Nouvelles
Shruti Puri – De l’Inde à Sherbrooke
L’étudiante Shruti Puri.
Photo : UdeS - Karine CouillardParcours
Shruti Puri, 29 ans, est originaire de Mumbai, en Inde. Une fois sa scolarité terminée, elle a entrepris une formation de premier cycle en génie physique à l’Indian Institute of Technology Bombay, pour ensuite mener des travaux de recherche théorique dans les domaines de l’optique et de la nanophotonique.
En 2009, Shruti a décidé de poursuivre ses études au Département de physique appliquée de la Graduate School de l’Université Stanford. Elle s’est alors jointe au groupe du professeur Yoshihisa Yamamoto à titre d’adjointe à la recherche; ses travaux étaient axés sur l’optique quantique et l’information quantique dans les systèmes d’électrodynamique quantique (EDQ) en cavités semi-conductrices. La thèse de doctorat de Shruti portait sur le contrôle tout-optique des spins des électrons dans les boîtes quantiques autoassemblées. Les spins dans les boîtes quantiques optiquement actives ont fait l’objet d’études approfondies au cours des deux dernières décennies à titre de qubits potentiels, tant sur le plan théorique que sur le plan expérimental. Or, il s’est avéré extrêmement difficile de concevoir un système permettant de satisfaire simultanément à l’ensemble des critères liés aux opérations universelles insensibles aux défaillances. Les travaux de recherche de Shruti avaient pour objectif la conception d’une telle plateforme au moyen de l’interaction d’échange dépendante du spin entre les électrons des boîtes quantiques et les excitons-polaritons excités optiquement dans un puits quantique situé sous les boîtes.
Le groupe du professeur Yamamoto, au sein duquel expérimentateurs et théoriciens collaborent, est très diversifié. Il s’agissait d’un endroit idéal pour Shruti, qui était à même de constater l’application de ses travaux théoriques à des fins expérimentales. Après avoir décroché son doctorat en 2014, Shruti a décidé d’approfondir encore davantage sa formation en intégrant le groupe du professeur Alexandre Blais à l’Université de Sherbrooke pour réaliser un postdoctorat.
Pourquoi avoir choisi l’Université de Sherbrooke?
Deux raisons principales ont poussé Shruti à se joindre au groupe du professeur Blais. Premièrement, les circuits supraconducteurs et l’EDQ des circuits sont rapidement devenus la plateforme de fabrication de processeurs quantiques la plus prometteuse. Travailler avec le professeur Blais, l’un des experts les plus réputés en la matière, représentait donc une occasion formidable. Au départ, la transition de l’EDQ en cavité des semi-conducteurs à l’EDQ des circuits semblait quelque peu intimidante. « Passer d’un domaine à un autre peut s’avérer une entreprise fructueuse ou désastreuse. Heureusement, grâce aux conseils du professeur Blais, la transition s’est faite en douceur. Deuxièmement, son groupe de recherche théorique collabore beaucoup avec des expérimentateurs d’établissements de partout dans le monde (par exemple le MIT, l’Université de Californie à Berkeley et l’Université Yale); il s’agissait pour moi du cheminement idéal », explique Shruti.
Elle mentionne également qu’un autre avantage de travailler à Sherbrooke, qu’elle a commencé à apprécier plus récemment, est le dynamisme du milieu de travail. Selon elle, tous ceux et celles qui travaillent à l’Institut sont enthousiastes à la perspective d’explorer de nouvelles idées et désireux de promouvoir la carrière des jeunes chercheurs comme elle. Par exemple, Shruti souhaitait découvrir les aspects expérimentaux propres à un laboratoire de dispositifs supraconducteurs. Même si elle n’avait jamais réalisé d’expérience auparavant, elle a pu passer du temps dans le laboratoire du professeur Reulet. À l’Université de Sherbrooke, les jeunes chercheurs ont la possibilité de croître et de devenir une partie visible du groupe dans lequel ils travaillent.
Avenir
Après son passage à l’Université de Sherbrooke, Shruti entreprendra un second postdoctorat à l’Université Yale, où elle intégrera l’équipe du professeur Steve Girvin. Elle poursuivra ses travaux dans le domaine de l’informatique quantique; en effet, le moment est bien choisi pour mener des recherches dans ce domaine, compte tenu du financement accru octroyé par des entreprises comme Google, IBM et Microsoft, pour n’en nommer que quelques-unes. Les collaborations étroites entre les universitaires, les entreprises et un nombre croissant d’entreprises en démarrage spécialisées en informatique quantique ont brouillé la ligne entre le milieu universitaire et l’industrie. Afin de continuer à être en mesure de relever les défis que représente ce domaine dynamique, Shruti espère sincèrement que son prochain postdoctorat lui permettra de renforcer ses compétences en recherche et d’élargir ses horizons professionnels.