|
Liaison région, 11 mars 2004
Des passionnés de théâtre à l'Université de Sherbrooke
CATHERINE LABRECQUE
Pour certains employés de l'Université de Sherbrooke, le théâtre
constitue le mode d'expression idéal pour laisser libre cours à leur
créativité et extérioriser leur dimension artistique. C'est le cas de
Patrick Quintal, cofondateur du théâtre du Double Signe et chargé de cours
à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université, ainsi que
d'autres employés qui sont mordus de cet art de la scène.
Le théâtre nourrit littéralement Patrick Quintal, dont la passion
inspire son enseignement à l'Université de Sherbrooke. Avant et après ses
heures de cours, il est plongé dans l'univers de la création, de la mise
en scène ou du jeu. Titulaire d'un baccalauréat en études françaises
option théâtre de l'Université de Sherbrooke qu'il a obtenu en 1979, il se
définit maintenant comme un professionnel du théâtre. «J'ai eu la piqûre
pour l'écriture à l'âge de neuf ans et le coup de foudre pour la scène à
l'adolescence, alors que j'ai goûté pour la première fois au théâtre.»
Patrick Quintal a fondé le Théâtre poursuite en 1979 et la compagnie de
théâtre Double Signe en 1985. Chargé de cours à l'Université de Sherbrooke
depuis les années 1980, il a d'abord donné des cours d'interprétation
théâtrale et enseigne depuis plus de cinq ans les rudiments du travail
d'auteur dans le cours Rédaction de scénarios. Patrick Quintal a écrit une
vingtaine de pièces de théâtre et a joué dans une quinzaine de
productions. Il veut faire profiter ses étudiantes et étudiants de son
bagage professionnel sur le terrain : «Enseigner fait partie de mon
travail. Je donne aux étudiants des outils de base pour qu'ils puissent
réaliser un projet d'écriture de scénario. C'est un plaisir pour moi de
lire l'histoire qu'ils ont envie de raconter. J'atteins mon objectif
personnel quand je réalise que parmi mes 25 à 30 étudiants, certains ont
la piqûre pour ce genre de rédaction.»
Dérouter le public
Lorsqu'il écrit une pièce, Patrick Quintal pense toujours au public :
«Je veux avant tout lui raconter une histoire, mais aussi le dérouter, le
surprendre. J'aime écrire des pièces fantastiques, puisque ce type de
théâtre aborde les questions fondamentales. Une pièce de théâtre est
d'abord un projet d'écriture. Je pense que le texte de la pièce n'existe
pas tant qu'il n'a pas été produit, travaillé par un metteur en scène.
C'est pourquoi j'aime l'écriture de scénario : c'est une écriture très
dynamique. En tant qu'auteur, je profite d'un contact direct avec le
public.»
Le théâtre du Double Signe se donne un mandat, par le biais d'ateliers
de théâtre, de former ceux qui veulent explorer ce mode d'expression. «Les
participants proviennent de milieux différents. C'est au moment le plus
fort, c'est-à-dire devant le public, que la plupart décident s'ils veulent
répéter ou non l'expérience», explique Patrick Quintal. Depuis la
fondation de la compagnie de théâtre, plusieurs employés de l'Université
de Sherbrooke ont participé aux ateliers. Josée Courtemanche, agente de la
publicité et des publications au Service des communications, prépare sa
troisième pièce avec le théâtre du Double Signe, qu'elle présentera en
mai. «La formule des ateliers est géniale puisqu'elle assure aux
participants de jouer devant un public, avec un éclairage professionnel,
une mise en scène professionnelle et ce, même si nous sommes des comédiens
amateurs.» Elle apprécie pouvoir explorer sa créativité : «Je peux donner
des suggestions, par exemple concernant le décor, la mise en scène,
l'affiche de la pièce. C'est l'occasion de laisser aller l'effervescence
créatrice.» Côté technique, Josée Courtemanche se plaît à travailler sa
voix, sa posture, son expression corporelle. Dans les prochaines semaines,
elle travaillera de façon intensive pour arriver à jouer le plus
fidèlement possible les rôles d'une petite fille et d'un personnage
mystique dans la pièce Quelques humains, de Pierre Michel Tremblay.
Expérience privilégiée
Anne-Sophie Laplante, coordonnatrice d'activités culturelles au Centre
culturel, dit être une passionnée des arts de la scène. «Dans le cadre de
mon travail, je fais la promotion des spectacles au Centre culturel,
notamment des pièces de théâtre. Deux soirs par semaine, je participe aux
ateliers du Double Signe comme assistante à la mise en scène et comédienne
amateur. Pour l'instant, j'en ai jamais assez du théâtre!» Depuis sept
ans, elle s'adonne à sa passion qui lui fait connaître le milieu du
théâtre et comprendre davantage la vie des comédiens professionnels
qu'elle côtoie dans son milieu de travail. «Lors des tournées de presse,
j'entends parfois un professionnel de théâtre affirmer que le public est
sa source ultime de motivation. Je le comprends puisque je le vis aussi à
ma façon.» Dans son prochain spectacle, elle jouera le rôle d'une barmaid
dans une pièce de Michel Tremblay. «Je suis privilégiée de vivre dans la
peau de quelqu'un pendant quelques heures. Pour moi, le théâtre est le
moyen d'expression le plus complet puisqu'il fait appel au corps, à la
voix et à l'interprétation. La vie de groupe est par ailleurs très intense
et me fait apprendre beaucoup sur moi-même.»
Le comédien, auteur et metteur en scène Patrick Quintal fait partie
des employés de l'Université de Sherbrooke qui sont mordus de théâtre.
Il a fondé la compagnie Double Signe, qui offre des ateliers de
théâtre auxquels participent des employés de l'Université. |
Anne-Sophie Laplante, coordonnatrice d'activités culturelles |
Josée Courtemanche, agente de la publicité et des publications |
Photos SSF : Roger Lafontaine |
Retour à la une
|