Comme directeur des Services à la clientèle de l'Île de Montréal au ministère de la Famille et de l'Enfance, Bernard Desjardins fait face à tout un défi. Lui et l'équipe d'une trentaine de personnes qu'il dirige doivent, en plus des services courants qu'ils offrent, voir à la création de quelque 25 000 nouvelles places de services de garde éducatifs d'ici 2005-2006.

Une grande place pour les petits

Par Bruno Levesque

Quand, au terme du Sommet sur l'économie et l'emploi de 1996, le premier ministre Lucien Bouchard a annoncé l'implantation au Québec de services de garde éducatifs à cinq dollars par jour pour tous les enfants de quatre ans et moins, Bernard Desjardins a sûrement été l'un des premiers à applaudir. Diplômé à la maîtrise en éducation en 1991, il était tout à fait favorable à cette mesure qui allait dans le sens de ses convictions : plus l'intervention auprès des enfants se fait rapidement, mieux ils sont soutenus dans leur développement, plus grandes sont les chances de les voir se développer harmonieusement et, plus tard, de prendre leur place dans la société et d'y jouer un rôle significatif.

Au moment de l'annonce de cette nouvelle disposition de la politique familiale du Québec, Bernard Desjardins œuvrait à l'Office des services de garde depuis une douzaine d'années déjà. Il avait été auparavant conseiller en main-d'œuvre, conseiller en protection juvénile et éducateur dans un centre d'accueil et savait fort bien l'effet positif de la fréquentation d'une garderie sur le développement des enfants.

Avec son diplôme de 2e cycle de formation en éducation des adultes et sa maîtrise en éducation option recherche obtenus à l'Université de Sherbrooke, il a su, dans ce contexte de services aux enfants et aux jeunes, faire le lien entre la théorie et la pratique et, en particulier, reconnaître l'importance d'agir en prévention et d'intervenir tôt pour assurer le développement optimal et harmonieux des enfants.

En septembre 1997, Bernard Desjardins était encore en première ligne quand le ministère de la Famille et de l'Enfance, issu de la fusion du Secrétariat à la famille et de l'Office des services de garde, a amorcé la mise en oeuvre de sa politique familiale, Les enfants au cœur de nos choix. L'un des plus importants objectifs de cette politique était la mise en place de services éducatifs et de garde à l'enfance, de manière à favoriser le développement des enfants et l'égalité des chances.

De la théorie à la pratique

Depuis, le ministère de la Famille et de l'Enfance a mis sur pied un réseau de centres de la petite enfance, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de service de garde en milieu familial. Ces centres de la petite enfance offrent des services de garde éducatifs aux enfants de quatre ans et moins. Depuis le 1er septembre, ces services sont offerts au coût de 5 $ par jour.

À un tel prix, considérant que les deux tiers des mères d'enfants de trois ans et moins travaillent et que, dans la majorité des familles biparentales, les deux parents sont sur le marché du travail, la demande pour les places en centre de la petite enfance est très forte.

« Actuellement, explique Bernard Desjardins, le Québec compte environ 400 000 enfants de quatre ans et moins. Il n'y a aujourd'hui qu'un peu plus de 100 000 places offertes par les centres de la petite enfance. Pour bien répondre à la demande, il faudrait atteindre les 200 000 places, d'où l'objectif de 100 000 places supplémentaires d'ici cinq ans au Québec. »

Comme Montréal compte environ le quart des enfants de quatre ans et moins, il faudra y créer 25 000 places supplémentaires d'ici 2005-2006.

Bien sûr, ces 25 000 places ne seront pas créées par Bernard Desjardins lui-même. Ce sont plutôt les 500 centres de la petite enfance et garderies de l'Île de Montréal qui devront y voir. Mais le diplômé en éducation et son équipe devront les soutenir dans leurs démarches, les conseiller, les guider et s'assurer que tout est mis en oeuvre pour fournir aux enfants un milieu de vie sécuritaire qui leur permet de bien se développer. Une grosse commande, mais un défi emballant !