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22 novembre 2007
Un an après le retour de la mission Antarctique, son chef Jean Lemire sera nommé Grand Ambassadeur de l'Université de Sherbrooke. Le scientifique se dit très touché par cet honneur qu'il recevra le 30 novembre lors du Gala du rayonnement. «Ça me conforte avec des rêves que j'ai eus quand j'étais à l'université et qui paraissaient vraiment irréalisables.»
Diplômé de la promotion 1985 en biologie, Jean Lemire n'hésite pas à reprendre le slogan Les plus belles années de ma vie quand il se remémore cette époque. Il se rappelle l'UdeS comme d'un endroit où les étudiants peuvent créer, s'exprimer, rêver... Déjà, l'idée de parcourir les mers à bord d'un grand voilier pour rendre compte de l'état du monde lui trottait dans la tête.
La première année d'université a d'ailleurs été déterminante dans son parcours. Durant un stage de recherche aux îles Mingan en 1981, il part en mer et ressent un véritable coup de foudre pour les mammifères marins. «J'ai été accroché par la puissance et la grâce de nos derniers géants, se rappelle-t-il. Ça a vraiment déclenché quelque chose en moi qui allait réorienter toute ma vie.» La recherche sur ces animaux n'en était alors qu'à ses débuts, mais déjà, les travaux de Jean Lemire lui permettaient de constater l'influence de l'homme sur l'environnement.
Jean Lemire a mené la mission Antarctique de septembre 2005 à novembre 2006. Une douzaine d'hommes et de femmes se sont engagés dans cette aventure exceptionnelle. À bord du voilier Sedna IV, ils ont documenté les effets des changements climatiques dans la seule région encore vierge de la planète. «Là-bas, on a décidé d'affronter le temps; celui qu'il fait évidemment, mais celui qui passe également. On a décidé de s'investir complètement pour une cause planétaire qui nous tient à cœur.»
Après avoir passé 430 jours coupé du reste du monde avec son équipage, Jean Lemire avoue que le retour à la civilisation a été éprouvant. Plus que jamais conscient de l'urgence d'agir pour sauver la planète, il fut découragé par la société de consommation et le peu d'actions concrètes entreprises pour renverser la vapeur.
Le biologiste, photographe et cinéaste a donc profité de plusieurs tribunes pour faire entendre son message. Il a donné plus de 50 conférences et en animera une autre le 30 novembre à 14 h au Foyer Mont-Bellevue du Centre culturel (places limitées!).
Très présent dans les médias, Lemire a coanimé une émission cet été à la Première chaîne de Radio-Canada et signe des chroniques chaque dimanche dans le quotidien La Presse. Récemment, il dénonçait l'immobilité du gouvernement fédéral en matière d'environnement. «Les efforts des autres pays phares, comme l'Angleterre, l'Allemagne ou encore la Suède, qui prennent déjà des mesures pour améliorer le sort de la planète tout entière, risquent d'être noyés par l'inaction du Canada, qui continue d'agir au nom d'une certaine économie et d'une certaine démocratie», écrivait-il dans l'édition du 11 novembre.
«Il faudrait vraiment que les notions de développement durable se rendent jusqu'au cabinet de Harper parce qu'en ce moment, c'est assez honteux, s'insurge-t-il. On mise beaucoup sur l'économie au prix de l'environnement. Et là, même les grandes corporations canadiennes demandent qu'on ait un plan pour qu'on ne soit pas à la remorque au niveau environnemental sur la scène internationale.»
«Le réchauffement, on est dedans. On s'en tirera pas, poursuit-il. Maintenant, il faut mettre tous les efforts pour essayer de contrôler ce réchauffement-là et les efforts doivent passer aussi par nos gouvernements.» Selon lui, la population est prête à poser les gestes nécessaires pour sauver la planète et ne demande qu'un mode d'emploi de la part des décideurs politiques.
Depuis son voyage à l'extrémité sud de la Terre, Jean Lemire a lui-même ajusté son mode de vie. Il a limité ses déplacements en avion, s'est acheté une voiture hybride et dit croire aux petits gestes. Quand on lui parle de la politique de transport en commun libre d'accès pour les étudiants de l'UdeS, il s'enthousiasme. «Sherbrooke, c'est une ville formidable! C'est un endroit où on a su marier ville et nature. Je me rappelle quand on allait faire du terrain sur le mont Bellevue. C'était juste derrière chez nous, ce qui est quand même incroyable!»
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Depuis son retour de l'Antarctique, Jean Lemire a lui-même ajusté son mode de vie. |
Photo fournie par mission Antarctique |
Jean Lemire vient tout juste de sortir un volume, Mission Antarctique, le livre, qui traite de son périple. Illustré par une centaine de photos magnifiques, le livre est constitué d'extraits de journaux de bord, de réflexions sur l'expédition et relate les difficultés vécues. Entièrement produit au Québec, l'ouvrage est disponible pour moins de 40 $. «C'était important pour moi. Si on veut faire de la vulgarisation scientifique, il faut que ce soit accessible.»
Un film sur l'aventure, Le dernier continent, sortira dans les salles de cinéma le 21 décembre. Le Grand Ambassadeur de l'UdeS sera d'ailleurs de retour à Sherbrooke le 17 décembre pour l'avant-première : «Je suis très content d'aller présenter le film. J'ai toujours l'impression de revenir à la maison quand je suis à Sherbrooke.»
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