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Études postsecondaires

Un référentiel important pour faciliter les transitions interordres

Le Référentiel de développement des compétences essentielles aux études postsecondaires (janvier 2025), ci-après appelé « RDCE », est un document produit pas le réseau des Universités du Québec, mandaté par le Ministère de l’Enseignement supérieur, dans le cadre du Plan d’action pour la réussite en enseignement supérieur(PARES) 2021-2026. Ce référentiel apparaît comme un document important alors que plusieurs intervenants d’universités, de cégeps et de centres de services scolaires ont été consultés pendant son développement, incluant certains représentants de notre institution.

En première partie, on retrouve un Continuum de développement des compétences essentielles aux études postsecondaires. La seconde partie est consacrée à de bonnes « [p]ratiques favorisant le développement des compétences », présentées sous forme de fiches en provenance de plusieurs établissements d’enseignement supérieur à travers le Québec. Par exemple, on y fait mention du cours « Promotion de la santé mentale en milieu professionnel » du Centre RBC, comme d’une pratique inspirante provenant de l’UdeS.

Dans la première partie, le Continuum, on retrouve d’abord la présentation de six familles de compétences, qui présente un juste milieu intéressant entre exhaustivité et organisation, loin de listes hétéroclites de soft skills que l’on rencontre parfois. Ces six familles sont:

  1. Les compétences personnelles et interpersonnelles (10 compétences)
  2. Les compétences langagières (5 compétences)
  3. Les compétences méthodologiques (5 compétences)
  4. Les compétences intellectuelles (7 compétences)
  5. Les compétences informationnelles (6 compétences)
  6. Les compétences numériques (7 compétences)

À titre d’exemple, la famille « Compétences personnelles et interpersonnelles » inclut…

  1. Construire son efficacité dans ses études
  2. Développer une vision réaliste et constructive de ses capacités.
  3. Orienter ses buts et ses actions en fonction de ses intérêts et ses valeurs.
  4. Se projeter de façon constructive vers l’avenir.
  5. Agir de façon consciencieuse.
  6. Développer son sentiment d’appartenance.
  7. Apprendre à orienter ses buts et ses actions dans le souci des autres.
  8. Communiquer efficacement.
  9. Agir avec empathie.
  10. Faire preuve de sensibilité culturelle

Chaque compétence est ensuite brièvement décrite, mais surtout déclinée en profils de sortie pour le secondaire, le collégial, le premier cycle universitaire et les 2e et 3e cycles. Ainsi, en ce qui a trait à la compétence « Développer son sentiment d’appartenance », on retrouvera:

  • Pour le secondaire: « La personne commence à prendre sa place au sein de son groupe et contribue à établir des relations interpersonnelles positives et constructives pour elle et pour les autres. »
  • Pour le collégial: « La personne prend sa place au sein de son groupe et établit des relations interpersonnelles positives et constructives pour elle et pour les autres. »
  • Pour le premier cycle universitaire: « La personne prend sa place dans sa communauté professionnelle ou disciplinaire, initie et maintient  des relations interpersonnelles positives et constructives pour elle et pour les autres. »
  • Pour les 2e et 3e cycles universitaires: « La personne est confiante au sein de sa communauté scientifique, elle établit, maintient et mobilise des relations interpersonnelles positives, valorisantes et constructives pour elle et pour les autres. »

Comme il a été mentionné ailleurs (Collimateur, 2024), le principal intérêt de ce travail colossal, c’est de rendre l’implicite explicite relativement aux attentes vis-à-vis ces compétences à chaque ordre d’enseignement.

Dans la seconde partie, on retrouve 22 fiches (6 pour le secondaire, 8 pour le collégial et 8 de niveau universitaire) présentant des « pratiques inspirantes provenant du terrain ».  Dans chaque fiche, on retrouve…

  • Un titre, suivi d’un résumé explicatif en quelques mots;
  • Une description de la pratique;
  • Ses objectifs;
  • D’autres informations (c. à d. depuis quand; qui l’a initiée; des thèmes, des liens, des précisions sur le fonctionnement, etc.);
  • Des commentaires des « protagonistes »;
  • Les familles de compétences mobilisées;
  • L’ « échelle » de la pratique (institutionnelle, au sein d’un programme, dans un cours, à travers le Québec, etc.);
  • L’institution ou les institutions qui ont cette pratique;
  • L’ordre d’enseignement;
  • Les personnes ciblées;
  • Les modalités organisationnelles;
  • Les principaux protagonistes [je ne suis vraiment pas convaincu de l’usage de ce mot…];
  • Les principes pédagogiques et organisationnels.

Il serait dommage de passer sous silence le lexique, où l’on trouve 9 pages de vocabulaire commun d’« activité langagière » à « visée d’action », soit 59 termes définis avec références scientifiques à l’appui, puisque…

« L’harmonisation du vocabulaire entre les différents ordres d’enseignement pour la rédaction du document a représenté un défi. Des décisions relatives aux choix lexicaux ont été prises pour faciliter l’adhésion et la compréhension des acteurs et actrices de l’éducation. Un lexique, intégré à la fin du document, permet de préciser le sens de certains mots ou de groupes de mots utilisés dans le RDCE. Des hyperliens dans le texte permettent d’accéder directement au lexique en cliquant sur le mot ou le groupe de mots. » (RDCE, p.16)

La conclusion d’une dépêche parue dans le Collimateur de l’UQAM concernant le RDCE nous apparaît particulièrement juste :

« Ce RDCE est d’une grande richesse pour tous les acteurs de l’éducation qui travaillent dans l’enseignement supérieur au Québec. […] Pour les personnes enseignantes, professionnelles, conseillères pédagogiques et gestionnaires, ce Référentiel […]  est précieux pour mieux accompagner la multitude de parcours dans les transitions interordres de la communauté étudiante. Le RDCE clarifie les attentes implicites des divers ordres d’enseignement concernant les compétences essentielles. Il fournit un langage unifié ainsi qu’un cadre de référence qui facilitent les transitions entre les ordres d’enseignement, tout en renforçant la cohérence du parcours éducatif. »

Plus tôt dans le même texte, le Collimateur mentionne que « [p]our les personnes apprenantes, le RDCE clarifie les attentes de chaque ordre d’enseignement concernant le développement de leurs compétences clés. Il facilite leur transition vers l’ordre visé et leur permet d’identifier des cibles d’amélioration pour réussir leurs études ».

Il convient de mettre ce dernier passage en lien avec l’avant-propos du RDCE…

  • « Les personnes apprenantes, en tant que maitres d’œuvre de leur parcours, doivent s’engager activement dans le développement et l’amélioration de leurs compétences. [nos emphases]
  • Cependant, cet effort ne peut porter pleinement ses fruits sans l’implication des personnes enseignantes, qui ont la responsabilité d’expliciter et d’ajuster leurs attentes relativement aux compétences essentielles qui doivent être maitrisées ou développées dans le cadre de leur cours. Par des pratiques pédagogiques adaptées, elles encouragent l’autodétermination des personnes apprenantes et soutiennent le développement de leurs compétences. [nos emphases]
  • Les professionnel.le.s de l’éducation apportent aussi un soutien essentiel en complétant ce travail au-delà de la salle de classe, que ce soit à travers des activités ou services parascolaires ou en accompagnant les enseignant.e.s dans le choix d’approches pédagogiques favorables au développement des compétences essentielles. [nos emphases]
  • Les gestionnaires doivent quant à eux, elles encourager l’approche programme qui intègre le développement des compétences essentielles et s’assurer que les services nécessaires sont en place pour soutenir tant les personnes apprenantes que les personnes enseignantes. [nos emphases]
  • Enfin, les établissements d’enseignement supérieur ont la responsabilité de respecter l’engagement pris envers les personnes apprenantes : leur admission implique une reconnaissance des compétences nécessaires pour réussir. Si les compétences essentielles de certain.e.s apprenant.e.s n’atteignent pas le niveau attendu, il est impératif que l’établissement mette en place des services de soutien et des activités complémentaires leur permettant de progresser vers la réussite. [gras dans le texte original]
  • Ce n’est qu’en unissant les efforts de tous les protagonistes que le développement des compétences essentielles pourra être pleinement assuré, créant ainsi un environnement favorable à l’épanouissement et à la réussite de tous et toutes. » (RDCE, p.7; notre mise en page)

Sources

Demers, S., Veilleux, M., Bélec, C., Tardif, S., Stockless, A., Parent, S., Michaud, N., Desjardins, F., Martin-Roy, S., et Staiculescu, R. (2025). Référentiel de développement des compétences essentielles aux études postsecondaires. Université du Québec. https://reseau.uquebec.ca/system/files/documents/referentiel-developpement-competences-essentielles-etudes-postsecondaires-20250331.pdf

Le Collimateur (10 avril 2025), « Référentiel de développement des compétences essentielles aux études postsecondaires (RDCE) – Soutenir la communauté étudiante dans les transitions interordres au Québec », Le Collimateur, Université du Québec à Montréal. https://collimateur.uqam.ca/collimateur/referentiel-de-developpement-des-competences-essentielles-aux-etudes-postsecondaires-rdce/