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Sciences physiques : quelles places pour les femmes?
Il y a fort à parier que des centaines de Marie Curie sommeillent dans les classes du monde entier. Pourtant, les femmes qui poursuivent des études en physique sont faiblement représentées dans les collèges et les universités. Le Regroupement des femmes en physique de l’UdeS entend contribuer à faire la place qui leur revient.
Le Regroupement des femmes en physique de l’UdeS
Les physiciennes Marie Curie et Marie Goeppert-Meyer sont les deux seules femmes qui, à ce jour, ont reçu le prix Nobel de physique – sur 205 lauréats. De toute l’histoire, seules six femmes se sont vues décerner la prestigieuse récompense dans les domaines des sciences. En dépit de nombreuses initiatives qui visent à les attirer davantage dans ces disciplines depuis plus d’un siècle, la proportion de femmes en physique demeure faible. Même si les femmes sont plus nombreuses que les hommes inscrits dans les campus universitaires, le nombre d’hommes en sciences, technologies, mathématiques et génie est trois fois plus élevé que celui des femmes, et cette tendance se poursuit une fois que ces étudiants entrent sur le marché du travail.
Au Département de physique de l’UdeS, les filles constituent 18% des étudiants, tant au premier cycle qu’aux cycles supérieurs. Une proportion comparable aux effectifs étudiants des autres institutions d’enseignement supérieur dans le monde. Or les choses changent, lentement, grâce à des initiatives qui visent à inciter plus de femmes à s’intéresser à la profession et créer les conditions pour les y retenir. C’est le cas du Regroupement des femmes en physique de l’UdeS, fondé à l’automne 2016 par une poignée d’étudiantes.
Le tuyau qui fuit ou «leaky pipeline»
Responsable du Regroupement, la doctorante en physique Sophie Rochette attire l’attention sur le fait que la sous-représentation des femmes en physique et en sciences est une problématique complexe, qui repose sur plusieurs causes et variables. «Il ne s’agit pas d’un seul obstacle pour couper l’ambition des femmes de se tourner vers ces disciplines, souligne-t-elle. Ce sont plutôt différents moments clés sur le parcours d’une jeune fille, qui influencent sa décision d’entrer dans le bateau des sciences ou, au contraire, de ne pas y mettre les pieds. Même plus tard, les femmes qui ont choisi un programme d’études en physique peuvent choisir, pour toutes sortes de raisons, d’en sortir…»
L’analogie du tuyau qui fuit, ou «leaky pipeline», est utilisée dans le domaine pour illustrer l’éloignement des femmes par rapport aux sciences dites pures. Sophie Rochette l’explique ici.