7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
28 octobre 2004 (no 6)
14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

-Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison région, 20 janvier 2005

De futurs ingénieurs chimistes
spécialistes du développement durable

Mettre l'ingénierie au service de l'environnement, voilà ce qui s'appelle du génie. Quatre équipes de futurs ingénieurs chimistes de l'Université de Sherbrooke ont conçu des projets qui pourraient, si des investisseurs ou des MRC s'y intéressaient, réduire avantageusement la quantité de déchets qui s'acheminent vers nos dépotoirs.

STÉPHANIE RAYMOND

Les projets ont été réalisés dans le cadre d'un cours de huit mois, Design de procédés chimiques, offert durant les deux dernières sessions du baccalauréat en génie chimique et visant l'intégration des connaissances. Le thème, qui change tous les ans, était cette fois le recyclage, ou gestion des matières résiduelles, sujet très à la mode alors que l'expression «développement durable» semble enfin vouloir dépasser le stade de concept au Québec.

La cinquantaine d'étudiants impliqués ont évalué tous les paramètres entrant en ligne de compte dans le design de procédés chimiques en gestion des matières résiduelles : avancement technologique, cadre légal, impact environnemental, emplacements possibles, sécurité d'opération, faisabilité technico-économique en fonction des fluctuations de plusieurs paramètres, génération d'emplois, etc. Le résultat : quatre projets à l'étape de l'ingénierie préliminaire finalisée prêts à être mis à exécution.

Tri des déchets : récupération ou gazéification

Dans ce projet, l'un des plus innovateurs, les futurs ingénieurs ont conçu une usine virtuelle qui fait un tri automatique entre déchets récupérables et non récupérables. Ces derniers sont gazéifiés pour être éliminés, et le gaz de synthèse ainsi produit peut alimenter une turbine ou un moteur producteur d'électricité. «Il n'existe nulle part au monde une industrie alliant tri et gazéification des déchets, affirme Nicolas Abatzoglou, professeur au Département de génie chimique de l'Université de Sherbrooke et coordonnateur du cours Design de projets chimiques avec le professeur Maher Boulos. L'avantage est que moins de 10 % des déchets prendraient le chemin du dépotoir.»

À l'incinérateur, les déchets!

Un autre projet semblable conçu par des étudiants en génie chimique consiste à incinérer les déchets domestiques non récupérables à l'aide de gaz. Pour éviter toute pollution, les gaz sont traités après combustion et débarrassés de tout contaminant (métaux et substances) avant d'être relâchés dans l'atmosphère.

Pour financer cette «b.a.» environnementale, il suffirait de vendre la vapeur produite à une tierce partie et l'électricité à Hydro-Québec.

Récupérer le papier de façon optimale

Des étudiants ont évalué la possibilité de récupérer le plus de papier résiduel possible, d'en extraire la fibre blanche et de mélanger cette fibre à de la pâte fraîche, dans un pourcentage plus ou moins grand, de façon à produire un papier de qualité à valeur marchande élevée. L'intention n'est pas nouvelle, mais les façons de faire le sont, par exemple certaines recettes pour enlever l'encre du papier et l'agencement des unités pour séparer l'écume de la fibre. La rentabilité de cette technologie est par contre tributaire de la fluctuation du coût du papier. 

Récupération du plastique PET

Le polyéthylène, ou PET, est une matière plastique largement utilisée, notamment pour la fabrication de bouteilles de boissons gazeuses. «Actuellement, il n'existe dans le monde que quatre ou cinq usines de recyclage chimique de PET, et ces usines n'utilisent pas la même technologie que celle développée par les étudiants», indique Nicolas Abatzoglou. L'usine des futurs ingénieurs nettoie le plastique, le broie et, grâce à un réacteur à la glycolyse, le soumet à une réaction chimique, pour ensuite récupérer le monomère (agencement de molécules simples) à partir duquel le plastique a été fabriqué. On récupère donc les unités structurelles, on les purifie, puis on reforme un plastique de même qualité qu'on vend à des compagnies qui vont le réutiliser pour divers usages. «En appliquant cette méthode, on arriverait à récupérer entre 80 % et 90 % du plastique, affirme le professeur. Et cette industrie serait plutôt rentable.»

Mais pourquoi de tels projets, économiquement viables et qui vont dans le sens du développement durable, n'ont toujours pas été mis sur pied? «Tant que notre société ne sera pas prête à investir un peu plus au départ, rien ne sera fait», indique Nicolas Abatzoglou. C'est donc la responsabilité des gouvernements, et aussi des contribuables, puisque si des MRC décidaient d'aller de l'avant, elles devraient augmenter leurs taxes. «Mais une chose est sûre : les étudiants qui ont participé à ce cours n'auront pas de difficulté à trouver un emploi!» conclut le professeur.

Retour à la une

Portrait de Nicolas Abatzoglou
Nicolas Abatzoglou

Photo SSF : Roger Lafontaine

 

Portrait de Maher Boulos
Maher Boulos

Photo SSF : Roger Lafontaine


 

 

 

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca