Un ingénieur qui fait des plans

par Sylvie Couture

Richard Marceau fait des plans. Rien d'étonnant pour un ingénieur! À la différence que Richard Marceau fait des plans pour les futurs ingénieurs, ceux et celles qui relèveront les nouveaux défis de notre société.


Richard Marceau
Doyen de la Faculté de génie

Oubliez l'image classique de l'ingénieur qui, règle et crayon en main, se penche sur une liasse de plans qui s'enroulent aux extrémités. Richard Marceau n'a rien à voir avec cette image. Mission et objectifs en tête, il se penche plutôt sur le plan stratégique de la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke, car il veut y former les meilleurs ingénieurs de demain.

"Je suis un idéaliste", lance d'emblée le nouveau doyen de la Faculté de génie. Richard Marceau vise haut et il le sait. Il prend cependant les moyens pour atteindre ses objectifs. "La clé du succès d'un plan stratégique est dans l'établissement d'un processus de suivi très précis et dans l'engagement ferme de suivre cette démarche."

Mais il y a plus encore : la façon de faire. "Si nous voulons que notre plan soit le miroir des aspirations de toute la Faculté, nous devons impliquer tous ceux qui souhaitent être partie prenante de ce plan. Même ceux qui ne le savent pas!" ajoute-t-il en riant. "À la longue, quand ils voient que les succès s'enchaînent, ils veulent embarquer. Le succès entraîne le succès et le goût de faire partie de ce succès."

Sa philosophie de gestion

Richard Marceau a une longue feuille de route qui l'a guidé jusqu'à Sherbrooke. Natif de North Bay, ce Franco-Ontarien a dû quitter sa région natale pour poursuivre ses études en ingénierie à McGill. Il a travaillé dans l'industrie, puis en recherche à Hydro-Québec, pour ensuite compléter son doctorat et amorcer sa carrière de professeur, d'abord à McGill, puis à l'École polytechnique de Montréal. Il était directeur du Département de génie électrique et de génie informatique lorsqu'il a pris la décision de venir à Sherbrooke. "Sur le plan professionnel, je cherchais un nouveau défi dans un endroit où j'avais le sentiment que ma contribution pouvait faire la différence", confie-t-il en ajoutant que, sur le plan personnel, il souhaitait retourner dans une ville de dimension humaine : "Ici, je me sens chez moi!"

Entré en fonction il y a moins d'un an, le nouveau doyen a vite fait connaître sa philosophie de gestion. "La gestion, c'est d'abord des rapports entre des êtres humains." C'est ainsi qu'il annonce ses couleurs. Il veut établir une relation de confiance entre les gens et favoriser le travail en équipe à l'échelle de la Faculté. Il veut le faire dans la transparence et le respect. "Une faculté, c'est un tissu où chaque fil est essentiel et où chaque fil doit sentir qu'il est essentiel."

En quelques mois, il a déjà consulté les différents intervenants en vue de bien cerner la raison d'être de la Faculté pour s'en inspirer dans l'élaboration du plan stratégique quinquennal. "Les différents groupes ont tous convergé vers la même raison d'être : au-delà du savoir, partager la passion et le rêve pour façonner le monde de demain."

Stratégie 101

Cette raison d'être mène par ailleurs vers une mission pour le moins audacieuse : que la Faculté de génie se démarque en enseignement, en recherche et en service à la collectivité à un point tel qu'on la considère, d'ici à huit ans, comme la meilleure au Canada. Oui, mais comment?

Le plan contient une centaine de pages remplies de données très explicites sur les tenants et aboutissants des stratégies privilégiées. Le fondement en est néanmoins très simple. "Nous recruterons les meilleurs étudiants, nous leur donnerons la meilleure formation et nous leur offrirons les meilleures occasions de travail", explique Richard Marceau en appuyant chacune de ses revendications par des stratégies à court, à moyen et à long termes.

Il parle de bourses d'études, de collaboration spéciale avec les Expo-sciences, de camps d'été offerts aux meilleurs élèves des écoles secondaires de l'ensemble du Canada et d'une foule de mesures pour favoriser le recrutement. Mais c'est quand il parle de formation et d'occasions de travail que son regard s'illumine. "Pour que nous soyons les meilleurs dans huit ans, il faut nous projeter dans l'avenir et bien définir l'environnement dans le temps. Nous pourrons alors former nos jeunes en fonction des besoins futurs. Ils auront bien sûr une excellente formation traditionnelle, mais en plus, nous allons développer des créneaux qui leur permettront de se démarquer, de sortir du peloton, d'être là avant les autres."

Les créneaux d'avenir

En ce qui concerne ces créneaux, le fondement est simple ici aussi. "Nous avons identifié les tendances lourdes qui s'imposeront dans huit ans et nous serons là avant les autres. Nous serons donc les meilleurs!" précise-t-il tout sourire. Le professeur en Richard Marceau définit alors ces créneaux d'avenir : "D'abord, l'union de tous les domaines du génie avec les nouvelles technologies de l'information et des communications [TIC]; puis, la tendance vers l'infiniment petit, le nano; enfin, le mariage du génie avec le bio. Et même la combinaison de ces trois créneaux, soit le nano, le bio et les TIC. C'est ça, l'avenir!"

La Faculté a déjà créé une concentration en bio-ingénierie et s'apprête à proposer un programme en génie microélectronique. "Ce virage, nous le faisons sciemment pour être excellents dans le monde de demain, précise le doyen, avant de conclure : "Et nous atteindrons cet objectif en travaillant tous ensemble."

 

UTILISEZ LES FLÈCHES DE NAVIGATION

OU FERMEZ CETTE FENÊTRE POUR
RETROUVER LE SOMMAIRE