Sommets Vol. XVIII No 2 - Printemps 2005


Viser le droit chemin

Par Reno Fortin

Le droit mène à tout, et parfois même à mieux se connaître. Mathieu Trépanier, aujourd'hui avocat à Québec, s'implique depuis deux ans au sein d'un jeune organisme à but non lucratif, Avocats sans frontières Québec. Un moyen effi-cace d'élargir son champ de compétences comme juriste… et comme citoyen.

 


Mathieu Trépanier
Avocat
Cabinet Michaud Lebel, Québec

Droit 2000
  Mathieu Trépanier a quitté l'Université de Sherbrooke en 2000, après avoir obtenu un baccalauréat en droit. La vie l'a par la suite amené à trouver du travail dans un cabinet privé de Québec. En feuilletant le Journal du Barreau, Mathieu a appris l'existence de l'organisation Avocats sans frontières Québec (ASFQ). Rapidement, il a décidé de s'impliquer : «Je me souviens d'avoir reçu un coup de fil de la présidente d'ASFQ environ cinq minutes après lui avoir fait parvenir un courriel, raconte Mathieu Trépanier. Il y avait des besoins pressants dans le domaine des communications.»

Élargir ses horizons

Depuis 2003, le jeune diplômé œuvre bénévolement au sein d'Avocats sans frontières Québec. Il en retire un plaisir renouvelé : «Mon engagement dans cette organisation apporte une nouvelle dimension dans mon travail, mentionne Mathieu Trépanier. Cela me fait prendre conscience que même s'il n'est pas parfait, notre système judiciaire est un modèle dans le monde. Comme je suis juriste, la situation internationale m'interpelle, même si elle ne fait pas partie de mon travail quotidien. Avocats sans frontières Québec m'amène à me préoccuper du sort réservé aux avocats dans différents pays. J'ai l'impression de prendre part à un projet qui dépasse mes préoccupations journalières, ce qui est très enrichissant.»

Mathieu Trépanier travaille plus spécifiquement au volet communications de l'organisation. Il mentionne que les médias ainsi que le public portent maintenant une oreille plus attentive au travail d'Avocats sans frontières Québec, surtout depuis l'affaire Amina Lawal. «En 2003, une Nigérienne de 30 ans, Amina Lawal, était condamnée à mort par lapidation pour avoir conçu un enfant en dehors des liens du mariage, relate Mathieu. Elle a été acquittée en appel, par la Sharia Court of Appeal. ASFQ a travaillé à ce dossier en étroite collaboration avec la procureure d'Amina Lawal», signale le jeune juriste.

Ce dossier a fait couler beaucoup d'encre dans les médias chez nous, tout en permettant à Avocats sans frontières Québec d'obtenir une certaine reconnaissance pour le travail accompli. «Nous vivons dans un État où règne la primauté du droit, rappelle l'avocat, et j'ai l'impression que les Québécois sont très sensibles aux injustices commises un peu partout dans le monde.»

Une reconnaissance grandissante

Avocats sans frontières Québec est un organisme à but non lucratif qui regroupe des juristes et des non-juristes intéressés par le respect des droits de la personne, par l'instauration et le renforcement de l'État de droit, de même que par la lutte contre l'impunité partout dans le monde.

Avocats sans frontières a vu le jour en 1992 en Belgique. Le volet québécois a quant à lui été fondé au printemps 2002 par trois avocats de Québec, Dominique-Anne Roy, Pierre Brun et Pascal Paradis. «Depuis ses débuts, Avocats sans frontières Québec a œuvré en partenariat avec ASF France, qui existe depuis 1998, ce qui a grandement contribué à donner de la crédibilité à nos actions», indique le jeune homme, en précisant que les avocats envoyés sur le terrain comptent habituellement un certain nombre d'années de pratique à leur actif.

Depuis sa création, ASFQ a participé à différentes missions au Nigeria, en Colombie et en Afghanistan. Plusieurs avocats québécois ont pris part à ces interventions. Mathieu Trépanier attend son tour : «Je ne participe pas aux missions pour l'instant, mais à court ou à moyen terme, je souhaite y apporter ma propre contribution», souligne le diplômé.

Avocats sans frontières Québec n'a pas encore les moyens d'avoir une équipe permanente rémunérée qui travaille à la promotion de ses objectifs. Ce qui n'a pas empêché la création du site Web d'ASFQ en 2003, à l'adresse www.asfquebec.com. «Une vitrine essentielle pour l'organisme», mentionne Mathieu qui a piloté ce projet de site Internet. «Nous cherchons également à tirer profit de notre réseau dans le milieu juridique», ajoute-t-il.

Avocats sans frontières Québec compte aujourd'hui plus de 200 membres dont une douzaine d'entreprises membres. Le financement de l'organisme est assuré d'abord par les cotisations des membres ainsi que par des subventions. «Nous avons également reçu de nombreux appuis financiers et autres services de la part du secteur privé, indique Mathieu Trépanier. Des événements-bénéfice sont tenus fréquemment pour amasser des fonds, je pense notamment à notre soirée porto et chocolat.»

Qui sait où cette action bénévole mènera Mathieu Trépanier? Sa jeune carrière est en pleine expansion, tout comme l'organisation Avocats sans frontières Québec.

 

Vox pop

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Je suis sensible aux causes sociales d'ici et d'ailleurs, comme celles qui s'attaquent aux injustices et aux inégalités, aux problèmes d'accès à l'éducation, au ra-cisme ou à l'exploi-tation des habitants des pays du sud.

M. Trépanier

 

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