Tunisie, Maroc, Liban, Mali Burkina Faso, Viêt-Nam, Thaïlande, Malaisie, Argentine, Chili, Colombie, Bolivie, Costa Rica , Cuba, Haïti,… la liste des pays où des professeures et professeurs de l'Université de Sherbrooke offrent des cours ou mènent des projets de recherche et de coopération est presque aussi longue que celle des membres de l'ONU.

Le tour du monde

par Bruno Levesque

Si les débuts des activités de recherche et de coopération internationales ont été modestes, elles se sont nettement intensifiée au fil des ans, si bien qu'aujourd'hui, plusieurs dizaines de professeures et professeurs, dans divers champs de compétence, font sentir leur présence partout sur le globe. Un professeur de théologie dirige un gros projet de recherche sur l'éthique des affaires en Asie du Sud-Est. Pendant ce temps, un professeur de la Faculté d'administration donne son cours de finance à des étudiants à la maîtrise en administration en Tunisie, un professeur de génie fait de la formation sur mesure en environnement au Maroc et un professeur de géographie collabore aux recherches effectuées par un centre de recherche en télédétection à la création duquel il a contribué.

Gestion, fiscalité et coopératives

À la Faculté d'administration, que ce soit à travers des activités pilotées par le Centre d'entreprise et l'Institut de recherche et de coopération de l'Université de Sherbrooke (IRECUS), les professeures et professeurs participent à diverses activités partout à travers le monde. Depuis 1985, la Faculté d'administration offre régulièrement des activités de perfectionnement en matière d'administration fiscale. Des cadres de plus de 70 pays ont déjà suivi l'un ou l'autre de ces cours. Elle organise aussi différents programmes de formation au niveau international, principalement pour des professeurs latino-américains.

Depuis 1991, la Faculté d'administration gère, pour le Consortium canadien des écoles de gestion (CCEG), le programme canadien de perfectionnement de professeurs latino-américains provenant d'écoles membres du Consejo Latino Americano de Escuelas de Administration (CLADEA). À ce titre, la Faculté d'administration développe et organise à chaque année des séminaires de perfectionnement sur l'entrepreneuriat, la méthodologie de recherche en gestion ou le marketing international.

D'autre part, la Faculté mène actuellement, grâce à son Centre d'entreprises, des activités de coopération internationale à Cartago au Costa Rica, où elle a travaillé à un projet de développement local, à Guayaquil en Équateur, où elle a collaboré à l'implantation d'une école de gestion qui a vu le jour en 1998, et à Rosario en Argentine où elle a organisé une mission commerciale.

De son côté, l'IRECUS mène actuellement trois projets ayant les coopératives comme principal point commun. Au Chili et à Cuba, l'IRECUS collabore avec les universités locales pour développer un programme de deuxième cycle spécialisé en gestion des coopératives. Au Costa Rica, où l'IRECUS a déjà permis l'implantation d'un tel programme entre 1991 et 1996, l'Institut vient appuyer les autorités et le corps professoral de l'Université du Costa Rica pour créer des programmes de formation similaires dans trois universités d'Amérique centrale.

Encore bien du travail en télédétection

Au Vietnam, le Centre d'applications et de recherches en télédétection (CARTEL) a reçu le mandat de fournir à la Faculté de géographie de l'Université nationale de Hanoi, et à l'Université de médecine de Hanoi, les bases nécessaires pour offrir un programme interdisciplinaire de formation en géomatique. Ferdinand Bonn, professeur au CARTEL précise : " Nous allons renforcer les ressources encore limitées de cette faculté en formant leurs formateurs et en créant trois cours de premier cycle en télédétection, traitement d'images et géomatique. De plus, nous les assisterons dans le développement de leurs laboratoires et la mise en place de matériel nécessaire, que ce soit des livres ou des logiciels. " Le CARTEL se consacrera surtout aux thématiques de la santé et de l'environnement.

Lui aussi professeur au Département de géographie et télédétection, Hugh Gwyn pilote actuellement, en collaboration avec Raúl Rico et des chercheurs de l'Universidad Mayor de San Simón en Bolivie, un deuxième projet de transfert de technologie dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement. Comme dans bien des pays d'Amérique du Sud, les activités agricoles et forestières sont des activités économiques essentielles en Bolivie. Une grande majorité de la main-d'œuvre en tire son gagne-pain.

La communauté scientifique et les autorités boliviennes sont bien au fait des risques que comportent une surutilisation de telles ressources : déforestation, érosion, dégradation des sols, etc. Pour limiter ces effets indésirables et mieux gérer les ressources de la terre, ils ont fait appel à l'expertise de Hugh Gwyn et de ses collègues Lynda Bellalite et Goze Bénié du Centre d'applications et de recherches en télédétection pour, dans un premier temps, apprendre à utiliser la télédétection, former des spécialistes du domaine et doter l'Universidad San Simón de l'équipement nécessaire au traitement des images numériques.

Réalisées il y a quelques années, ces premières étapes ont été suivies par la création, en 1990, d'un centre de recherche et de services en télédétection (CISTEL) à l'Université San Simón et au démarrage de plusieurs projets de recherches sur le terrain répondant aux préoccupations de la population locale, tant les petits propriétaires terriens que les autorités régionales : cartographie forestière, problèmes d'étalement urbain, cartes d'utilisation du sol dans la zone tropicale.

Génie civil et environnement

Deux professeurs du Département de génie civil, Gérard Ballivy et Subbah Narasiah, ainsi qu'un professeur de l'École Hassania des travaux publics, Lmahfoud Asmal, lanceront en juillet 1999 un projet de formation pou les spécialistes marocains dans le domaine du génie de l'environnement. Le projet a pour objectif, par le transfert du savoir-faire canadien et son adaptation aux réalités marocaines, d'apporter un soutien technique aux collectivités locales, aux industries et aux décideurs en matière d'assainissement et de protection de l'environnement, de fournir une formation sur mesure tant à l'entreprise privée qu'à la fonction publique et au monde municipal.

 

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Pratiquée sur de fortes pentes, l'agriculture crée souvent, en Bolivie, des problèmes d'érosion par l'eau. Avec la collaboration de CARTEL, l'Universidad de San Simón s'est dotée d'un centre de recherche qui a le mandat de trouver, grâce à la télédétection, des solutions à de tels problèmes.