Sommets Vol. XVII No 3 - Automne 2004
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La gestion environnementale à la conquête de la ville Pour régler les problèmes environnementaux et adhérer au concept du développement durable, la ville doit modifier son mode de gestion, opter pour un développement plus sain et écologique. La gestion environnementale permet d'avoir une vision globale des problématiques environnementales qui relèvent de différents secteurs, comme les transports, l'eau et l'énergie. Selon Véronique Jampierre, cette vision d'ensemble permet de mieux cibler des actions concrètes pour améliorer la qualité de l'environnement et la qualité de vie des citoyens. Peut-être avez-vous déjà entendu parler des techniques de végétalisation de bâtiment, des jardins de ville écologiques, de la gestion des espaces verts ou encore des transports alternatifs? Ces initiatives écologiques, qui visent l'amélioration de la qualité de l'environnement, de la santé et des finances des collectivités, nécessitent un changement de mentalité. Pour Caroline Brodeur, les problématiques ne doivent plus être abordées de manière isolée. «L'amélioration de la qualité de l'environnement est directement liée à la qualité de vie des gens», souligne-t-elle. Par exemple, l'utilisation du transport en commun ou du vélo améliore la qualité de l'air en diminuant la production de gaz à effet de serre, et les citoyens en tirent également avantage par la pratique de l'activité physique ou la diminution du temps alloué à leurs déplacements. La gestion environnementale, que ce soit en milieu urbain, rural ou villageois, est très marginale en Amérique, concède toutefois Caroline. Les grands espaces dissipent des problèmes environnementaux pourtant bien présents. «En Europe, cette pratique est plus généralisée. Les problèmes environnementaux y sévissent depuis plus longtemps et l'Europe subit les contraintes de son manque d'espace», fait observer Véronique Jampierre. Or, il faut tirer profit de l'expérience des autres. Par exemple, il est facile d'appliquer des techniques de végétalisation de bâtiment, puisqu'elles sont déjà utilisées dans les pays nordiques, comme la Suède et le Danemark. Tout en améliorant l'isolation des bâtiments, ces techniques contribuent à la qualité de l'air de la ville par la filtration des poussières et des gaz polluants. Selon Véronique, les techniques environnementales sont rentables, elles ont des effets positifs sur l'environnement et elles humanisent la ville. En route vers une ville plus humaine Pour Véronique Jampierre, la gestion environnementale s'inscrit dans le mode de vie des citoyens. «L'achat de deux voitures par ménage devient de plus en plus fréquent. Présentée comme symbole de liberté, l'automobile est une sorte d'aliénation étant donné les dépenses et les contraintes matérielles qu'elle entraîne. À l'inverse, les transports en commun et alternatifs (partage de voiture, covoiturage, bus, tramway, vélo, marche, etc.) véhiculent une image moins sexy, mais ils offrent des possibilités plus flexibles, plus saines et moins onéreuses pour les ménages. Si la population misait sur les transports en commun et alternatifs, les élus seraient obligés d'investir dans autre chose que les autoroutes», dit-elle avant d'ajouter : «Imaginez la rentabilité à court terme d'un train grande vitesse permettant de nous transporter de Québec à Montréal en moins de deux heures!» La gestion environnementale nécessite donc une volonté citoyenne doublée d'une volonté politique. «Par nos actions, nous voulons faire changer la volonté politique, clame Caroline Brodeur. Présentement, il semble que l'environnement ne soit pas la priorité des élus.» Quant à la volonté citoyenne, «les gens ne sont actuellement pas assez informés pour faire des choix éclairés en gestion environnementale», ajoute-t-elle. Selon Véronique, la population doit savoir ce qui se fait ailleurs, elle doit prendre connaissance des choix qui s'offrent à elle. Plus la population se sentira libre de choisir, plus sa qualité de vie s'en trouvera augmentée et plus elle participera à l'élaboration de la ville. «La gestion environnementale est un acte démocratique qui valorise le choix des citoyens», souligne-t-elle. Bien que beaucoup de chemin reste à faire, les deux conquérantes espèrent que la ville de demain sera une ville dans laquelle les citoyens se sentiront bien, une ville dans laquelle la population participera à la gestion environnementale. «Dans la ville de demain, il régnera un parfait équilibre entre les besoins de la population et les offres des décideurs», soutiennent-elles.
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