Sommets Vol. XVI No 3 - Automne 2003

 

Point de vue d'Amérique du Sud

L'aventure au Venezuela

Par Sylvie Couture

Le test d'orientation que Claude Saint-Pierre a passé au cégep en 1973 proposait une longue liste de champs d'intérêt. Les résultats indiquaient MOYEN et même FAIBLE à côté de la plupart d'entre eux. Une seule étoile avec la mention TRÈS ÉLEVÉ apparaissait à côté d'un champ bien particulier : Aventure! "Je me rappelle encore la tête de l'orienteur quand il m'a dit qu'il ne pouvait malheureusement pas m'aider."

 


Claude Saint-Pierre
Directeur de l'agence New Frontiers Adventure
Génie 1978

Au sud-est du Venezuela, à la frontière brésilienne, à mi-chemin entre Caracas et Manaus, s'étend une région de savane, de forêt vierge, de montagnes tabulaires sacrées, de chutes spectaculaires, de mines d'or et de diamants. "Une région idéale pour l'exploration à pied, en pirogue, en kayak, en quatre-quatre, en VTT... Ce à quoi je m'adonne par plaisir, mais aussi par affaires, car depuis quatre ans, je partage ma fascination pour ce pays avec des voyageurs curieux et aventureux qui veulent voir comment on vit dans ce coin du monde."

Claude Saint-Pierre a fondé l'agence New Frontiers Adventure en 1998 avec un indien Akawaío de la Guyane anglaise. "Je suis l'homme à tout faire dans cette boîte : administration, négociations avec les agences étrangères, ventes, opérations, logistique, exploration, développement de nouveaux circuits, guide…", énumère-t-il, à bout de souffle. Avec une croissance annuelle de 50 %, cette boîte compte maintenant cinq guides à temps plein qui accueillent surtout des Européens, quelques Japonais et Américains. Des Québécois? "Très peu. Du Venezuela, nous semblons ne connaître encore que les plages de Margarita et de Puerto La Cruz", lance, ironique, celui qui espère bien changer cette perception.

D'ingénieur à plongeur…

Natif de Montréal, Claude Saint-Pierre a choisi Sherbrooke pour faire ses études en génie. "Pour le régime coopératif", précise-t-il le plus sérieusement du monde. Puis, pince-sans-rire, il ajoute : "C'est aussi grâce au régime coopératif que je me suis rendu compte que le métier d'ingénieur… ce n'était pas pour moi!" Satisfait de l'effet produit, il s'empresse d'ajouter : "Ne vous méprenez pas : étudier en génie, c'est fascinant! Ça permet de découvrir pourquoi et comment fonctionnent la nature et les choses. Mais j'étais à la recherche d'aventures."

À la fin de ses études, il vise une carrière internationale, mais au début des années 1980, les mandats internationaux étaient réservés aux ingénieurs d'expérience et non aux nouveaux diplômés. Il poursuit donc sa quête d'aventures. "Les dernières frontières inexplorées étaient alors l'espace et les fonds marins. Je rêvais d'être astronaute, mais je portais des lunettes... J'ai donc suivi les traces de Jacques Cousteau et je suis parti étudier la plongée profonde aux États-Unis. Dans cette industrie, j'ai pu réaliser mes rêves de résider et de travailler outre-mer, en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient."

Plongeur, il passe quelques années à travailler sous l'eau, puis il devient responsable de projets pour des entreprises françaises et américaines de plongée sous-marine. Au hasard d'un projet touristique qu'il coordonnait en vue d'établir le premier hôtel sous-marin au monde, il découvre le Venezuela et en tombe littéralement amoureux. "Ç'a été le coup de foudre. Ce pays offre tout à la fois : une population chaleureuse, un climat exceptionnel, une géographie qui comprend des dunes, la jungle amazonienne, les montagnes des Andes, 3000 km de côtes sur les Caraïbes. Que peut-on demander de plus? J'ai cherché à y revenir par tous les moyens."

Terremoto à Santa Elena

Et il a réussi. D'abord par l'importation de produits et services pour la protection de l'environnement, puis comme directeur du marketing de la compagnie d'électricité de Caracas où il a implanté un programme d'économie d'énergie. Aujourd'hui, il partage sa fascination pour le Venezuela avec le reste du monde.

Sur la calle Urdaneta à Santa Elena, les voisins disent "terremoto", tremblement de terre, quand ils parlent de Chloé, la fille de Claude Saint-Pierre. Elle n'a que trois ans. "Nous avons aussi un chat, Caillou, deux perroquets, Chinak et Ilú, et un toucan, Braulio. Tous en liberté dans la maison…", confie l'aventurier avant de faire appel à notre imagination : "Pouvez-vous imaginer le bordel?"

www.newfrontiersadventures.com

 

Vox pop

Pourquoi aller vivre à l'étranger?

C'est la curiosité (dans mon cas) ou une question professionnelle qui nous y amène. Quand on prend racine, c'est souvent la suite d'une histoire d'amour, une famille, etc.

C. Saint-Pierre

 

UTILISEZ LES FLÈCHES DE NAVIGATION

OU FERMEZ CETTE FENÊTRE POUR
RETROUVER LE SOMMAIRE