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7 décembre 2021 Stéphanie Dubreuil

La quantique se prépare à rayonner à Sherbrooke

Photo : AED

Le vendredi 3 décembre dernier, l’Accélérateur entrepreneurial Desjardins (AED) de l’UdeS assurait la production de l’événement dans le cadre du cours ACT800 – Modèles d’affaires de projets entrepreneuriaux de technologies quantiques.  

Offert dans le cadre du programme de formation QSciTech financé par une subvention CRSNG-Foncer, dirigé par le Pr Yves Bérubé-Lauzière de la Faculté de génie, ce cours donné par le Pr Jean Bibeau de l’École de gestion et directeur de l’AED, vise à développer l’esprit, l’attitude et le langage entrepreneurial en menant une idée de projet de technologie quantique vers un modèle d’affaires. Les deux professeurs sont aussi membres de l’Institut quantique (IQ). 

Au total, trois projets étaient présentés par une cohorte hétérogène composée de personnes étudiantes en sciences, d’un professeur de physique quantique, de personnes professionnelles de l’IQ et d’une personne de l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET) Banque Nationale. 

Le projet du groupe de QSciTech vise à « développer un outil d’imagerie pour aider les ingénieurs et les scientifiques à localiser les défauts de fabrication ou de conception dans leurs circuits électroniques », explique Marc-Antoine Roux, membre de l’équipe. « L’objectif est d’aider à surmonter les défis de la miniaturisation pour accélérer la phase de recherche et le développement des nouvelles technologies. Plus concrètement, l’outil est un magnétomètre basé sur des boîtes quantiques. »

Pour réaliser ce projet, son collègue Soufiane Kaghad, trouve que cette expérience d’entrepreneuriat l’a sorti de sa zone de confort : « C’était une expérience très intéressante et surprenante à la fois. C’était assez éprouvant de devoir construire un modèle d’affaires en quelques semaines. Selon moi, un des points les plus importants du processus a été de faire en sorte que nous enquêtions “out of the building“, ce qui n’est pas si courant que ça dans un contexte académique. J’ai donc été confronté à un certain nombre de concepts que je ne connaissais pas. »

Un autre projet, piloté par une équipe de l’IQ, a donné naissance au modèle d’affaires d’un laboratoire vivant qui vise à mesurer l’impact de changements proposés dans le modèle de formation des études aux cycles supérieurs. Ayant identifié des lacunes sur le plan de la formation, l’objectif ultime est de produire un modèle exportable pour d’autres instituts et environnements de recherche dans les Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STIM).

À travers ce projet, Julie Morrissette, responsable des finances à l’IQ, a pu mesurer l’importance de la communauté étudiante dans le contexte de son organisation : « Mon rôle à l’IQ étant axé sur les finances et la gestion administrative, je suis peu impliquée dans les activités touchant directement les étudiantes et étudiants. Cette formation, et surtout la réflexion et le partage d’idées qu’elle a suscitées, m’ont permis de constater que peu importe notre champ de compétence, mes collègues et moi avons tous une motivation commune dans notre emploi à l’IQ. 

Selon le Pr Michel Pioro-Ladrière, directeur adjoint de l’IQ, ce cours influencera de façon positive le développement de la recherche : « À travers le processus du cours, nous avons constaté que nous avions misé juste en souhaitant placer les personnes étudiantes au centre de la recherche. C’est ce qui, entre autres, a mené au démarrage d’entreprises issues de projets étudiants. Tout ça a un effet positif sur la science. Il faut aussi tenir compte du fait que toutes les personnes étudiantes n’ont pas les mêmes intérêts, à chaque personne son parcours. »

Finalement, le projet DevTech, du groupe mené par le responsable désigné par l’ACET, est un laboratoire collaboratif offrant une gamme d’équipements, d’instruments et d’installations utiles à la poursuite de la recherche industrielle en science quantique. Cette initiative vise à favoriser la création de nouvelles entreprises en technologies quantiques à Sherbrooke et dans ses environs afin de faire fleurir l’écosystème quantique.

Laurent Colas, membre de ce groupe, mentionne que le cours ACT800 sera très utile pour son projet dans l’avenir : « Le cours nous force à faire des entrevues avec des personnes d’intérêts dans le domaine, ce qui nous indique ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans le monde des jeunes entreprises. De plus, le cours nous montre les outils et la pensée critique pour vraiment tester les hypothèses, dans l’objectif de rendre le projet robuste et à l’épreuve d’imprévus. »

De l’équipe de Laurent, Martin Laforest, directeur de la stratégie quantique pour ACET et Sherbrooke Quantique, nous affirme : « Cette formation a été très utile pour le projet que nous avions imaginé. D’avoir eu une équipe d’étudiants qui se joignent à moi pour valider nos idées sur le terrain donne beaucoup de crédibilité au projet. Pour ma part, ayant un parcours professionnel à la fois scientifique et commerçant, ce cours a permis de bien structurer les actions et l’offre selon les besoins d’un marché en pleine éclosion. 

« Au final, dit le Pr Jean Bibeau, la richesse de cette expérience est venue du dialogue constant et des interactions entre toutes ces personnes étudiantes. Ce sont trois projets que chacune de ces personnes a portés. C’est assez impressionnant de constater l’appropriation du langage, des concepts et des pratiques qu’elles pourront transférer dans toutes leurs sphères de vie. »

Les trois organisations retirent donc une expérience entrepreneuriale enrichissante, qui contribuera à positionner Sherbrooke en tant que pôle majeur en quantique.  

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