SOMME TOUTE... L'UNIVERSITÉ

par Élise Giguère et Bruno Levesque

 

Faculté de génie
Heureux qui comme Ulysse…

Désormais, c'est dans le confort de leur salon que les amateurs de cinéma maison pourront partir en voyage. Cela grâce à l'Odyssée, un appareil qui imprime aux téléspectateurs les mêmes mouvements que les acteurs d'un film. Bruno Paillard, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique à l'Université de Sherbrooke, a joué un rôle de taille dans la mise au point de ce générateur de mouvements.
Pensé par la compagnie D-Box de Longueuil, l'appareil Odyssée est composé de deux parties principales. D'abord, un ordinateur analyse la bande sonore d'un film et utilise cette information pour générer des mouvements. Ensuite, quatre pieds mobiles, placés sous un fauteuil, reproduisent ces profils de mouvements.
Bruno Paillard a contribué à développer cette deuxième partie de l'appareil. Contrairement au système hydraulique utilisé dans les parcs d'amusement, les mouvements de l'Odyssée sont générés par des moteurs électriques pilotés par des processeurs de traitement de signal. " Le système que nous avons mis au point possède une grande puissance de calcul. Cela permet d'avoir des mouvements très fluides et précis ", explique Bruno Paillard. Ainsi, les pieds mobiles, appelés actuateurs, permettent à votre sofa de se balancer de l'avant à l'arrière, de droite à gauche et de haut en bas.
Les processeurs de la puissance d'un ordinateur personnel conventionnel, cachés dans les actuateurs, permettent une telle étendue de mouvements. Le son converti en mouvements est envoyé par lien numérique aux processeurs. Ces derniers gèrent les moteurs qui déplacent le sofa. " Un des avantages de cette technologie, c'est qu'on peut même sentir les vibrations ", de dire le professeur-chercheur.
Pour faire vibrer les cinéphiles, toute une équipe de chercheurs a contribué à la mise au point de l'Odyssée. Peter Kabal, de l'Université McGill, s'est penché sur les algorithmes d'analyse de la bande sonore. Le logiciel installé dans les pieds mobiles a été mis au point par la Société de micro-électronique industrielle de Sherbrooke (SMIS). Pierre Vittecoq et Raymond Panneton, professeurs au Département de génie mécanique, ont également participé à la conception des parties mécaniques

De la science au divertissement

La personne qui fera l'acquisition d'un système Odyssée n'aura pas besoin de se procurer un nouveau mobilier de salon. En effet, le système s'adapte à tous les types de fauteuil. Il faut cependant être équipé d'un système de cinéma maison, car une télévision trop petite ne rendrait pas justice à l'Odyssée.
Dès le lancement, prévu en septembre 1999, les cinéphiles qui loueront un film au club vidéo pourront obtenir la carte de profils de mouvements. Désormais, le téléspectateur participera à des poursuites spectaculaires, des décollages de navettes spatiales, des chasses aux dinosaures...
" En plus de générer des mouvements très précis, l'Odyssée ne nécessite aucun entretien est peu encombrant et peu coûteux ", affirme Bruno Paillard.
Le prix de cette technologie : 15 000 $. Pas de quoi tomber en bas de sa chaise! 


Le génie civil brasse la cage

Au printemps 1999, un violent tremblement de terre a eu lieu à l'Université de Sherbrooke. Cependant, seule une grande structure d'acier, installée au Département de génie civil, en a subi les secousses. Celle-ci était la première victime d'un tout nouveau mur de réaction.

Avec ses sept mètres de haut et neuf mètres de large, le mur de réaction du Centre de recherche en génie parasismique (CRGP) est le plus grand mur de ce genre au Canada. Son utilité? Étudier la façon dont des structures comme des pylônes électriques, des piliers de ponts ou des bâtiments en acier réagissent lors d'un tremblement de terre ou d'un ouragan.

Le mur a été fabriqué en béton autoplaçant, un produit perfectionné à Sherbrooke. " Ce béton coule comme de l'eau ", de dire Patrick Paultre, directeur du CRGP et professeur au Département de génie civil. Ainsi, il s'infiltre aisément entre les tiges d'acier contenues à l'intérieur du mur pour le renforcer. Le mur de réaction constitue d'ailleurs la première application de cette technologie.
Extrêmement solide, le mur ne bouge pas lors de la simulation. La structure testée est reliée au mur par des vérins hydrauliques, qui ressemblent à de grandes pinces. Lorsque le tremblement est déclenché par ordinateur, les vérins secouent la structure à tester. On peut appliquer des forces allant jusqu'à 8000 kilonewtons, ce qui est énorme. Cette force dépend toutefois de la résistance de la structure. Lors de la cérémonie d'inauguration du mur, les chercheurs ont effectué un essai sur un bâtiment en acier construit à la façon des grands magasins d'entrepôt. " Quand on l'a testé, il avait l'air d'une feuille d'arbre, affirme Patrick Paultre. Le mur permet de mesurer le plus grand séisme que peut supporter le bâtiment. "
En plus des séismes et des ouragans, le mur peut également tester la résistance de structures à des charges verticales comme le verglas. " Il s'agirait de placer d'autres vérins ou de placer la structure horizontalement. C'est une question d'organisation ", de dire Patrick Paultre.
Le mur évalue des bâtiments en grandeur réelle d'au moins deux étages. Pour les plus grandes structures, les chercheurs ont recours à la modélisation. " Nous pouvons tester un pont de 100 m à partir d'un seul pilier. Le reste du pont est modélisé par ordinateur ", explique le chercheur.

Une collaboration internationale

Le mur de réaction de l'Université de Sherbrooke a également de grands cousins aux États-Unis, en Italie et au Japon. D'ailleurs, un mur conçu dans ce dernier pays atteint une hauteur de 25 mètres. " Nous coopérons avec le laboratoire ELSA, un laboratoire européen qui sert à tous les pays membres de la Communauté économique européenne, et avec le LMT-Cachan de France. Nous sommes censés réunir nos trois laboratoires pour compléter les recherches des autres ", affirme Patrick Paultre. L'Université de Sherbrooke compte faire profiter les autres laboratoires de son expertise sur le béton.
Bien que les tremblements de terre soient connus depuis le début de l'humanité, le génie parasismique constitue un champ d'étude plutôt récent. La cause des séismes a longtemps demeuré bien obscure. " Au début du siècle, la personne qui a dit que les plaques tectoniques provoquaient les tremblements de terre a été traitée de folle! ", raconte Patrick Paultre en riant.
En fait, c'est seulement dans les années 30, après un tremblement de terre à Santa Barbara, en Californie, que les autorités et les scientifiques ont commencé à établir des normes pour s'assurer que les bâtiments résistent à des charges calculées par les spécialistes. À ce moment, les recherches dans le domaine ont gagné de l'importance. " Il en reste cependant beaucoup plus à faire qu'on en a fait ", affirme Patrick Paultre.
En attendant, le mur de réaction de l'Université de Sherbrooke, qui a été érigé au coût de 1,25 millions, permettra de trouver des solutions pour améliorer la sécurité des gens et réduire le coût de réparation des bâtiments.


Faculté de médecine

Des 5 à 7 Info-carrières

Où vais-je me retrouver après études ? Quel type d'emploi je vais occuper ? Quelle formation complémentaire me rendrait davantage intéressant aux yeux d'un éventuel employeur ? De telles questions quant à leur avenir professionnel, les étudiantes et étudiants aux 2e et 3e cycles de la Faculté de médecine s'en posent régulièrement et c'est pour tenter d'y répondre que François Blanchette, étudiant au doctorat en immunologie, a décidé de lancer les 5 à 7 Info-carrières en janvier dernier.
Lors de ces 5 à 7, un invité œuvrant dans le monde scientifique vient rendre compte de son parcours professionnel, de ce qu'il fait au sein de l'entreprise qui l'emploie, de la façon dont son entreprise sélectionne son personnel, etc.
Une dizaine de ces 5 à 7 ont eu lieu l'an dernier attirant en moyenne plus de 100 personnes, soit les deux tiers des étudiantes et étudiants en recherche à la Faculté. Les 5 à 7 reprennent cet automne. Les diplômées et diplômés souhaitant agir comme conférencières ou conférenciers sont priés d'entrer en contact avec François Blanchette en téléphonant au (819) 346-1110, poste 14851 (secrétariat) ou poste 15846 (laboratoire) ou par courrier électronique à francoblanch@hotmail.com.


Faculté des lettres et sciences humaines

Le Bénin bien représenté

Fin mars début avril 1999, 18 étudiantes et étudiants de l'Université de Sherbrooke ont, pendant cinq jours, vécu à l'heure du Bénin et de l'Organisation des Nations unies (ONU) en participant au National Model of United Nations. Étudiantes et étudiants en psychologie, en histoire, en géographie, en lettres et communications, en sciences politiques – il y avait même un étudiant de la Faculté de droit, ils ont vécu, à titre de représentants du Bénin, quelques séances simulées des travaux de l'ONU. " Comme nous n'étions ni une grosse équipe ni une riche université, nous ne pouvions représenter une puissance mondiale comme le Canada, la France ou la Russie", explique Claudia Morel, l'une des participantes. Cependant, à cause de ses alliances et de sa situation géopolitique, la défense des intérêts du Bénin présentait un défi de taille… que l'équipe de l'Université a relevé avec brio. " Toutes les résolutions pour lesquelles le Bénin a voté ont été adoptées, explique Marie-Claude Cotnoir, étudiante à la maîtrise en histoire et accompagnatrice du groupe. À l'inverse, aucune des résolutions contre lesquelles nous avons voté n'est passée. "