Serge Granger |
28 août 2008
Le monde entier a les yeux tournés vers la Chine cet été alors que Pékin accueille avec faste et grandeur les Jeux olympiques et paralympiques. Depuis quelques années, les pays occidentaux regardent l'Asie avec une certaine appréhension, et la croissance fulgurante de l'économie chinoise donne beaucoup de matière à discussion aux spécialistes de tout acabit qui tentent de déceler jusqu'où cette puissance émergente va influencer les échanges internationaux ces prochaines décennies. Le Journal UdeS a demandé au professeur Serge Granger, historien spécialiste de la Chine, de donner son point de vue en marge de la tenue des Jeux olympiques de Pékin.
Le Journal UdeS : Pékin accueille les Jeux olympiques et paralympiques; que représente cet événement dans l'inconscient collectif du peuple chinois?
Serge Granger : Le peuple chinois est très fier de recevoir les Jeux olympiques. Cela constitue l'aboutissement de la renaissance chinoise sur la scène internationale.
Le Journal UdeS : Rarement a-t-on vu un pays hôte être aussi surveillé par les médias et les gouvernements occidentaux. On redoute la censure, la pollution, les bavures des autorités, la qualité de la nourriture... Les Chinois eux-mêmes sont-ils conscients de cette méfiance? Comment les autorités chinoises composent-elles avec cela?
S. Granger : Je crois que les autorités chinoises ont tenté de prévoir le maximum et de faire face à l'imprévu. La censure demeure un outil domestique, mais on ne peut pas vraiment empêcher les journalistes étrangers de faire leur travail. Dans la mesure du possible, les efforts pour combattre la pollution se résument à trois semaines, mais risque de rappeler aux Pékinois le temps où le ciel était bleu. Je présume que ces efforts vont accentuer le discours écologique en Chine. En ce qui concerne la nourriture, c'est une honte de douter de la nourriture chinoise, car la malbouffe des Jeux d'Atlanta ne pouvait être pire.
Le Journal UdeS : Certains croient que les Jeux de Pékin sont réglés au quart de tour, mais qu'ils ne sont en rien une grande fête populaire et spontanée à laquelle les Chinois sont conviés. Qu'en pensez-vous?
S. Granger : La civilisation chinoise n'est pas reconnue pour sa spontanéité, mais plutôt pour sa sagesse. Il y a des fêtes organisées qui visent à démontrer la face de la Chine. Ces fêtes ressemblent parfois à des actes bien préparés, car c'est la bonne nouvelle que le gouvernement chinois tente de privilégier.
Le Journal UdeS : Le rayonnement des Jeux olympiques est sans égal dans le monde. En dépit de la mauvaise presse et des critiques appréhendées, quels devraient être selon vous les impacts positifs de ces jeux sur la perception de la Chine à l'étranger?
S. Granger : La perception de la Chine à l'étranger devient de plus en plus nuancée. Plusieurs étrangers se sont rendus en Chine et comprennent que faire avancer un peuple de 1,3 milliard est une tâche compliquée (et lente). Je ne vois pas de changement fondamental dans la perception de la Chine avant ou après les Olympiques, mais une lente appréciation de la Chine pour son développement. Je crois que les Jeux sont beaucoup plus importants pour les Chinois que pour les étrangers. Un des impacts les plus positifs demeure la prise de conscience du désastre écologique du pays. J'espère que des voix seront entendues lorsqu'elles signalent la dégradation de l'environnement.
2 juillet 2009 (no 20)
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