Sommets Vol. XVIII No 2 - Printemps 2005


Nouveaux Horizons

par Carine Samson et Reno Fortin

Nos diplômées et diplômés travaillent aujourd'hui dans divers domaines, ce qui ne les empêche pas de partager un sentiment d'entraide. Témoignages.

 


Julie Dionne
26 ans, Sherbrooke
Mathématiques 2002
 

La bourse des valeurs humaines

Pour Julie Dionne, les études n'ont pas de prix. D'autres, par contre, croient que suivre des cours à l'université est un rêve plutôt qu'une réalité.

Présidente de la Fondation FORCE de l'Université de Sherbrooke, une association qui vise à soutenir les étudiantes et étudiants éprouvant des problèmes financiers graves, Julie Dionne croit que personne ne devrait abandonner ses études pour des questions d'argent. «Nous sommes là pour donner un coup de pouce aux gens qui sont rendus au bout du rouleau. Je suis convaincue qu'une société gagne à posséder une communauté universitaire», dit-elle avec conviction.

Cette étudiante de l'Université de Sherbrooke tient à donner sa part à la société. Bénévole à la Fondation FORCE, Julie Dionne a l'impression de rétablir une certaine justice sociale entre les étudiants. «L'important, selon moi, est de laisser une chance à tous de se réaliser. La Fondation n'est pas une béquille, c'est réellement un propulseur! Pour ces personnes, il suffit presque toujours d'une bourse de 1000 $ ou d'un prêt pour qu'elles reprennent leurs projets en main. C'est gratifiant de voir tous ces gens terminer leurs études grâce à cette initiative!» ajoute la jeune femme, enthousiaste.

Toujours au doctorat en algèbre, cette étudiante avoue que les mathématiques sont, pour elle, une école de pensée qui l'a aidée à structurer ses idées. Son passage à l'Université de Sherbrooke a, par ce fait même, renforcé ses valeurs d'engagement social, l'amenant à être très présente dans son milieu : «En plus d'être présidente de FORCE, je suis animatrice et journaliste à la radio universitaire CFAK et membre du conseil d'administration de l'Université de Sherbrooke.»

Julie Dionne affirme que ce qu'elle a gagné à la Fondation FORCE est incalculable : «D'un point de vue humaniste, la philanthropie serait pour moi l'équivalent de la bourse des valeurs humaines!»

 


Philippe Bergeron
25 ans, Waterloo
Administration 2001, 2002
 

Du rêve à vendre!

Créer des voyages uniques et des expériences culturelles, voici ce qui occupe Philippe Bergeron, président d'Uniktour, une agence de voyages spécialisée. Pour lui, amour de l'humanité ou philanthropie rime avec découverte des peuples et des communautés d'ailleurs, comme l'Amazonie, la Bolivie, le Chili, le Maroc, le Pérou, le Vietnam et les Caraïbes.

À 25 ans, Philippe Bergeron se retrouve à la tête d'une petite entreprise qui fait bien du chemin! Fondée en 2003, Uniktour a permis au jeune entrepreneur de proposer des formules de voyage tout à fait différentes de ce qu'on retrouve actuellement sur le marché. Très près de l'esprit humaniste, Philippe Bergeron avoue qu'il vend… du rêve! «C'est plus qu'une aventure vécue, dit-il, c'est la rencontre des peuples et une expérience culturelle inouïe qui rendent unique chacun des voyages que nous organisons!»

Comme les membres d'Uniktour ne travaillent qu'avec des collaborateurs locaux, sans aucun intermédiaire, ils conservent un contrôle très serré sur la qualité des excursions proposées et peuvent ainsi garantir une expérience authentique. «En fait, l'authenticité et l'aventure sur mesure constituent, à mes yeux, les ingrédients d'un voyage unique», affirme le diplômé de l'Université de Sherbrooke.

Fervent d'authenticité et d'aventures accessibles à tous, Philippe Bergeron tient aussi au respect de l'environnement et des peuples visités. «Nous favorisons l'embauche d'équipes locales sensibilisées au bienfait d'un tourisme équitable. Si nos itinéraires mènent parfois le voyageur au cœur d'une nature vierge, nos équipes mettront corps et âme à effacer l'empreinte de chacun des passages.»

Enfin, se rendre dans un pays, en visiter les peuples et se lier d'amitié avec eux caractérisent principalement les circuits que Philippe Bergeron offre chez Uniktour. «Je vends du rêve, mais l'authenticité reste d'abord et avant tout la valeur que je prône», conclut-il en nous laissant soupirer d'envie!

 


Sylvie Tremblay
40 ans, Sainte-Foy
Administration 1989
  Un cœur enflammé

Sylvie Tremblay a le cœur tout feu tout flamme lorsqu'il est temps de discuter de la cause pour laquelle elle se dévoue. Directrice de la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés, cette femme dit contribuer à une cause qui prend, chaque année, de plus en plus d'ampleur dans la province.

Titulaire d'un baccalauréat en administration et d'une maîtrise en marketing de l'Université de Sherbrooke, Sylvie Tremblay et toute une équipe de bénévoles s'évertuent à amasser des fonds pour les deux unités spécialisées en soins aux grands brûlés de l'hôpital du Saint-Sacrement de Québec et de l'Hôtel-Dieu de Montréal. La directrice a, plus particulièrement, le soin de veiller aux affaires administratives et à la planification d'activités de financement pour la Fondation, mais aussi à une multitude de petites tâches connexes. «Même si le but est différent, le travail que je fais consiste, de manière compara-tive, à faire fonctionner une entreprise. Je dois adopter en tous points le système D : débrouillardise 101!» dit-elle en riant.

Ce qui motive Sylvie Tremblay à occuper ce poste, c'est la grande variété d'éléments qui entourent ses fonctions. «J'aime la diversité! C'est pour cette raison que je ne me suis pas concentrée dans un seul domaine à l'université, avoue-t-elle. À force de côtoyer des gens qui ont à cœur cette cause, on crée un attachement pour elle et on l'adopte intégralement.»

«J'ai la chance et la malchance d'aider des gens qui ont été gravement brûlés. Un besoin de contribuer au bien-être de l'humanité s'est toujours manifesté en moi et le plus beau dans tout ça, c'est de voir que, parce que la Fondation existe, plusieurs personnes ont aujourd'hui une très bonne qualité de vie», conclut Sylvie Tremblay, le cœur enflammé.

 

    Idéaliste, à temps partiel

À quel âge se dessine une vocation? Pour Valérie Larivière, l'étincelle de vie s'est manifestée lorsqu'elle avait environ 15 ans. «Dès mon jeune âge, je n'ai pas pu rester insensible aux réalités vécues par les pays du sud, je tenais à apporter ma petite goutte au milieu de cet océan de misère», évoque-t-elle.

Afin de s'armer pour ce défi de taille, Valérie a opté pour des études en psychoéducation. «Mes études ont fait grandir mon désir de m'impliquer à l'étranger», déclare la jeune femme qui a vécu plusieurs expériences enrichissantes auprès d'enfants défavorisés au Guatemala, au Pérou ainsi qu'au Togo. Elle a retenu de cette grande aventure l'écart qui existe entre les «riches» et les «pauvres», et ce, à tous les points de vue (éducation, nutrition, habitation, développement, etc.).

Ce difficile constat lui a permis de réaliser cette chance qu'elle a de vivre ici, dans un milieu favorisé. «D'avoir connu l'amour de mes parents, d'avoir pu manger à ma faim, d'avoir été en mesure de décrocher un diplôme d'études universitaires, voilà des réalités concrètes», mentionne Valérie. Ses voyages lui ont enseigné une autre réalité. «Je pense notamment à ceux qui doivent lutter et travailler sans que personne ne leur ait jamais enseigné la signification du mot amour», note-t-elle. Voilà des leçons de vie qui font grandir… à 24 ans.

Évidemment, la jeune diplômée rêve d'un monde meilleur et plus juste, de là son implication sur le terrain. Elle idéalise, mais à «temps partiel» seulement, car la globe-trotter est bien consciente de l'énorme fossé qui divise pays riches et pauvres.

Les nobles causes ne sont jamais gagnées d'avance surtout en ce qui a trait au financement. L'obtention des deniers publics grâce à des programmes de financement fragiles s'avère souvent difficile. Lors de ses derniers voyages, Valérie a tout de même pu obtenir une aide financière de la part l'Office Québec-Amériques pour la jeunesse (OQAJ) ainsi que de l'ONG Solidarité-Union-Coopération (SUCO).

Qu'à cela ne tienne, Valérie ne baisse pas les bras. Elle rêve de repartir le plus rapidement possible, au Pérou, pour offrir son soutien au sein d'une maison pour enfants abandonnés.

«Tant sur le plan professionnel que personnel, ces expériences me rapportent énormément. Tout ce bonheur me pousse à croire que ma carrière à l'étranger est loin d'être chose du passé», explique cette passionnée… de la vie.


Valérie Larivière
24 ans, Rivière-du-Loup
Psychoéducation 2003

 

 

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