RETROUVAILLES

Des chiffres et des lettres

par Bruno Levesque

Hélène Derome est directrice littéraire à la Courte échelle, une maison d'édition littéraire qui publie des livres pour les jeunes. Créée il y une vingtaine d'année, la maison s'est bâti une solide réputation. Ses livres font la joie des jeunes québécois de deux à douze ans et même plus. Au cours des dernières années, la Courte échelle s'est lancée dans la littérature pour adolescents et même, plus récemment, pour adultes.

Hélène Derome a fait ses études universitaires en administration à Sherbrooke de 1979 à 1982. Comment passe-t-on ainsi subitement des chiffres aux lettres? Rien de subit, assure la principale intéressée. Elle a simplement bifurqué petit à petit. Issue d'une famille où les affaires constituaient le gagne-pain et où la lecture était le loisir numéro un, Hélène Derome a toujours eu une grande attirance pour la lecture. Par contre, elle ne savait pas que le monde du livre pouvait lui permettre de gagner sa vie.

C'est pour cette raison qu'elle s'inscrit au baccalauréat en finance, pour apprendre à gérer une entreprise, à établir les besoins en financement, à préparer un budget et, surtout, à assurer le suivi de ce budget. <<Je dois avouer que je n'étais pas passionnée par la finance, dit-elle. J'ai su assez vite que je ne travaillerais pas dans ce domaine-là.>> En fait, la jeune femme ne veut pas d'un emploi de gestionnaire au sein d'une grande entreprise. Elle préférerait se retrouver dans une PME, dans un domaine qui laisse place à la création.

Quelques années après avoir terminé ses études, Hélène Derome décide de s'associer à deux graphistes pour fonder sa propre entreprise. Les graphistes s'occupent du volet créatif alors que la diplômée en administration se charge de l'administration générale de l'entreprise et de la gestion des projets. La Courte Échelle est l'un des clients d'Hélène Derome. Plus que satisfait de la qualité de son travail, le président de la maison d'édition, Bertrand Gauthier, lui offre de s'associer.

Entrée à la Courte Échelle comme directrice de production, Hélène Derome devait, en plus de gérer l'ensemble des étapes de production de chaque livre, s'occuper de l'administration de la maison d'édition. Petit à petit, l'administratrice a cependant commencé à s'intéresser au contenu des livres. Elle est entrée en contact avec les auteures et auteurs, a participé à quelques comités de lecture, si bien que, quelque dix ans plus tard, Hélène Derome occupe le poste de directrice littéraire. <<Mais comme je suis actionnaire de l'entreprise, je suis de très près son évolution, ce qui fait que ce que j'ai appris lors de mes études me sert régulièrement>>, ajoute-t-elle.

La tâche d'une directrice littéraire est de recevoir les manuscrits et, avec l'aide d'un comité de lecture, de les évaluer. Elle décide par la suite si tel ou tel manuscrit doit être publié, quelles modifications doivent être faites, etc. Hélène Derome s'enthousiasme lorsqu'elle parle de son travail et de la maison d'édition qui l'emploie. Selon elle, la Courte Échelle a bouleversé la façon de faire de l'édition pour la jeunesse au Québec. <<Nous ne sommes pas gênés de dire que nous voulons vendre des livres, explique-t-elle. Nous faisons tous les efforts nécessaires pour que chaque livre rejoigne l'ensemble du public susceptible d'être intéressé par lui.>>

Grâce à cette stratégie, la Courte Échelle vend suffisamment de livres pour permettre à nombre de ses auteurs de vivre de leur plume. Plusieurs livres, publiés il y a plus de dix ans, se vendent encore régulièrement, ce qui assure un revenu à long terme à leur auteur. Pour Hélène Derome, assurer une bonne durée de vie aux titres publiés à la Courte Échelle est un défi important : <<Comme éditeur de littérature contemporaine, nous essayons d'apporter quelque chose de différent. En plus de faire connaître de nouveaux auteurs, nous tentons de créer des classiques.>> Quiconque a côtoyé de jeunes enfants sait que si des titres comme L'Alphabet de Roger Paré, Un monstre dans mes céréales de Marie-Francine Hébert ou la série Jiji et Pichou de Ginette Amphousse ne constituent pas encore de véritables classiques, ils sont en très bonne voie pour le devenir.

Les vieilles histoires...

Le coup de départ d'une tradition

En 1973, l'Association générale des anciens de l'Université de Sherbrooke (AGAUS) tenait son premier tournoi de golf. Pour cette occasion, 197 participants - dont 17 dames précisait-on dans le journal Liaison - s'était donné rendez-vous au Club de golf de Sherbrooke (connu à cette époque comme le Sherbrooke Country Club).

Pour cette première, Laurent Beaudoin (Administration, 1960) agissait comme président d'honneur. Gaston Blais (Administration, 1960), Julien Hamel (Sciences appliquées, 1959) et Paul Lafrance (Administration, 1960) complétait le quatuor d'honneur.

Robert Gagné (Chimie, 1972) avait remporté le tournoi avec un compte brut de 70. Pour sa part, Jean-Marc Jalbert (Sciences appliquées, 1973) avait mis la main sur le trophée du recteur pour avoir obtenu la meilleure marque nette.