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25 octobre 2007
En 1987, la Faculté de médecine de l'UdeS initiait une petite révolution et transformait radicalement les méthodes pour former de nouveaux médecins. L'apprentissage par problème (APP) se voulait une méthode pédagogique innovatrice remplaçant les cours magistraux par un apprentissage en petits groupes axés sur une démarche active de l'acquisition de connaissances. Cette approche allait confondre les sceptiques et permettre à l'UdeS de devenir un chef de file dans la formation des médecins. La semaine dernière se tenait un colloque soulignant les 20 ans de l'APP, en vue de faire un bilan, mais aussi d'entrevoir les perspectives d'avenir pour actualiser une méthode qui en a inspiré plusieurs.
L'apprentissage par problème, c'est une méthode qui favorise une approche active à l'apprentissage. Huit à neuf étudiants discutent «à froid» avec un professeur d'un problème de santé vécu par un ou une patiente, c'est-à-dire en utilisant les connaissances qu'ils possèdent déjà. Par la suite, les membres du groupe doivent étudier la problématique de façon individuelle et approfondir les connaissances liées au problème posé. Le groupe se retrouve pour discuter du même problème plus en profondeur et formuler des hypothèses. Tout au long des échanges, le professeur pose des questions, oriente la discussion et commente les solutions apportées. Les étudiantes et étudiants sont initiés à la méthode APP dès la première activité du programme et développent leurs habiletés d'apprentissage durant la totalité de leur programme.
La réforme de l'APP a permis à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de développer ou d'importer d'autres innovations pédagogiques pour satisfaire les objectifs du nouveau programme. Parmi celles-ci, et il y en a eu plusieurs autres, on retrouve l'apprentissage renouvelé des habiletés cliniques, l'utilisation de patients standardisés ou réels ainsi que le développement et l'utilisation de nouveaux outils d'évaluation de l'enseignement et des apprentissages.
C'est ce même esprit d'innovation qui a soufflé en sciences infirmières avec l'implantation d'une formation DEC-bac intégré, la mise en place d'un programme par compétences et le développement des parcours cliniques, entre autres. De plus, les nouveaux programmes de bac-maîtrise d'ergothérapie et de physiothérapie ont d'emblée adopté l'APP, ce qui est, encore une fois, une première au Québec.
Les 18 et 19 octobre, le colloque a eu lieu sous le thème 20 ans d'innovations en formation médicale à Sherbrooke, pour mieux répondre aux besoins de la société de demain. Les organisateurs du colloque voulaient non seulement faire un retour sur les innovations du passé, qui ont fortement influencé l'ensemble des activités de la Faculté, mais aussi se tourner résolument vers l'avenir en donnant une occasion aux professeurs et aux étudiants de réfléchir et d'apporter leurs points de vue et leur expérience lors d'ateliers sur l'apprentissage de la médecine et autres sciences de la santé.
À l'époque, l'objectif de cette réforme était de favoriser l'autonomie de l'apprentissage en apprenant aux étudiantes et étudiants comment résoudre des problèmes plutôt que de mémoriser des connaissances, pour ainsi permettre des apprentissages axés sur les besoins de la communauté et développer un sens plus aigu de l'humanisme.
Plusieurs bâtisseurs de la FMSS et joueurs essentiels de l'implantation de l'APP étaient présents au colloque. Ils ont reçu un hommage spécial lors du 3e gala du mérite de la Faculté, le 18 octobre en soirée. Parmi les invités figurait Henk Schmidt, professeur de Maastrich et docteur d'honneur de la FMSS, spécialiste de la pédagogie médicale, qui avait initié les enseignants à la méthode de l'APP et expliqué le rôle de tuteurs. Autre invité de marque, Charles Boelen, également docteur d'honneur de la Faculté, avait participé à plusieurs visites d'évaluation et influencé l'engagement de la FMSS à répondre aux besoins des personnes et des communautés.
«L'exemple donné par nos bâtisseurs continue de susciter le goût du dépassement chez nos professeurs, commente Réjean Hébert, doyen de la FMSS. L'esprit d'innovation en éducation, en médecine et en sciences de la santé est resté une valeur bien ancrée dans notre faculté, et c'est ce qui nous démarque.»
Durant les premières années d'enseignement en médecine, les étudiantes et étudiants suivent toujours des cours en petits groupes et avec un tuteur, mais dès la première année, un autre joueur vient s'ajouter dans la salle de classe : il s'agit du patient standardisé. Le patient standardisé aide les étudiants à mettre en pratique ce qu'ils ont déjà appris et à développer des habiletés cliniques, qui vont plus loin que le seul diagnostic et la prescription thérapeutique.
Cette personne, qui a reçu une formation bien précise préalablement, se laisse questionner et examiner, mais doit aussi aider l'étudiant à cheminer en évaluant ses façons de faire, la manière dont il doit aborder le patient. Car le patient standardisé n'est pas là que pour prêter son corps à la science : l'émotivité et les facteurs sociaux sont aussi abordés, puisque ce seront des facteurs importants dans le traitement futur des médecins. Par exemple, une patiente peut très bien pleurer pendant un examen ou encore démontrer de l'agressivité. Ainsi les étudiantes et étudiants apprennent à faire face à diverses situations bien avant d'être en présence de réels patients.
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