Matthieu Hébert : un futur Pierre-Gilles de Gennes?

À 27 ans, le physicien Matthieu Hébert a soutenu avec succès sa thèse de doctorat sur les cristaux liquides discotiques le 12 octobre. Il s'envolera bientôt pour la France où il se joindra à l'équipe de recherche du Prix Nobel de physique 1991, Pierre-Gilles de Gennes.

Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada a décerné à Matthieu Hébert une bourse de 29 000 $ pour son postdoctorat qu'il ira compléter au Collège de France sur les polymères. Pendant deux ans, il explorera un univers théorique totalement différent de celui qu'il a étudié par le biais de sa maîtrise et de son doctorat. <<Un changement aussi important prouve aux gens la polyvalence de la personne et démontre, par le fait même, sa grande capacité d'adaptation>>, souligne l'étudiant.

Théoricien de nature, il n'a pas la prétention de sortir de grandes théories, mot qui est très fort selon lui. Il a plutôt, comme approche théoricienne, la vision d'un processus pour chercher à comprendre les mécanismes les plus fondamentaux, soit le <<pourquoi>> des choses.

Alors qu'il étudiait au baccalauréat, Matthieu Hébert a assisté en 1988 à l'une des conférences données par Pierre-Gilles de Gennes. Cette année-là, cet éminent théoricien a reçu un doctorat honoris causa de l'Université. L'étudiant en physique a manifesté un vif intérêt pour ce professeur. Il a même formulé le voeu, aussi étrange que cela puisse paraître, de travailler un jour avec cet homme très impressionnant.

Son directeur de thèse, Alain Caillé, aussi vice-recteur à la recherche, l'a récemment mis en contact avec... Pierre-Gilles de Gennes, à son grand bonheur. <<C'est une chance absolument incroyable, de dire Matthieu Hébert, je suis choyé d'être tombé sur un aussi bon directeur de thèse. Il m'a ouvert de grands horizons par ses nombreux contacts.>>

Matthieu Hébert a vécu des expériences enivrantes et passionnantes en tant que chargé de laboratoires et d'exercices à l'Université et professeur au cégep en physique. Il caresse le rêve de devenir professeur d'université pour partager, à son tour, sa passion et son savoir de la physique. Son philtre de réussite? Le rire. <<Surtout, ne pas prendre tout au sérieux!>>, conclut-il.

Élise Bolduc

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Matthieu Hébert s'apprête à compléter un postdoctorat en France. <<Idéalement, dit-il, j'aimerais enseigner dans une université tout en faisant de la recherche... cela fait partie intégrante de ma formation et de mes intérêts.>>