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En collaboration avec Oxfam-Québec

L'Université participe à la création d'un modèle de gestion des déchets en Afrique de l'Ouest

Grâce au projet GDSM-Bénin d'Oxfam-Québec, les matières recyclables sont transportées jusqu'à des points de regroupement spécifiques pour être revalorisées.
Grâce au projet GDSM-Bénin d'Oxfam-Québec, les matières recyclables sont transportées jusqu'à des points de regroupement spécifiques pour être revalorisées.
Photo : Bénédicte Thérien

21 février 2008

Pierre Turcotte, un professeur associé à la Faculté d'administration, a mis son expertise en management au service d'Oxfam-Québec dans le cadre du projet GDSM-Bénin. Il s'est rendu au Bénin pour observer et décortiquer la réussite de ce projet, dans le but d'en faire un modèle pouvant être adapté à d'autres populations de l'Afrique de l'Ouest. GDSM-Bénin visait la gestion des déchets solides ménagers (d'où l'acronyme GDSM) dans deux petites villes : Cotonou et Ouidah.

Influencée par le mode de vie occidental, l'Afrique génère beaucoup de déchets, mais ses populations ne bénéficient pas toutes de méthodes pour gérer ce flot de détritus. Dans certains endroits, il n'y a pas de décharge publique, et le largage des ordures se fait le long des routes et parfois même dans les cours d'eau. Cette situation engendre toutes sortes de problématiques : pollution des cours d'eau, contamination de la nappe phréatique, problèmes de santé pour les gens vivant à proximité des déchets… «À cela s'ajoute une surpopulation urbaine engendrée par l'exode rural. Dans les grandes villes, les gens ne peuvent avoir un potager et élever leurs poules», observe Pierre Turcotte.

La démarche menée par Oxfam au Bénin, et financée par l'Agence canadienne de développement international, a permis d'instaurer une collecte sélective des déchets. Désormais, les matières recyclables sont recueillies par des récupératrices qui les transportent dans de grands contenants posés sur leur tête jusqu'à un point de regroupement. Les marchés publics acheminent leurs ordures putrescibles à des composteurs, et les maraîchers sont encouragés à utiliser le compost généré pour leur production agricole. «Il y a eu un résultat direct sur la fertilisation chimique et une réduction des coûts pour les jardiniers, observe Kevin Ross, stagiaire pour le programme en 2005-2006 et étudiant à la maîtrise en enseignement à l'Université de Sherbrooke.

Les retombées positives du projet sont donc multiples, tant sur l'environnement que sur les conditions de vie des gens. «Ça nous a incités à reconstruire la démarche pour en faire un guide pour assurer la transférabilité des méthodes développées», précise Pierre Turcotte avant de résumer tout simplement : «Ce guide, c'est comme une recette!»

Le professeur retraité n'en est pas à sa première collaboration en sol africain. Il a contribué à l'implantation de programmes de la Faculté d'administration en Afrique en plus d'enseigner au Maroc, au Bénin et en Tunisie. «Le management me permet d'amener mes connaissances dans d'autres domaines», lance-t-il.

Le guide qu'il a préparé est destiné aux autorités locales d'une ville et aux acteurs de la société civile (ONG, entreprises, privées, regroupements et associations citoyennes), qui ont à cœur l'assainissement, la salubrité et la santé économique de leur ville.