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9 septembre 2020 Hugues Vincelette
Portrait de diplômé - Karl Thibault

Contribuer au progrès de l’IQ

Karl Thibault et Bertrand Reulet.

Photo : IQ

Le 1er avril 2019, Karl Thibault débutait son emploi à l’IQ en tant que Coordonnateur – Entrepreneuriat et programme scientifique. Il n’avait pas encore soutenu sa thèse de doctorat. Il a concilié ce nouvel emploi et la fin de la rédaction de sa thèse de doctorat qu’il a terminé sept mois plus tard.

Synchroniser plus d’une chose à la fois fait partie intégrante du quotidien de Karl, qui organise les activités Horizon, qui participe au développement de l’entrepreneuriat et qui contribue à l’élaboration du programme scientifique de l’IQ.

La physique

À la fin de ses études collégiales au cégep de Sherbrooke, il hésite entre les mathématiques et la physique « les deux matières qui étaient pour moi une source de défi et pour lesquelles j’avais un intérêt. » Il choisit la physique et débute son parcours à l’Université de Sherbrooke qui le mènera du baccalauréat au doctorat. « Après avoir consacré plus de dix heures sur notre premier devoir en mécanique, j’ai réalisé que je n’étais plus au cégep et que mes années à la polyvalente La Frontalière étaient loin derrière moi! », confie Karl.

L’engagement

Son engagement dans des projets étudiants s’est fait très progressivement. « J’ai peu d’expériences de participation à des activités parascolaires avant la maîtrise. Ça se résume à être entraîneur d’une équipe de basketball de niveau secondaire pendant mes études au cégep. Quand je suis arrivé à la maîtrise, les Jeux de la physique existaient, mais n’avaient jamais été organisés à Sherbrooke. Mes amis et moi avons décidé de l’organiser et j’ai eu la chance de présider le comité organisateur. Ce fût ma première véritable expérience en événementiel et un apprentissage énorme pour moi, autant sur le plan personnel que professionnel. Mes amis peuvent témoigner que l’aventure n’a pas toujours été de tout repos, mais je demeure malgré tout satisfait du résultat final. C’est à ce moment que j’ai découvert que j’aimais vraiment participer à l’organisation d’événements. J’ai ensuite participé à l’organisation de conférences variées durant mes études supérieures, ainsi qu’à la structuration de Q2 vers la fin de mon doctorat », explique Karl Thibault qui a également été membre du club sportif d’ultimate frisbee du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke.

Le groupe du Pr Bertrand Reulet

Le parcours de Karl au baccalauréat se fait en régime coopératif. Il fait des stages successifs dans le groupe du Pr Sénéchal en physique théorique, un autre au Centre canadien de rayonnement synchrotron en Saskatchewan en physique expérimentale puis un autre dans le laboratoire du Pr Bertrand Reulet.

Il nous décrit son stage dans le groupe du Pr Reulet : « J’ai contribué à établir son laboratoire et j’ai appris les techniques de base de la fabrication en salle blanche. De mes trois stages, c’est celui que j’ai préféré. J’ai donc décidé de faire une maîtrise dans son groupe de recherche. J’aimais l’ambiance du groupe et la fabrication en salle blanche. Ma contribution à l’installation initiale du laboratoire semblait me lier à cette équipe. »

Voici ce que le Pr Bertrand Reulet avait à dire au sujet de Karl : « Au fil des années passées dans mon groupe, j’ai vu l’étudiant Karl, brillant et curieux, prendre à bras le corps nos sujets de recherche difficiles, au succès loin d’être garanti, pour en faire de belles réalisations jamais encore explorées, avec expériences complexes et développement théorique à l’appui. J’ai admiré son rôle moteur dans mon équipe et son implication très dynamique dans la communauté étudiante au Québec pour le rayonnement de la physique. Notre institut bénéficie aujourd’hui de son engagement et de sa passion, et j’en suis très heureux. » 

Le projet de doctorat

Ce projet puise ses origines dans les années de maîtrise de Karl. Après environ un an, sa maîtrise a bifurqué vers un autre sujet : l’effet des principes de Pauli et d’Heisenberg sur le transport électronique quantique et les fluctuations de courant. Toutefois, ce n’était que partie remise pour le projet initial, qui refera surface au doctorat. « J’avais commencé à essayer de comprendre l’interaction entre deux jonctions tunnel couplées. En avançant dans le projet, mon directeur et moi avons établi que c’était difficilement réalisable en deux ans. »

« Au doctorat, nous nous sommes demandé s’il existe d’autres façons de se représenter cette interaction et de développer des modèles qui traitent des effets de rétroaction du bruit. Nous avons étudié en détail l’influence de l’environnement sur les jonctions tunnel intégrées à un circuit électrique, mécanisme connu sous le nom de blocage de Coulomb dynamique. On l’explique habituellement par des théories qui se basent généralement sur des phénomènes microscopiques de transport à l’intérieur de la jonction tunnel. Selon nous, il est aussi possible de trouver une explication basée sur les fluctuations. Le modèle que nous avons développé nous a menés à penser que ce phénomène pourrait se reproduire dans un composant autre qu’une jonction tunnel. Pour observer ce genre d’effet, le bruit doit dépendre de la tension, c’est-à-dire que les fluctuations de courant dans le dispositif dépendent de la tension aux bornes de celui-ci », décrit Karl.

Les chercheurs se sont donc lancés à la recherche de dispositifs dont le bruit dépendait du courant, et ils ont identifié les diodes à avalanche : « J’ai fait les manipulations sur les diodes à avalanche. Nous avons remarqué qu’il y avait des effets causés par la rétroaction du bruit dans la diode à avalanche qui modifie ses propriétés intrinsèques lorsqu’elle est placée dans un environnement électromagnétique résistif. Ce résultat va à l’encontre de la théorie classique des circuits voulant qu’un composant électrique possède certaines propriétés intrinsèques qui ne changent pas, peu importe son environnement. Ce n’est pourtant pas ce qui se produit expérimentalement avec la diode dans certains régimes où le bruit dépend du courant. »

Dans son poste à l’IQ

Au printemps 2019, l’IQ affiche un poste pour la coordination de l’entrepreneuriat et du programme scientifique afin d’agrandir son champ d’action. À la suite du processus d’embauche, Karl obtient le poste. « J’adhère totalement à la vision de l’IQ, notamment celle qui consiste à mettre les étudiants au centre de la recherche. Les occasions qui m’ont permis d’acquérir l’expérience requise pour ce poste, comme mon engagement dans Q2, c’est en partie l’IQ qui me les ont procurées. Je veux donc continuer de donner des conditions aussi favorables à la communauté étudiante de l’IQ. M’assurer que l’activité scientifique continue sur sa lancée, qu’il y a une diversité de représentation dans les séminaires, essayer de faire en sorte que l’IQ offre à sa communauté étudiante de bonnes conditions, une culture et une ambiance de travail qui favorisent le développement de ses scientifiques font partie de mes objectifs. Le développement de l’écosystème qui continue de croître autour de l’IQ est une source remarquable de motivation et je suis heureux d’y contribuer », conclut Karl.

Qui de mieux qu’une personne qui a connu l’IQ comme étudiant pour en être son ambassadeur. Félicitations pour le doctorat et bon séjour dans l’équipe de l’IQ, Karl.

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