David Rancourt |
Photo : Michel Caron |
6 mars 2008
Karine Bellerive
Franchement amical, David Rancourt déboulonne le mythe du petit génie replié sur lui-même. L'étudiant au baccalauréat en génie mécanique, qui a remporté de multiples distinctions tout au long de ses études, prend un réel plaisir à partager son savoir avec ses pairs et avec les jeunes du primaire et du secondaire.
Le parcours de l'étudiant tout juste à l'aube de la vingtaine est déjà ponctué de nombreuses expériences hors du commun. Sa fascination pour l'aéronautique l'incite à intégrer les Cadets de l'air à l'âge de 12 ans. Déterminé et passionné, il obtient sa licence de pilote de planeur à 16 ans, avant même de pouvoir conduire une voiture, et sa licence de pilote d'avion à 17 ans.
Officier du Cadre des instructeurs de cadets depuis 2004, il donne des formations de vol aux cadets du secteur d'East Angus. Son implication lui permet de transmettre sa passion à cette clientèle singulière, composée en grande partie de jeunes issus de milieux défavorisés. «Un jour, une cadette d'une quinzaine d'années m'a demandé de lui réexpliquer une notion qui figurait pourtant dans les notes de cours, relate-t-il. Je me suis aperçu qu'elle ne savait pas bien lire. J'ai dû trouver une autre façon de le lui faire comprendre.»
Doté d'une grande facilité d'apprentissage et d'un talent naturel pour la communication, David Rancourt estime primordial d'en faire profiter les autres. «C'est une chance que j'ai, à laquelle je participe, bien entendu, admet-il. Mais le sourire des jeunes, lorsque tu leur parles de quelque chose qui les intéresse, ça te ramène à terre. Tu comprends l'importance de partager ta chance.»
Au cours des deux dernières années, le jeune homme a rencontré, le plus souvent bénévolement, quelque 1700 élèves des écoles primaires et secondaires de la région. «Je leur parle du métier d'ingénieur, de la conciliation entre les études et les projets parascolaires, de l'importance de se trouver des passions», explique-t-il. David Rancourt est également invité à prononcer des conférences pour la corporation Forces Avenir et pour le Conseil du loisir scientifique de l'Estrie. «Quand tu transmets tes connaissances, tu les consolides. C'est à ce moment-là que tu peux t'assurer que tu possèdes vraiment ton sujet.»
Le dynamisme qui caractérise David Rancourt ne date pas d'hier. Dès son secondaire, ce dernier s'investit dans différentes activités parascolaires. C'est ainsi qu'il participe annuellement à l'Expo-sciences Bell organisée par le Conseil de développement du loisir scientifique. «J'ai toujours aimé faire un paquet de choses en plus de ce qui m'était demandé à l'école, confie-t-il. J'ai même planché sur un projet un 24 décembre!» Lorsqu'il est en cinquième secondaire, la finale québécoise de l'événement se tient à l'Université de Sherbrooke. Il y présente le fruit d'un intense travail qui lui tient particulièrement à cœur : un avion téléguidé qu'il a lui-même construit.
L'ingénieur en herbe remporte la médaille d'or dans la catégorie senior, laquelle est assortie d'une offre de scolarité de baccalauréat gratuite à l'UdeS. Son prix lui donne également l'occasion de représenter le Québec à l'Expo-sciences pancanadienne de Saskatoon et à l'Expo-sciences internationale, organisée par le Mouvement international du loisir scientifique et technologique, qui se tient à Moscou à l'été 2003.
Loin de s'asseoir sur ses lauriers, David Rancourt participe au concours Science, on tourne! pendant ses études collégiales. Mariant sérieux et humour, dans un important effort de vulgarisation scientifique, ses coéquipiers et lui remportent le Prix de la communication. Une bourse de voyage leur permet de se rendre à l'événement Sciences et Citoyens, en France.
David Rancourt |
Photo : Michel Caron |
L'importante charge de travail que des études en génie mécanique impliquent ne ralentit pas les ardeurs de David Rancourt. Désormais, ses préoccupations environnementales teintent l'ensemble de ses projets. «Il faut diminuer l'impact de l'aviation sur l'environnement. La majorité des véhicules utilisent une essence qui contient encore du plomb», déplore-t-il. À temps perdu, il construit un simulateur de vol qui permet aux Cadets de l'air de s'exercer à piloter des planeurs. «L'avion qui les remorque peut coûter 500 $ par jour en essence, note-t-il. Le simulateur permet de réduire la facture et la pollution.» Il collabore également à la réalisation d'un DVD qui présente les manœuvres de pilotage d'un planeur, du décollage à l'atterrissage.
Cofondateur du Véhicule aérien miniature de l'UdeS (VAMUdeS), dont l'objectif est de créer un avion miniature autonome pouvant faire de la surveillance aérienne, de la recherche et du sauvetage, il contribue à élaborer une alternative non polluante et moins coûteuse au déploiement d'hélicoptères et d'avions. Le VAMUdeS s'est distingué plusieurs fois dans des compétitions au Canada, en Allemagne et aux États-Unis. Fidèle à ses convictions, David Rancourt voit à la diffusion des connaissances acquises au sein du groupe. À l'heure actuelle, le futur ingénieur s'investit essentiellement dans son projet de fin de baccalauréat, le projet Épervier. En compagnie de 11 autres étudiants, il travaille à la conception et à la fabrication d'un avion monoplace. «Notre avion permettra à son utilisateur de voler à faible coût, avec de l'essence sans plomb.»
David Rancourt envisage de faire une maîtrise. Il hésite encore entre l'Université de Sherbrooke et d'autres institutions en Angleterre, en France ou aux États-Unis. Mais s'il est ouvert à l'idée d'étudier à l'étranger, le jeune homme originaire de la Mauricie entend enraciner sa vie professionnelle au Québec : «C'est définitif, je veux travailler ici.» Il aimerait éventuellement avoir sa propre entreprise d'ingénierie mécanique, tout en entretenant sa passion pour le pilotage.
Le pilote possède déjà son propre avion, un Hummelbird. Plus léger qu'une moto, consommant moins d'essence qu'une voiture, il s'agit du plus petit modèle sur le marché québécois. Pour David Rancourt, l'aviation représente la liberté. Ses sorties s'apparentent à une forme de méditation. Il fait sienne une pensée de Richard Bach, dans Un cadeau du ciel : «Dès qu'il apprend à voler, le pilote découvre qu'au bout du compte, les voitures, en bas, sont vraiment des jouets. Plus on monte, plus on voit loin et de loin; les affaires, les crises de ceux qui s'accrochent au sol sont d'autant moins importantes.» Cette dédramatisation effectuée du haut des airs lui permet probablement de garder les pieds sur terre.
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