Le doyen de la Faculté de génie, Gérard Lachiver. |
Photo : Michel Caron |
7 février 2008
Pour la Faculté de génie, de grands projets connaîtront leur aboutissement en 2008. Le plus attendu est sans doute le Centre de technologies avancées, le 1er édifice du Parc innovation de l'Université de Sherbrooke. La Faculté y pilotera des recherches en collaboration avec Bombardier Produits récréatifs.
Le Département de génie mécanique sera très présent au Centre de technologies avancées. «Il y a beaucoup de recherche, de développement et d'innovation à faire dans le secteur des véhicules récréatifs, observe le doyen Gérard Lachiver. On peut penser au bruit des motomarines et à l'utilisation d'autres types de moteurs que les moteurs à essence pour aller sur les lacs.»
En plus du Centre de technologies avancées, qui sera inauguré d'ici le printemps 2008, la Faculté travaille sur le Centre d'excellence en génie de l'information, qui verra également le jour dans le Parc innovation. Ce bâtiment, dont la construction devrait débuter l'automne prochain, offrira un environnement de recherche interdisciplinaire unique au Canada. «C'est nous qui menons ce projet, dans lequel la Faculté de médecine et celle des Sciences sont aussi impliquées. Pour nous, c'est très structurant. C'est beaucoup d'opportunités de sujets de recherche et de développement.» Le Centre d'excellence en génie de l'information se spécialisera notamment en télésanté et en technologies d'assistance et de support en santé.
Le laboratoire de génie civil est aussi en construction sur le Campus principal, grâce à une subvention de la Fondation canadienne de l'innovation. «Ça va permettre au Département de génie civil, qui est déjà extrêmement connu pour ses recherches sur le béton, les structures et les matériaux, de conduire des projets encore plus ambitieux», souligne le doyen.
Un nombre important de chaires de recherche ont également vu le jour en 2007 ou sont en voie de création. Ces chaires nécessitent l'embauche de nouveaux professeurs; 12 postes seront à pourvoir cette année. Sur un corps de 98 professeurs, c'est tout un défi de recrutement.
En plus d'être un leader en recherche, la Faculté peut s'enorgueillir de la qualité de ses étudiantes et étudiants, qui s'illustrent lors de compétitions amicales contre d'autres facultés de génie. Que ce soit aux Jeux de génie, à la course de toboggans de béton ou à la compétition internationale de baja, les étudiants de l'UdeS laissent leur marque en terminant en tête des compétitions. «Partout où ils vont, nos étudiants font très bonne figure. Ils sont entreprenants, ils prennent des risques, constate Gérard Lachiver. Ils développent à travers ça des fibres d'entrepreneurs et d'organisateurs.»
Le doyen souligne également les initiatives d'envergure prises par les étudiantes et étudiants, comme l'organisation des CS Games, une compétition nord-américaine en génie informatique, qui se tiendra du 7 au 9 mars à l'UdeS. «On dirait qu'il y a une émulation qui se produit durant ces événements. Nos étudiants sont très bien structurés, et responsables. Vraiment, ils nous impressionnent.»
La Faculté semble récolter des retombées de son approche éducative novatrice, privilégiant l'apprentissage par projets et par problèmes. De plus, les programmes de 1er cycle en génie comprennent cinq stages coopératifs, soit bien plus que dans d'autres institutions. «La qualité de la formation de nos étudiants est à ce point bonne qu'on a de la difficulté à les garder aux cycles supérieurs», admet Gérard Lachiver. Heureusement, grâce aux étudiants internationaux, les demandes d'admission ont augmenté pour les 2e et 3e cycles.
Depuis l'automne, les programmes de baccalauréat ont d'ailleurs été bonifiés d'une dimension internationale qui permet aux apprentis ingénieurs d'aller étudier un an à l'étranger et y faire un stage. Le doyen souhaite mettre sur pied d'autres partenariats, surtout avec d'autres universités en Amérique.
Enfin, une autre innovation de la Faculté en 2007 : elle a diplômé la toute première cohorte d'ingénieurs biotechnologiques au Québec. Comme quoi, la Faculté de génie innove sur tous les fronts.
Le journal UdeS a profité de la rencontre avec Gérard Lachiver pour lui poser quelques questions d'actualité en lien avec l'ingénierie.
UdeS : Pourquoi les jeunes se désintéressent-ils du génie alors qu'il y a de bonnes perspectives d'emploi?
Gérard Lachiver : Certains secteurs leur semblent plus attrayants et sont plus présents dans les médias. Comme les sciences de la vie où l'on parle de clonage et de génome humain. Pour un jeune, ça doit être extrêmement palpitant. Il y a aussi la problématique du décrochage scolaire. Les programmes de génie sont difficiles. En 4e secondaire, si on n'est pas sérieux avec les sciences physiques et les mathématiques 436, ce ne sera pas facile de se rattraper. De plus, les filles réussissent mieux que les garçons, mais elles sont plus attirées par les sciences de la vie.
UdeS : Le défi du développement durable est-il abordé présentement par le génie?
G. Lachiver : Tout à fait. On a une chaire sur l'éthanol cellulosique et une autre sur l'efficacité énergétique industrielle, par exemple. Nous accordons une place très importante au développement durable. Il faut d'ailleurs en faire prendre conscience aux jeunes pour les inciter à choisir le génie. On pourrait leur dire, si vous voulez avoir un impact sur la société, ça peut passer par la technologie.
UdeS : Quel fut l'effet du rapport Johnson, tant sur l'opinion publique qu'auprès des futurs étudiants?
G. Lachiver : Pour les étudiants, c'est un challenge technique : qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi c'est tombé?... Nos professeurs ont été sollicités comme experts durant la commission, les étudiants ont analysé le dossier. Plusieurs groupes de recherche ont des activités très en lien avec cette question.
D'un autre côté, ça montre qu'il faut mettre des sous dans les infrastructures. Il faut les entretenir et les revitaliser. On n'a pas mis assez d'argent sur le maintien de la qualité des infrastructures, qui ont mal vieilli. Je pense donc que c'est plutôt un problème politique.
UdeS : Quand on parle de faire de Sherbrooke un pôle d'innovation international, est-ce qu'on rêve en couleurs?
G. Lachiver : L'Université existe depuis plus de 50 ans et je trouve qu'il y a un déficit d'impact sur le développement économique de la région. Il faut s'attaquer à ce défi de taille et il faut renverser cette vapeur. Des projets comme le Centre de technologies avancées et le Centre d'excellence en génie de l'information vont sûrement avoir un effet positif à ce titre.
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