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17 février 2022 Stéphanie Dubreuil
Le FabLab Quantique de l’IQ

Maximiser les ressources, réduire les coûts et favoriser les interactions

Karl Thibault et Mathieu Juan

Photo : Michel Caron - UdeS

Les différentes plateformes de l’Université de Sherbrooke (UdeS) regroupent des ressources afin d’optimiser leur utilisation et leur accessibilité pour la communauté universitaire, en plus de réduire les coûts, la plupart du temps très élevés, qui y sont associés. Le FabLab Quantique (QFL) de l’Institut quantique (IQ) figure parmi ces plateformes.

Qu’est-ce qu’un « FabLab »?

Le terme « FabLab » désigne généralement un laboratoire où plusieurs équipements sont mis à la disposition d’une communauté pour y effectuer de la fabrication, de la caractérisation, de la mesure et du prototypage. Le but d’un tel concept consiste à minimiser les coûts, maximiser l’utilisation des ressources et favoriser les interactions. Le FabLab de l’IQ diffère quelque peu du terme général, car il n’y a pas de fabrication de dispositifs en soi qui s’y effectue, contrairement à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT).

Pourquoi inclure un FabLab dans le nouveau pavillon de l’IQ?

Habituellement, chaque groupe de recherche possède son laboratoire, dans lequel se trouvent ses propres équipements. Bien qu’accessibles en tout temps, rare sont les groupes qui en font une telle utilisation. Le principe du QFL est donc de mettre en commun ces équipements, qui sont très coûteux, dans le but de rendre la recherche plus efficace, mais aussi plus durable, car en regroupant les ressources, on réduit les achats et on optimise leur utilisation. La plateforme permet aussi à différents groupes de recherche d’interagir, de collaborer et de mettre en commun leurs expertises, phénomènes qui seraient inévitablement moins présents si chaque groupe demeurait dans son laboratoire respectif.

En plus d’optimiser les ressources et de réduire les coûts, le QFL permet d’apporter une certaine quiétude aux chercheurs et chercheuses, car celui-ci est entièrement géré par l’IQ, ce qui veut dire que la plateforme prend en charge la maintenance et la réservation des équipements. Le coordonnateur du QFL, Karl Thibault, est la personne en charge de l’administration de la plateforme. Il assure donc la mise en place des politiques, les formations, les réservations, la facturation et les achats, en plus d’animer les rencontres du comité de gestion avec le corps professoral. De son côté, Pr Mathieu Juan, directeur du FabLab, s’occupe de tisser de nouveaux liens avec les instances gouvernementales, universités et entreprises, ainsi qu’assurer la pérennité de la plateforme. « Le QFL est une infrastructure unique qui abaisse grandement la barrière d’entrée pour la recherche de pointe dans le domaine des sciences et technologies quantiques. Par l’entremise de cette plateforme, nous rendons disponibles des équipements ainsi qu’une expertise de renommée mondiale au service de la communauté scientifique et industrielle.  Le point clef de notre vision est de fournir un espace collaboratif pour la recherche expérimentale, favorisant de cette manière la créativité et l’innovation. »

Le mode de fonctionnement du QFL facilite aussi l’accès aux personnes externes de l’UdeS, car la plateforme a mis en place une structure qui permet de les accueillir de façon responsable et définie selon le cadre de l’université. « Par exemple, cette plateforme permet aux startups quantiques comme SBQuantum et Nord Quantique d’avoir accès à des équipements très coûteux et ainsi d’investir dans le développement scientifique plutôt que d’acquérir eux-mêmes ces équipements. En ayant une plateforme comme le QFL, on permet à ces entreprises d’utiliser des équipements avec un tarif à l’heure ou à la semaine, ce qui est beaucoup plus raisonnable pour une startup. Ils ont aussi accès à toute l’expertise des techniciens et des scientifiques qui sont là pour les aider. Pour notre communauté, c’est un peu la même chose : quand un étudiant va dans le QFL, il croise des techniciens, des professionnels et d’autres étudiants qu’il n’aurait pas croisé dans son laboratoire. Il se crée un réseau, ça ouvre les horizons de tout le monde et ça permet de mettre en commun les expertises. » – Karl Thibault, coordonnateur du QFL

Une plateforme innovante

S’étant inspiré du modèle du 3IT, l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke est un des premiers dans le domaine de la quantique à posséder un endroit tel que le QFL en Amérique du Nord.

Composé de six locaux fermés ainsi que d’une grande pièce commune, le QFL permet à ses utilisateurs de travailler sur leurs expériences, situées dans les locaux, à l’aide des ordinateurs dans la pièce commune au centre du laboratoire. On y retrouve, entre autres, des équipements de caractérisation (systèmes de mesure de propriétés physiques et stations sous pointes), des réfrigérateurs à dilution ainsi qu’une table optique.

En investissant dans de telles infrastructures, l’Institut quantique a choisi de mettre à profit ses équipements de recherche de manière efficace et durable, en plus de favoriser la collaboration et l’interaction entre ses membres.

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