponibles sur le site Internet de l'événement, à
www.pisterefugies-2006.ca. De plus, des étudiants du baccalauréat en
enseignement au secondaire feront la tournée des écoles de la région afin de
sensibiliser les jeunes à la cause des réfugiés.
Ce projet se prépare depuis avril 2005 et est chapeauté par la
délégation Droits et démocratie de l'UdeS. Le comité organisateur travaille
également en collaboration avec plusieurs partenaires locaux et nationaux
qui offrent des services indispensables aux réfugiés.
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