Les professeures Suzanne Garon et Marie Beaulieu entourent la ministre Marguerite Blais, lors de la confirmation du projet le 28 août. |
Photo : Michel Caron |
11 septembre 2008
Comment aider les personnes aînées à mieux vivre en ville? Quels services méritent d'être améliorés pour ces personnes? Comment les villes peuvent-elles davantage rejoindre les personnes isolées? Voilà quelques-unes des questions auxquelles tenteront de répondre les responsables des projets pilotes Villes amies des aînés, auxquels prennent part six villes et une MRC du Québec d'ici 2013. Les professeures Marie Beaulieu et Suzanne Garon, du Centre de recherche sur le vieillissement de l'UdeS, auront le mandat d'encadrer la démarche d'implantation et de voir à la rigueur des travaux visant à améliorer les conditions de vie des personnes aînées en milieu urbain. Une somme de 470 000 $ a été octroyée au Centre pour permettre ces travaux.
Les villes de Sherbrooke, Drummondville, Granby, Québec, Rimouski et Rivière-du-Loup ainsi que la municipalité régionale de comté de Témiscamingue prennent part à l'initiative. Globalement, ce sont 2,8 M$ qui seront investis au Québec pour l'ensemble des projets. «Dans chacune des régions, des agents de projets vont voir à mettre en place un plan d'action comprenant des moyens de pallier les manques qui auront été identifiés, explique la professeure Marie Beaulieu. La démarche de recherche-action comprend d'abord une collecte de données sociodémographiques. Un inventaire des services et de la clientèle rejointe sera également dressé», poursuit-elle.
Ces données serviront de matériau de base pour établir la stratégie contenue dans les différents plans d'action qui s'implanteront par la suite. «Le rôle du Centre de recherche sur le vieillissement sera d'évaluer l'impact et les effets de ces démarches dans l'amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Ainsi, les solutions les plus viables identifiées dans le cadre de ces projets pourront éventuellement être mises en place dans d'autres régions», ajoute pour sa part la professeure Suzanne Garon.
Le projet Villes amies des aînés s'inspire notamment d'une démarche de l'Organisation mondiale de la santé qui a publié, en 2002, un cadre d'orientation : Vieillir en restant actif. Le vieillissement accéléré de la population aura des répercussions majeures au cours des prochaines années, notamment sur l'organisation des communautés. Plusieurs municipalités ont déjà entrepris d'adapter leurs services et leurs infrastructures afin de mieux assurer la santé, la sécurité et la qualité de vie de leurs personnes aînées.
Pour Marie Beaulieu, le Québec n'échappe pas à cette tendance occidentale : «Dans plusieurs pays, on constate que les personnes vieillissantes se rapprochent des centres urbains puisque c'est là qu'elles y trouvent les services dont elles ont besoin.» Cependant, la vie en ville peut devenir source d'inquiétude pour plusieurs, particulièrement lorsqu'elles sont en perte d'autonomie. «Beaucoup de personnes redoutent le moment où elles devront quitter leur maison, explique-t-elle. Elles sont préoccupées de savoir dans quel type d'habitation elles pourront se loger, et à quel coût.» La perte du permis de conduire est aussi une étape qui inquiète plusieurs personnes aînées, surtout à l'heure où disparaissent des commerces de proximité au profit des grands magasins situés loin des quartiers résidentiels. «Face à cela, quels sont les moyens de rendre les transports en commun plus simples à utiliser ou mieux adaptés aux besoins des aînés? C'est précisément le genre de situations auxquelles il faudra trouver des solutions», dit la professeure Beaulieu.
Plus globalement, selon Marie Beaulieu, les aînés demandent à être davantage partie prenante des décisions qui les concernent, notamment en étant représentés au sein de l'administration municipale. Une demande en ce sens a d'ailleurs été soumise aux élus de la Ville de Sherbrooke.
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