Sommets Vol. XVIII No 2 - Printemps 2005


Fidèle aux plus démunis

Par Reno Fortin

La coopération internationale est un sujet à la mode. Les organismes sont nombreux et les causes, variées. Les membres de l'organisation Terre sans frontières (TSF), basée à La Prairie, sur la rive sud de Montréal, travaillent principalement en Afrique. Mais TSF vient également en aide aux peuples défavorisés d'Haïti, des Philippines, du Honduras et de l'Inde. Robert Gonneville, directeur général et porte-parole de TSF, nous livre les grandes lignes de cette organisation de coopération.

 


Robert Gonneville
Directeur général
Terre sans frontières

Administration 1977
 

Robert Gonneville est membre de la congrégation des Frères de l'instruction chrétienne depuis 1961. Celle-ci est vouée à l'éducation chrétienne des jeunes, ici au Québec, de même qu'en Afrique, en Europe, en Asie et dans les Antilles. En fondant Terre sans frontières avec la contribution de quelques laïques, il a greffé la notion du développement durable à celle de l'évangélisation. Ce faisant, l'organisme pouvait alors être reconnu par le gouvernement canadien et ainsi élargir sa capacité d'intervention. Ce nouveau mandat a permis la collaboration du milieu des affaires, des professionnels en développement et des jeunes adultes intéressés à la cause.

Terre sans frontières a pour mission d'aider les populations démunies. En cela, l'organisation favorise l'établissement de partenariats pour la réalisation de projets. Robert Gonneville explique : «Ces projets touchent principalement l'éducation, le développement communautaire, l'eau, la santé, les communications et le transport. L'objectif principal est de permettre aux populations de prendre elles-mêmes leur développement en main.»

Ce diplômé de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke (MBA 1977) demeure un acteur privilégié quant à l'évolution de la situation mondiale. «Vous savez, les gens avec qui nous travaillons sur le terrain ont la volonté sincère de s'en sortir, explique Robert Gonneville. Ils souhaitent se prendre en main, malgré des contextes qui peuvent s'avérer extrêmement difficiles. Ils se tiennent debout. Ils ont beau être dans la misère, ils n'ont rien de misérable.»

Pour le compte de TSF, Robert Gonneville voyage environ quatre semaines par année. «J'alterne les voyages entre nos pays d'intervention et les nouveaux projets qui se dessinent, notamment lorsque des catastrophes nous incitent à définir une programmation spéciale, mentionne-t-il. Le tsunami de décembre dernier va m'amener à aller en Inde, puisque nous y avons lancé une intervention avec deux autres organismes.»

Afin de concrétiser ses actions, TSF a mis sur pied Avion sans frontières, un groupe qui exploite un Cessna en République démocratique du Congo. Le petit appareil intervient notamment dans le cadre de campagnes de vaccination gérées par l'Organisation mondiale de la santé.

Déjà, plusieurs associations et ordres professionnels dans le domaine de la santé au Québec collaborent avec TSF, dans le cadre des projets Optométristes, dentistes et chiropratique sans frontières. Ces projets permettent à des professionnels de la santé de vivre de courtes expériences de coopération internationale, tout en mettant leur savoir au service des populations démunies de pays en voie de développement.

Financement et visibilité

Le financement demeure évidemment le nerf de la guerre, et celui de Terre sans frontières provient de différentes sources. L'Agence canadienne de développement international (ACDI) est un bailleur de fonds majeur. Le ministère des Relations internationales du Québec, les communautés religieuses et le grand public complètent la structure de financement de l'organisme. De plus, TSF organise annuellement deux loteries où 3 000 billets à 125 $ chacun sont vendus. L'heureux gagnant devient propriétaire d'une voiture Mercedes ou de 70 000 $ en argent.

L'organisation publie aussi des bulletins d'information «lus par plus de 25 000 personnes», affirme Robert Gonneville, et TSF possède son site Internet (www.terresansfrontieres.ca). «Il suffit de voir le nombre de courriels reçus chaque semaine pour se convaincre de la fréquentation de notre site Web, note-t-il. Nous recevons réguliè-rement des demandes de partenariat ou des offres de service.»

Après un quart de siècle sur le terrain, le directeur général de Terre sans frontières trace un bilan positif des activités. «Je suis très fier de voir notre équipe intervenir avec autant de professionnalisme, mentionne-t-il. Même si les changements ne sont pas grandioses, il y a une progression constante qui s'opère quant à la répartition plus équitable de la richesse, dans les milieux où nous sommes impliqués», conclut Robert Gonneville.

 

Vox pop

Quel type de cause vous tient à cœur?

Le type de cause qui me tient à cœur est le partage équitable de la richesse et des ressources, par le moyen de la coopération internationale.

R. Gonneville

 

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