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Collaboration avec le Centre national de recherche scientifique

Un important laboratoire français en micro et nanotechnologies s'installe à l'UdeS

Joël Bertrand, directeur général délégué à la Science, et Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke, lors de la cérémonie de signature.
Joël Bertrand, directeur général délégué à la Science, et Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke, lors de la cérémonie de signature.

Le Centre national de recherche scientifique de France (CNRS) installera un nouveau laboratoire de recherche en micro et nanotechnologies à l'Université de Sherbrooke. C'est le fruit d'une étroite collaboration de plusieurs années entre des chercheuses et chercheurs de l'UdeS et leurs homologues français au sein du Laboratoire international associé en nanotechnologies et nanosystèmes (LIA-LN2) créé en juillet 2008. Le nouveau laboratoire, qui consistera en une Unité mixte internationale (UMI-LN2), a été lancé au siège du CNRS à Paris par le directeur général délégué à la Science, Joël Bertrand, représentant son président, Alain Fuchs, en présence de la ministre des Relations internationales du Québec, Monique Gagnon-Tremblay, de la rectrice de l'Université de Sherbrooke, Luce Samoisette, et de François Decoster, conseiller diplomatique de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse.

«En régime de croisière, l'UMI-LN2 comportera une équipe permanente d'environ 45 personnes. Ce laboratoire sera un véritable trait d'union entre l'Europe et l'Amérique du Nord en micro et nanotechnologies et s'appuiera sur une étroite synergie entre les chercheurs français et québécois dans ce secteur hautement stratégique de la recherche», a expliqué Luce Samoisette.

Joël Bertrand a pour sa part mentionné : «Il s'agit de la deuxième UMI au Québec, mais c'est la première qui dispose de "sites miroirs" en France tels que l'Institut des nanotechnologies de Lyon (CNRS/INSA Lyon/Université Claude-Bernard/École centrale de Lyon/CPE Lyon), le laboratoire des technologies de la microélectronique de Grenoble (CNRS/Université Joseph-Fourier/CEA) et les laboratoires du réseau Renatech.»

«Ce projet liant le CNRS et l'Université de Sherbrooke révèle toute l'importance de soutenir la coopération et les échanges interuniversitaires et interentreprises entre la France et le Québec, a ajouté Monique Gagnon-Tremblay. En tant que ministre des Relations internationales et ministre responsable de la région de l'Estrie, je suis fière aujourd'hui d'être témoin une fois de plus du rayonnement international de l'expertise de l'UdeS. Cet exemple à lui seul témoigne d'une façon éloquente de l'accroissement de nos liens avec la France.»

Partenariats exceptionnels

Plusieurs dignitaires ont pris part au lancement du nouveau laboratoire, dont le professeur Vincent Aimez (2e à l'arrière) et la ministre Monique Gagnon-Tremblay (5e à l'arrière).
Plusieurs dignitaires ont pris part au lancement du nouveau laboratoire, dont le professeur Vincent Aimez (2e à l'arrière) et la ministre Monique Gagnon-Tremblay (5e à l'arrière).

Le LIA-LN2 s'est développé de manière exceptionnelle depuis 2008 sous la direction conjointe du professeur Abdelkader Souifi, de l'INSA Lyon, et du professeur Vincent Aimez, de l'Université de Sherbrooke. Il a permis de lancer des projets d'envergure internationale tels que SEDIMOS, mené en partenariat avec ST Microelectronics et avec IBM au Canada, pour la mise sous boîtier. S'appuyant sur une percée technologique récente réalisée à l'UdeS, ce projet a notamment pour objectif de réduire de façon spectaculaire la consommation d'énergie des puces que l'on retrouve dans tous les ordinateurs, les consoles de jeux et dans une multitude de produits électroniques de consommation courante. En améliorant ainsi leur efficacité, il sera possible de créer de nouvelles générations de produits performants et ultrarapides comme des ordinateurs qui se mettent en marche instantanément ou qui conservent leurs données intactes lors de pannes de courant.

L'UdeS a mis en place une très importante filière en micro et nanotechnologies qui compte des équipes de chercheuses et chercheurs reconnues internationalement et des installations de laboratoires à la fine pointe technologique. Avec le soutien financier des gouvernements québécois et canadien, l'Université construit actuellement deux infrastructures uniques au Canada qui constituent des atouts clés dans le partenariat de l'UdeS avec le CNRS pour le projet d'UMI-LN2.

Il s'agit du Centre de collaboration MiQro innovation (C2MI), créé en partenariat avec IBM et Teledyne DALSA, ainsi que de l'Institut interdisciplinaire d'innovation technologique (3IT). L'Université de Sherbrooke relève ainsi les défis de la recherche au 21e siècle qui met les chercheurs universitaires en interaction directe avec les entreprises de même qu'en lien avec les réseaux internationaux de chercheurs.

Projets variés

«Les principaux secteurs de la programmation scientifique de l'UMI-LN2 sont déjà en lien avec nos partenaires industriels, explique la rectrice Samoisette. Nos scientifiques travailleront, par exemple, sur des biopuces capables de faire instantanément des diagnostics et qui permettront le développement d'une médecine vraiment personnalisée. D'autres se pencheront sur l'encapsulation (packaging) de puces en 3D dont la connectivité et les matériaux constituants représentent actuellement un défi majeur pour les entreprises partout dans le monde.»

Le réseau des collaborations scientifiques et industrielles se met en place à grande vitesse. De plus, les projets qui seront développés au sein de l'UMI-LN2 seront aussi en interaction avec le tissu industriel canadien et européen. Les collaborations qui naîtront s'insèreront également dans tout le grand corridor de la microélectronique du nord-est de l'Amérique et transformeront certainement le paysage économique régional où des milliers d'emplois industriels sont déjà concentrés.

La contribution de l'Université de Sherbrooke à l'UMI-LN2, au-delà des sites au 3IT et au C2MI, comprend l'octroi de ressources financières pour le fonctionnement de base du laboratoire. De plus, plusieurs recrutements de professeurs à la Faculté de génie de l'UdeS, notamment au Département de génie mécanique et au Département de génie électrique et de génie informatique, sont désormais faits en fonction des besoins complémentaires de l'UMI-LN2, du 3IT et du C2MI.

Double site

Au fil des échanges, l'idée a germé de créer une UMI à double site, au Québec et en France. La direction du CNRS a retenu cette nouvelle façon de faire. C'est une grande nouvelle pour l'Université de Sherbrooke, qui peut ainsi avoir un pied-à-terre en région Rhône-Alpes, avec les partenaires fondateurs du LIA, et sur tout le territoire national en liaison avec l'ensemble du réseau Renatech. Des collaborations sont déjà établies avec des institutions québécoises, notamment avec l'Institut national de recherche scientifique (INRS) et l'Université McGill. Des discussions sont aussi entamées avec plusieurs autres grandes universités canadiennes.

Composé des plus grands laboratoires CNRS en micro et nanotechnologies en France, Renatech représente les plus grandes centrales de recherche dans ce domaine réparties sur l'ensemble du territoire français en lien avec les différents acteurs économiques régionaux, à Toulouse (LAAS), Paris (IEF/LPN), Grenoble (FMNT), Besançon (FEMTO-ST) et Lille (IEMN). Doté d'un budget annuel de 22 M€, ce réseau regroupe plus de 100 M€ d'infrastructures de pointe soutenues par 150 techniciens ingénieurs et plus de 70 projets industriels par année.


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